La première chose qui surgit dans l'obscurité qui couvrait la conscience de Aliostar fut de la douleur. Il aurait voulu faire le constat de la la zone où se situait cette douleur mais lorsqu'il comprit qu'elle venait de son dos, ses bras, son torse, sa tête, il arrêta immédiatement la liste déjà trop longue.
Peu à peu son esprit regagna sa place et Aliostar émergeait d'un sommeil qui lui avait parut trop long. Le premier sens qui s'éveilla fut le touché. Une sensation de froid dans son dos, une surface dur qui le maintenait, sans doute le sol de la Capitale, le trottoir qui venait de manger après être passé à travers la fenêtre de la demeure familiale. Une sensation de chaleur poisseuse se répandait principalement sur ses bras et sur son torse.
Puis ce fut au tour du sens de l'ouïe de s'éveillait. Aliostar entendait au loin des éclats de voix par moment, une vie au sens strict du terme, contrastant totalement avec le chaos qui régnait encore quelques instants auparavant dans la ville en feu. Il s'attendait plutôt à entendre des appels à l'aide, des hurlements ou bien le crépitement des flammes. Toutefois son esprit était trop embrumé pour qu'il s'interrogea plus intensément.
Avec difficulté, il reprit le contrôle du sens de la vue en ouvrant ses lourdes paupières. Il discerna tout d'abord un trait de lumière qui s'agrandit à mesure de l'ouverture de ses yeux. Il se forçait à garder les yeux ouverts malgré la douleur de cette lumière aveuglante venant d'au-dessus de lui, un simple lampadaire qui semblait presque veiller sur lui. A nouveau il aurait pu s'interroger sur l'absence de flammes, d'ennemis, d'éclats de verres et de n'importe quel repère visuel de sa maison ou de la vitre qu'il venait de traverser mais s'il avait repris connaissance, il n'était pas encore en mesure de tout comprendre parfaitement. Le reste de ses sens émergèrent plus insidieusement, n'étant pas vraiment alimenté par un signe extérieur car ça avait été le cas pour l'ouïe, le touché ou la vue.

Au final Aliostar, l'élu d'Elbereth, le joyau de la Capitale, était étendu à même le sol sous un lampadaire sur un trottoir comme il avait vu de nombreuses personnes le faire dans les bas-quartier. Autant dire que son amour propre n'apprécia que moyennement cette pensée, ce qui le poussa à tenter quelque chose. Il commença par lever une main, au prix d'un douloureux effort, au-dessus de sa cage thoracique pour l'avoir en vue. Il la détailla brièvement, la tournant de droite à gauche et constata les coupures qui le constellaient. Il estima que son autre bras devait être dans le même état et laissa retomber sa main sur son corps. Il soupira, tentant de trouver du courage, puis entreprit une action compliquée : Se relever.
Cela pouvait sembler anodin mais lorsqu'on traverse une fenêtre et s'écrase à même le pavé généralement c'est plus facile qu'à faire. Tout d'abord il roula sur le côté avant de placer son bras près de sa tête et poussa pour soulever son corps. Un gros crac retentit dans son bras et lui arracha un gémissement. Il écarquilla les yeux. Il put continuer son mouvement, son corps produisant encore quelques craquements mais rien d'alarmant car tout semblait en place.

Une fois sur ses jambes, se tenant au lampadaire afin de retrouver un semblant d'équilibre, Aliostar passa rapidement en revue son corps. Comme il l'avait suggéré, son autre bras et même ses habits son corps en général portait les séquelles de son passage à travers le verre. Il remarqua aussi la longue estafilade qui lui barrait littéralement la poitrine depuis son épaule droite jusqu'au dessous de son pectoral gauche, frôlant son cristal qui scintillait à travers le tissu déchiré et taché de sang. Visiblement il avait été chanceux que le coup porté ne soit pas beaucoup plus profond. Il remercia intérieurement sa bonne étoile en touchant sa plaie du bout des doigts. Il n'avait pas l'habitude d'être blessé et sa première réflexion fut assez puéril : Ça faisait un mal de chien !

Seulement après de longues minutes d'éveil et de constatation de son état, Aliostar se mit à regarder autour de lui, enfin en "état" de comprendre ce qui se passait. L'évidence frappa : Il ne comprenait rien. Il se trouvait dans une ruelle qu'il ne connaissait pas, ce qui déjà en soit était assez rare, visiblement il ne se trouvait aucune flamme ni vitre brisée à proximité et surtout tout était calme. C'était trop calme alors qu'en théorie la ville était à feu et à sang quelques instants auparavant. L'élu s'autorisa alors quelques pas pour tenter de découvrir l'endroit où il se trouvait.
Il posa un pied devant lui, sentit ses muscles encore endolori mais c'était lui l'élu. C'est pourquoi il se força à sourire et à tenter d'avancer en faisant fit de ce qu'il ressentait avec la plus grande prestance. Réussite ou non, de toute façon Aliostar ne pouvait pas vraiment faire mieux que cela...

Encore une journée perdue. S'il y a une chose que tu sais, lorsque tu te retrouve obligé d'arpenté les rues mornes, inintéressante et absolument insipides de Traverse town. C'est que la journée va être pourrie et ton ennemi mortel sera dans l'ombre de chacun de tes pas. Le silence des ruelles ne fait que te rappeler la solitude qui t'accompagne. Depuis ton réveil loin de l'effondrement de ton monde il n'y a plus que la solitude. Si encore il pouvais se passer quelque chose. Si au début l'architecture de l'endroit bien loin de tout ce que tu avait pu connaitre t'avais intrigué. Tu vis ici depuis un certain temps et connais les rues presque aussi bien voir mieux qu'un natif. Tu as toujours eu la tendance à te perdre dans les ruelles et trouver tous les passages bouchés que l'on n'emprunte pas d'ordinaire. Même si plus aucune voix n'est derrière toi pour te dire de faire attention. Plus aucun soupire ennuyé de ton attitude bien trop active ne te parviens. Chaque absence de ses bruits si connus et mécaniques viennent enserrer ton coeur d'une douleur de plus en plus sourde.

De rage contre cette solitude tu fini par donner un grand coup de pieds dans une canette. Le bruit des rebond d'aluminium semblent se répercutés sur les murs et retomber. Au moins ça capte ton regard quelques secondes. Et ça aurait du s'arrêter là s'il n'y avait pas eu une main au bout de la zone d'atterrissage de la canette. Tiens donc. Un corps. Et pas en super forme en plus. D'ou est ce qu'il viens ce mendi... Oh mais c'est Traverse c'est vrai. Les gens tombent un peu comme des mouches par ici. Il aurait aussi perdu son monde? Enfin tu assume que c'est un il. Ca y est, ton intérêt est arrivé. Tu t'approche et t'accroupi de l'endormi.. ou comateux.. ou mort? Hmmm.... Nan il respire. Bon pas tout à fait mort alors. C'est une bonne chose et comme tu n'a rien de mieux à faire. Tu trouve un empilement de caisse de bois non loin. C'est fou ce qu'il y a des conneries empiler partout dans cette ville. Tu y grimpe pour observer ton agonisant inconnu.

C'est que c'est long en plus, il veux pas se réveiller. Tu as fini par aller acheter quelques fruits au marché pas loin et de quoi le soigner. Finalement il se réveille alors que tu en est à ton troisième abricot et que tu as presque réussi a lui toucher l'oeil au dernier lancer de noyau. Tu arrête de bouger ou faire du bruit pour l'observer. Il est lent mais il a aussi l'air d'avoir mal. Un constat comme un autre, tu t'en doutais quand tu l'a vu. Même si tu as vérifier quand même qu'il n'avait pas une hémorragie pouvant le tuer tout de suite. Par.. quoi? Compassion? Ah nooon. Mais c'est ta distraction de la journée. Ce serait con qu'il meurt avant d'avoir jouer son rôle d'effacer ton ennui. Tu fixe son visage et ses réaction. Voir autant la douleur que le questionnement passer dans ses yeux t'amuse. Probablement parce que toi tu sais et lui n'a aucune foutue idée de ce qui lui arrive. C'est une forme de pouvoir que tu as sur lui pour l'instant. Tu ne sais pas si tu en profitera, qui sait.

Il commence a faire un pas quand tu lève les mains pour applaudir. Doucement. Calmement et le visage fermé. Tu l'applaudit d'avoir survécu. Alors oui, tu as clairement l'air d'avoir monter ton camp sur cette caisse avec tes fruits et deux trois affaires. Du coup oui tu passe pour le stalker qui à regarder un type a moitié mort durant 3h dans l'espoir qu'il se réveille mais eh! C'est ce que tu est alors hein. Et puis maintenant que tu as attirer son attention tu descend de ton perchoir pour l'approcher avec un demi sourire. Le pauvre est vraiment perdu.

Salut! Bravo Mr le survivant! Tu viens d'ou? Non pas que ça ait beaucoup d'importance, ton monde est probablement mort vu ton état. Ah oui, y a plusieurs mondes en fait. Et tu n'est plus du tout chez toi. Bienvenue à Traverse Town ou la plupart des survivants échouent. T'a l'air mal en point. Comment tu te sens?

"Oh Set'.. tu pourrais le laisser parler au lieu de l'inonder d'informations et de questions.". C'est ce qu'aurais dit ton frère. Tu aurais pu c'est vrai. Mais d'une part tu n'a pas envie. Et d'autre part tu veux voir à quel point il va être complétement paumé. Il faut bien que tu t'amuse avant que le Radiant Comittee vienne pour le récupérer et lui donner toutes les infos. Tu veux voir s'il va s'en remettre ou s'il deviendra une autre de ses hères brisées sans monde et sans but qui traversent cet endroit.

Aliostar ne put faire qu'un ou deux pas, difficile d'ailleurs, avant qu'un applaudissement ne retentisse dans son dos. Ayant grandi dans la célébrité d'être l'élu, l'homme qui allait sauver Elbereth, le possible second degré de ce claquement de main ne lui frôla même pas l'esprit. Il se retourna purement et simplement, cherchant du regard la personne acclamant le réveil du héros.
Ses yeux se posèrent alors sur un homme plutôt jeune aux cheveux blanc assez long judicieusement posté sur une caisse pour assister au spectacle. Qu'il était toujours agréable qu'on remarque sa présence !

Aliostar se contenta de se forcer à se tenir droit et à ignorer la douleur de ses membres. Surtout se montrer digne, se montrer classe. Bien sûr, le jeune homme appréciait d'avantage la compagnie des femmes mais il s'en contenterait. L'homme descendit de son perchoir avec un demi-sourire, et se tint face à Aliostar. Instinctivement, l'élu le détailla mais jugea que son interlocuteur n'était pas dangereux. Peut-être allait-il pouvoir lui expliquer ce qu'il se passait.

-Salut! Bravo Mr le survivant! Tu viens d'ou? Non pas que ça ait beaucoup d'importance, ton monde est probablement mort vu ton état. Ah oui, y a plusieurs mondes en fait. Et tu n'est plus du tout chez toi. Bienvenue à Traverse Town ou la plupart des survivants échouent. T'a l'air mal en point. Comment tu te sens?

Aliostar aurait voulu parler en premier mais il avait été coupé par la mitraillette à question. Soudain le jugement qu'il avait de l'homme évolua. Dans son esprit, il avait l'impression de se retrouver face à l'un de ces enfants insupportable qui l'assaillait de questions sans lui laisser le temps de parler. Cependant il nota l'excentricité de l'histoire qu'on lui racontait. Il dévisagea son interlocuteur et, après quelques secondes à envisager qu'il avait affaire à un dément, se lança dans un petit rire :

-Tu es sacrément ravagé du bulbe toi ? Qu'est-ce que tu racontes sur cette histoire de monde ? Comment tu voudrais que j'avale ça ?

Il n'y avait dans ce qu'Aliostar disait aucun énervement mais juste une simple ironie. Il disait tout cela dans un demi-rire qui pouvait aisément passer pour de l'arrogance. Toutefois, l'élu se reprit immédiatement, se disant qu'il ne fallait jamais décevoir ses fans, même lorsqu'ils n'ont visiblement plus toute leur tête.

-Mais ne t'en fais pas l'élu d'Elbereth protégera tout le monde , Déclara t'il avec une assurance sans borne, sa main évoluant dans le vide devant lui tel un acteur de théâtre dans un monologue finement apprit, avant de s'approcher et déposer son autre main, qui craqua d'ailleurs sous l'effort, sur l'épaule du dément, même sur toi ! Tu peux me faire confiance pour ça !

Aliostar faisait un beau sourire, voulant convaincre de toute sa splendeur et que son état n'était rien d'autre qu'une sorte de contre-temps. La prestance était quelque chose de très importante lorsqu'on agissait dans les hautes sphères du pouvoir.

Avec une certaine impatience somme toute mesurée tu attends la réaction de l'inconnu. Tu imagine déjà toutes les têtes qu'il serait possible de faire après cette annonce et dans une certaine mesure. Tu jalouse un peu les membre du comité dont c'est en théorie le travail. Ils doivent voir des réactions toutes plus surprenantes les unes que les autres. Tu pourrais rejoindre leur rang juste pour ces moments. Quoi que tu les prendrais bien en photo a chaque fois. Et tu n'est pas certain qu'il soit bien accepté dans leur charte de bonne conduite de prendre la photo du pauvre innocent qui viens de tout perdre juste pour s'amuser. Barf. De toute façon ils sont beaucoup trop coincés et pète sec. Seulement voila, après un moment de choc, hautement amusant à ton sens il se met à rire. Bin voyons. Et il ne crois pas un mot de ce que tu as dit. Alala. Tu soupire sans même tenter de feindre ta déception.

Voila qu'il prends des grands airs avant de tenter de passer pour un héro ou dieu sait quoi. Tu n'a aucune idée de ce qu'est Elbereth.. tu hausse d'ailleurs un sourcil en l'écoutant. Il pose une main sur ton épaule. Comme s'il en avait le droit pour dire qu'il te protégerait? C'est à ton tour de rire et de lui retirer la main en reculant. Bon, il ne veux pas comprendre c'est son choix mais tu ne compte pas abandonner maintenant. Tu veux voir ses espoirs s'envoler.


Je ne sais pas qui est Elbertruc ou je ne sais quoi. Mais je t'assure que tu n'est plus dans ton monde.  J'ai vraiment l'air de venir de chez toi ou d'avoir ne serait-ce que des fringues qui y ressemble? Pourquoi vous êtes toujours aussi difficile. C'est si compliquer à comprendre que plusieurs mondes existe et que le tiens viens de mourir? Tu as de la chance d'en être sorti surtout.

Tu pose une main sur les hanches en l'observant. Le peu que tu as soigner évite probablement une légère hémorragie mais vu comme il s'agite en faisant mine d'être monsieur le chevalier que la douleur n'atteint pas tu commence à douter de l'efficacité. Tu pourrais éventuellement l'aider un peu plus ou tenter de lui donner une des fameuses potion de soin de la ville. Mais franchement, d'une part c'est cher.. mais pour toi tout est cher, qu'est ce que tu peux regretter le troc sur le marché dans ton monde. Pas de galère de prix, des services et échange d'objets. C'est surement de là que viens ta tendance à entasser les choses dans tes sacs. Tu as des choses dont tu ne te souviens même pas surement mais ça finira par servir. C'est pas comme s'il y avait des oursins dans ta bourses qui empêchait les munnies de sortir et un aspirateur pour les faire entrer.

Alors tu te contente de retourner chercher en haut de tes caisses pour prendre quelques bandages et les fruits. Tout en croquant dans une pêche tu lui lance un rouleau de bandage pour qu'il puisse s'occuper de lui tout seul. Tu n'est pas non plus assez gentil pour le faire toi même maintenant qu'il est réveillé. Il fini par croiser les bras en l'observant. Bon comment tu peux faire pour lui faire comprendre que ce n'est plus son monde, peut être le faire sortir de la ruelle. Mais évidemment!

Aller viens, avant de me prendre pour un cingler, tu me dira si ça ressemble a chez toi.

Tu ne lui demande pas vraiment son avis avant de le guider vers la sortie de la ruelle. Bon c'est sur c'est que la place principale mais quand même c'est assez explicite en général pour comprendre.

Quand t'aura enfin compris tu m'écoutera peut être au lieu de me prendre pour un cinglé. C'est pas tres gentil d'insulter ceux qui veulent t'aider. Mr le chevalier.

Aliostar avait l'habitude de toute sorte d'attitude à son égard lorsqu'il se comportait comme un héros au service du peuple. Cela pouvait aller de l'adoration pure et simple à la séduction des femmes en passant par la jalousie des messieurs. En bref il connaissait son sujet pourtant s'il y avait bien une réaction à laquelle il ne s'attendait pas, c'était cet éclat de rire. L'homme en profita ensuite pour se reculer, écartant au passage la main bienveillante de l'élu posé sur son épaule.

-Je ne sais pas qui est Elbertruc ou je ne sais quoi. Mais je t'assure que tu n'est plus dans ton monde. J'ai vraiment l'air de venir de chez toi ou d'avoir ne serait-ce que des fringues qui y ressemble? Pourquoi vous êtes toujours aussi difficile. C'est si compliquer à comprendre que plusieurs mondes existe et que le tiens viens de mourir? Tu as de la chance d'en être sorti surtout.


L'homme tenait visiblement à son histoire selon laquelle Elbereth venait de disparaître et qu'Aliostar ne se trouvait plus dans le même monde. Même si ce récit paraissait clairement abracadabrantesque, un coin de l'esprit de l'élu lui soufflait de lui laisser le bénéfice du doute. Étrangement, une voix lui susurrait que cet endroit ne ressemblait pas à l'architecture de la Capitale, ni des villages environnants.
Les marques sur sa peau rappelaient à Aliostar que sa ville avait bien subit une attaque, qu'il était bien sorti vivant d'une bataille qui avait fait rage. Quelle explication pouvait-il fournir sur le fait de se trouver ici et maintenant ?
De plus son interlocuteur lui-même paraissait effectivement assez différent vestimentairement parlant des habitants d'Elbereth. Il fallait le reconnaître. Cependant tout était trop étrange pour que l'élu accorde du crédit à cet indice, ni aux autres d'ailleurs. Il se força à repousser tout cela dans un coin de son esprit et à continuer d'écouter cet hurluberlu qui n'était peut-être pas si fou qu'il avait semblait à Aliostar.

L'élu ne savait pas trop quoi lui répondre. Il n'avait bizarrement pas envie d'aller dans son sens et le conforter dans son idée d'un autre monde mais pas non plus l'envie de l'enfoncer. Il se contenta donc de l'observer se diriger à nouveau vers son perchoir, y récupérer des fruits et des bandages. D'un geste assuré, il envoya les bandages en direction de l'élu qui les rattrapa d'un réflexe mais regretta immédiatement son geste lorsqu'il sentit la décharge de douleur se répandre dans tout son bras. Il se força à sourire encore en serrant l'objet de sa douleur du plus fort qu'il le pouvait.

C'est alors que son interlocuteur l'invita à sortir de la ruelle et de vérifier par lui-même que ce monde ne ressemblait en rien à Elbereth. Sans prendre connaissance de la réponse d'Aliostar, l'homme s'éloigna. L'élu lui suivit alors, souhaitant démêler cette affaire. Cela défiait toute logique mais il voulait savoir. Si cet homme avait raison...
C'est alors qu'ils débouchèrent sur une place qui, clairement, n'avait rien à voir avec ce que pouvait être Elbereth.
De part et d'autre de la place, des gens faisaient leur vie sans se soucier des nouveaux venues. Le style vestimentaire de ces personnes étaient étrange, très différent de l'un à l'autre. Est-ce qu'eux aussi avaient assisté à la fin de leur monde ? Aliostar se le demandait sincèrement en observant les alentours, tournant sur lui même pour ne rien manquer. Il se demanda un instant s'il ne rêvait pas.

-Très bien, je veux bien te croire pour l'instant. Mais si ce que tu dis est vrai, ça veut dire que je n'ai absolument rien qui m'oblige à affronter un nécromancien reclus dans un château pour ensuite disparaître ? Je resterai simplement l'élu ?

Aliostar disait cela sans trop y croire, un sourire au lèvre. Certes c'était triste d'entendre que son monde avait disparu mais il était enfin libéré de ses obligations d'élu et ça, ça n'avait aucun prix ! De plus s'il avait survécu, rien ne disait que d'autres n'avaient pas réussi à survivre aussi alors aucune raison d'être triste ou de s'en vouloir.

Sa douleur le rattrapa soudainement et il porta sa main à son cristal instinctivement. C'est alors qu'une idée le frappa. Pourquoi n'y avait-il pas pensé dès qu'il fut réveillé ? Il se serait épargné bien des tourments. Il se concentra, tenta de se rappeler de ce que les sages lui avait apprit et utilisa un sort de soin.
Une lumière brilla sous ses doigts et sa douleur s'apaisa à mesure que ses plaies se refermaient. Visiblement son sort ne fut pas suffisant car toutes les plaies ne guérirent pas mais au moins la douleur s'en trouva atténuée.

Se rappelant soudain de la présence de son interlocuteur, Aliostar mit ses mains à sa taille dans une pose absolument grandiose dans son esprit, qui l'était sans doute beaucoup moins dans la réalité, et décida d'éclaircir un peu ce qui venait de se produire.

-N'ai pas peur, mon cristal me permet d'utiliser ce que les sages appelaient de la magie dans mon monde. Je sais, je sais, c'est impressionnant ! Rassura t'il. Si tu me parlais un peu plus en détail de ce que tu sais, j'avoue que je suis assez curieux de connaître les mondes... et surtout de me faire connaître d'eux ! Après tout, même si Elbereth n'est plus, je suis toujours un élu, non ?

Aliostar avait retrouvé son sourire qui faisait son charme. S'il devait prendre un nouveau départ dans une nouvelle vie, il ne fallait pas rater ses premiers instants.

Tu avance et débouche de la ruelle sans que personne ne fasse réellement attention à toi. Ils en ont vu d'autres et sont loin de prendre ta présence pour menaçante. Ils ont raisons, pour l'instant du moins. Et pourtant malgré tout ce que les gens d'ici ont pu faire pour aider tous les ressortissants et survivant d'autre monde tu ne ressens aucune empathie pour eux. Eux ou la personne qui te suis difficilement. Durant quelques secondes une vague question flotte dans ton esprit, pourquoi donc n'arrives-tu plus à ressentir le moindre remords ou empathie envers les autres? Suivi d'une réponse, plus sèche qui viens de toi aussi tu le sais. Pourquoi le devrais-tu? Personne ne te connaissait, ne souhaitais te connaitre. Personne ne te comprenais. Pourquoi devrais-tu les aider? Pourquoi devrais-tu jouer les gentil et réduire leur douleurs? Alors que la tienne est de plus en plus grande et envahissante à chaque jour qui passe.

Tu finis par te poser le dos au mur laissant à ton infortuné compagnon du moment observer la place. Il y a toujours du monde qui y passe et aujourd'hui ne fait pas exception. Ca t'ennuie. Tu n'a pas envie de voir ces idiots. Ils sont tous si souriant que ça t'en donne envie de vomir. Pourquoi faut-il que tout le monde soit heureux? Tu voudrais qu'ils perdent leur mondes, leurs êtres chers. Qu'il comprennent la douleur que tu traverse. Mais tu n'en montre rien, te contentant de les tuer de toutes les manières possible dans tes songes. L'autre prends la parole.. un nécromancien? Un devoir? Bah. Tu est loin de comprendre. Mais tout en haussant les épaules tu lui réponds.

Il est probablement mort ton pote dans son château. Comme tout le reste de ton monde d'ailleurs. Les survivants arrivent généralement ici, à Traverse. Alors bravo, t'a gagner le droit de vivre. Cela dit tu est surement l'élu de plus rien du tout. T'es plus qu'un déchet d'un autre monde. Comme moi. Comme eux là-bas.

Si tu gardes intentionnellement un ton sombre et dramatique c'est pour continuer à instaurer dans la tête de ton compagnon le désespoir d'avoir tout perdu. Tu veux le voir, ce moment ou il se rends compte d'avoir perdu tout ce qu'il aimait à tout jamais, sans espoir de le retrouver. Tu veux savourer ce moment ou la déchéance s'abat sur la conscience de l'être en face de toi de son implacable main glaciale et impossible à retirée. Lançant une marque brulante sur le coeur de celui-ci sans jamais pouvoir en effacer la douleur. Tu est sorti de tes pensées par un éclat bleu? Vert? Tu ne sais pas trop, un éclat en tout cas qu'il semble émettre. Tu remarques les blessures qui se referme et penche la tête. Tiens un sort de soin? Intéressant.

Impressionnant? Pas tellement, beaucoup utilise ce genre de magie. Enfin.. j'en ai vu faire. Je n'en suis pas vraiment capable moi même.

En vérité, tu trouve ça plutôt intéressant. Tu est capable de soin d'urgence mais pas ce genre de magie. Et plutôt mourir que de le lui avouer. Tu pensais qu'il prendrais plus de temps à se remettre mais voila qu'il sourit. Ton amusement se réduit de secondes en secondes. Tu sens que tu va bientôt te mettre à le détester lui aussi. Comme tous les autres qui crachent leur joie, leur soulagement ou leur sérénité à la face du monde. Parfois tu te dis que tu aimerais trouver des personnes qui souffrent autant que toi, juste pour te sentir avoir une place. Si au moins l'un d'eux avait le sourire de Ket'.. Un sourire doux, heureux et en même temps vide et inquiet. Un sourire qui n'agresse pas.

Ce que je sais? Pas grand chose. Il existe une multitude de monde et peu de moyen d'aller de l'un à l'autre. Certains mondes sombrent dans les ténèbres. Tu as du le remarquer. Attaque de créatures ténébreuse, ciel noir, catastrophe et tout ça.. Et lorsque le monde sombre il y a une chance de survivre eeeet tu arrive ici. Ce monde, Traverse, est littéralement ce qu'il dit, un monde de traversée.. on arrive ici et la plupart repartent là ou ils peuvent se refaire une vie..

Tu te redresse et te plante devant lui. Les mains sur les hanches du l'observe de haut en bas. Il a l'air d'aller mieux, au moins on pourra pas t'accuser d'avoir laisser quelqu'un mourir en l'observant. Et ça t'a traverser l'esprit deux ou trois fois avant qu'il ne se réveille. Si tu le regrette? Un peu, il est trop heureux. Mais bon, maintenant que c'est fait.. tu le fixe avant de soupirer.

Pour la énième fois. Ton monde n'est plus. Tout ceux que tu connaissait son mort. Tu n'est élu de rien du tout. Tu est juste le déchet recraché de l'abysse. Rien de plus. Et personne ne te demandera rien de plus. Ici tu n'est qu'un citoyen sans le sous. Sans toit. Sans travail. Sans aucune sorte d'importance. Tu repart de rien et tu repart seul. C'est dur, mais c'est comme ça. J'espère pour toi que tu est bien accroché.

C'était un peu violent ça.. tu devrais respirer Set'. Oui c'est bien ce qu'il te dirais, avec un soupir fatigué. C'est vrai que c'était méchant et tu sais aussi que tu évacue ta propre souffrance d'avoir du recommencer à vivre dans un endroit inconnu. Mais après tout, personne ne l'aidera. Autant qu'il soit au courant tout de suite. Il ne pourra compter que sur lui. Et sur lui seul.

Aliostar commençait avec peine à remettre toutes les pièces du puzzle dans le bon ordre. Visiblement il se trouvait effectivement dans un autre monde et d'après ce que lui disait son vis à vis, les devoirs du héros d'Elbereth n'existaient plus. Avec un peu de chance le nécromancien avait totalement disparu de la circulation, de même que Traguen. Rien ne pourrait bouger le sourire satisfait d'Aliostar pendant qu'il écoutait le récit avec attention. Il ne remarqua même pas le fait d'être traité de déchet, il était trop occupé à observer les alentours.

Il espéra impressionner son compagnon par l'utilisation de sa magie mais cela n'eut pas l'effet escompté, au contraire il apprit que d'autres en était tout autant capable voir même mieux que lui. Aliostar rangea cette information dans un coin de sa tête pour plus tard. Peut-être pourrait-il se perfectionner puisqu'il n'avait plus rien à faire dans l'immédiat. Aliostar commençait sincèrement à apprécier son compagnon qui se pliait volontiers à ce jeu de question. Il le détailla un peu plus attentivement et se demanda d'où il pouvait venir et comment savait-il autant de chose.

C'est alors qu'on entama le récit de la fin d'un monde. Les dires concordaient avec ce qu'avait vu Aliostar. Un ciel qui semblait noir et tempétueux, des créatures ténébreuses qui attaquaient les habitants. Il semblait désormais clair que son monde avait sombré et qu'il avait eu la chance, ou bien était-ce son destin d'élu, de survivre et d'être envoyé à Traverse.
L'évocation de l'attaque eut le don de faire passer dans ses yeux un voile de nostalgie baigné de remords. Il n'avait rien fait pour empêcher la fin de son monde et il n'avait pas pu sauver sa sœur et encore moins sa future femme... Son sourire perdit clairement de son éclat durant de longues secondes avant qu'il ne se ressaisisse. Il secoua vivement la tête en s'armant d'une pensée. S'il avait survécu, d'autres avaient pu peut-être survivre et tant qu'il n'aurait pas la certitude de leur mort, aucune raison de se s'en vouloir !

Il se remit alors à observer son interlocuteur. Depuis quand cet homme veillait sur lui ? Il semblait déjà être là lorsqu'il s'était réveillé. Une pensée l'effleura, s'il devait sa survie autant à son cristal qu'à l'intervention de cet homme qui l'avait veillé. Sa première rencontre avec les autochtones de ce monde était plutôt agréable. Visiblement ce sentiment n'était cependant pas partagé puisqu'il vit son compagnon soupirer avant d'expliquer à nouveau que le monde d'Aliostar avait sombré et  qu'il était désormais tout seul. A nouveau il traita l'élu de déchet mais la fierté d'Aliostar ne le permit pas :

-Même sans monde ce cristal continue de prouver que je suis bien l'élu, promis à de grandes choses. Il était convaincu de ses paroles.Et si je suis en vie, rien ne prouve que d'autres personnes n'ont pas pu s'en sortir. Tant que je n'aurais pas la preuve de leur mort, je n'ai pas de raison de les pleurer. Autrement dit, je suis simplement libéré des charges de l'élu mais je reste un héros.

L'élu fit quelques pas pour s'avancer au centre de la place, au centre de l'attention dans son esprit. Il regardait les alentours comme s'il jaugeait ce monde qui s'offrait à lui. Certes il repartait de zéro mais rien ne l'empêcherait de conquérir les cœurs. Ses yeux se posèrent à nouveau sur son compagnon. Le premier à dérider, c'était lui. D'où venait-il et par quoi était-il passé pour en savoir autant ? Toutes ces questions brûlaient les lèvres de l'élu :

-Je serai bien ingrat de ne pas te remercier. Je ne sais pas depuis combien de temps tu étais là mais visiblement tu as veillé sur moi alors... Merci, sincèrement. Aliostar n'avait que très rarement remercié les gens qui l'entourait et s'était encore moins excusé auprès d'eux. C'était moins compliqué qu'il ne l'aurait cru. J'imagine que tu as vécu quelque chose de similaire à ce que je vis aujourd'hui, c'est pour ça que tu en sais autant ? Tu n'es pas obligé de me répondre.

Faire connaissance, charmer, se faire apprécier, tout était tellement plus simple lorsqu'on est l'élu du monde et que le peuple te connait, au moins de réputation. Ici clairement les mots qu'employait Aliostar avaient leur importance et il le savait. Mettre de côté la fierté, même l'espace d'un instant afin de passer la barrière sociale ? Il ne fallait pas pousser non plus...

-Mon nom est Aliostar, Warrick Aliostar, survivant du royaume d'Elbereth. Merci de m'avoir révélé ce que tu sais sur les mondes et leur disparition.

Certes cela n'excusait pas le comportement d'Aliostar à peine quelques minutes plus tôt lors de son réveil mais il tentait de prendre un nouveau départ avec son compagnon. Il s'approcha et lui tendit une main dans l'espoir que son vis à vis lui serrerait. Construire les bases d'une relation, ensuite il pourrait reprendre son rôle de héros.

Même sans monde ce cristal continue de prouver que je suis bien l'élu, promis à de grandes choses. Et si je suis en vie, rien ne prouve que d'autres personnes n'ont pas pu s'en sortir. Tant que je n'aurais pas la preuve de leur mort, je n'ai pas de raison de les pleurer. Autrement dit, je suis simplement libéré des charges de l'élu mais je reste un héros.

C'est donc sa réponse à tes paroles. Durant quelques secondes cela dit tu ne réagis pas vraiment. Il continue à penser être un élu d'une quelque sorte. Ce n'est pas quelque chose que tu peux comprendre. Tu n'a jamais été le héros de quoi que ce soit, plutôt le contraire d'ailleurs. De toutes les histoires tu t'identifie plus au méchant qu'autre chose. Oh pas tous les types bien sûr, un méchant qui à une vraie justification autre qu'être tout simplement méchant. Finalement tu as un léger rire, un rire vide et froid. Pour la partie sur les morts. Il est vrai que tu as longtemps penser comme lu et tu aimerais continuer. Mais ça deviens de plus en plus dur pour toi. Tu serre les dents pour ne rien lui montrer. Il a sans le vouloir taper dans une des seules choses capable de te faire flancher.

Et le voila qui continue, bien sur il explore un peu les environs immédiats, tu ne peux pas lui en vouloir. Tu te décolle de ton bout de mur bien aimé avant de faire quelques pas sur la place. Tu ne compte pas dire grand chose. Tu as eu un sacré coup au moral avec son état de fait. Évidemment que c'est vrai, que dans un sens il a raison et tu peux complètement comprendre son envie de rester à les chercher. Et en même temps les années que tu as vécu seul te fait dire que tu ne doit plus rien attendre. Tu pensais lui dire et partir, comme si de rien n'était, comme si tu ne l'avait jamais rencontrer. Et pourtant il te fixe et te remercie, d'un air sincère.

Tu hausse un sourcil en le fixant. Tu cherche la moindre trace de blague, de rire silencieux dans ses yeux, sur les traits de son visage. Et pourtant rien. Il semble réellement vouloir te remercier. Alors que tu as tout fait pour tenter de lui ruiner sa seconde chance. Que tout ce que tu voulais c'était le rendre triste et l'enfoncer dans le mal être d'avoir tout perdu. Et pourtant il souriait, il était sincère et te remerciais. Tu fini par grimacer.. encore un habitant de la lumière selon toi. Il irradie de la même aura que les gens de ton monde. Si pur.. tu n'a jamais été à l'aise avec ça. Tu baisse les yeux, te faire remercier comme ça à plus ou moins couper ta répartie. De même que ça a créer un frisson le long de ta colonne vertébrale, aussi loin que tu te souvienne personne ne t'a remercier sincèrement de cette manière. Et d'une certaine manière tu te sens obligé de lui répondre.

Oui. J'ai perdu mon monde. Il y a trois ans. J'ai perdu tout ce que j'avais. Et je cherche mon jumeau depuis. Alors oui. J'ai eu le temps d'apprendre et voir passer pas mal de survivants.

Tu ne sais pas pourquoi tu te confie, tu n'avais pas vraiment parler de Ket' à personne depuis des années. Peut être de la culpabilité? C'est étrange parce que tu ne te souviens pas avoir déjà ressenti ce genre de chose. La niaiserie et gentillesse de l'autre t'aurais-t-elle atteint? Qui sait. Tu grommelle un peu. Dans le fond tu as une certaine animosité envers lui, tu le catégories comme tout les autres. Il finira par juger ce besoin maladif que tu as à créer des problèmes pour fuir l'ennui. Tu n'a pas du tout conscience que c'est probablement une maladie que tu as mais qui sait. Il approche finalement et te tends la main en donnant son nom. Aliostar.. tu t'en souviendra. Peut être. Cela dit, tu ne lui sers pas la main. A la place tu lui lance une de tes pêches avant d'avancer au soleil. Juste pour te réchauffer un peu.

Setesh. Survivant de Senmout. Je ne t'ai encore rien appris. Mais si tu survis aux premiers instants, peut être que j'aurais la générosité de t'apprendre comment passer d'un monde à l'autre.

Tu t'éloigne alors. Tu espère surtout mettre assez de distance entre lui et toi pour pouvoir te laisser aller à cette douleur. Tu fais mine de rien, comme si tu comptais simplement le laisser la. Tu fini par descendre des trois petites marches et te poser bien plus loin sur un banc toujours au soleil. Tu pense qu'il ne t'a pas suivi, il a bien des choses à explorer après tout. Tu porte le main a ton coeur et remonte tes genoux contre toi en grimaçant. Repenser à lui n'est pas de tout repos pour ton coeur et tu déteste cette douleur qui te rappelle ta solitude.

S'il ne s'attendait pas à ce que son compagnon se confie à lui, pourquoi l'aurait-il fait alors que visiblement il ne considérait pas Aliostar à sa juste valeur, l'élu fut touché qu'il énonce une bride de son histoire. Comme il s'y attendait, son vis à vis avait connu le même genre d'histoire qu'Aliostar, et même leur quête était assez similaire puisqu'il cherchait respectivement leur frère et soeur. L'espace d'un instant, l'élu vit presque son reflet apparaître en transparence sur le corps de son compagnon.

Finalement la main d'Aliostar ne trouva jamais celle de son compagnon, remplacée par un fruit jeté directement dans ses mains. Une pensée émergea, peut-être une poignet de main amicale n'existait pas dans son monde ? Il supposa cela plutôt que d'envisager qu'on lui refusa cette poignet. Il considéra le fruit un instant avant de reposer les yeux sur l'homme qui s'avançait dans la lumière avant de se présenter à son tour. Setesh, c'était son nom. Finalement les présentations ne se passaient pas trop mal.

Après l'avoir prévenu qu'il continuerait à lui apprendre ce qu'il savait si Aliostar parvenait à rester en vie, Setesh s'éloigna sans même jeter un coup d'oeil derrière lui. L'élu regarda autour de lui, cherchant à savoir ce qui pouvait bien sembler si menaçant dans cette ville. L'espace d'un instant il revit une des créatures noire qui avait attaqué son monde et l'avait fait sombré, frissonna à l'idée de se venger d'elle puis regarda à sa taille. Son épée n'était plus là où elle devait l'être. L'idée d'un combat à main nu ou exclusivement magique ne l'enchantait guère. Dans un éclair de peur, il se demanda s'il avait pu laisser tomber son arme au beau milieu de la ruelle qui avait vu son réveil, fit quelques pas dans cette direction puis son attention revint à Setesh.

Aliostar ne connaissait pas cette ville, s'il perdait de vue son compagnon d'infortune il y avait fort à parier qu'il allait difficilement pouvoir le retrouver, surtout si celui-ci savait passer d'un monde à l'autre. Il se retourna et le vit s'éloigner au loin puis descendre quelques marches. L'élu prit une seconde de réflexion, se demandant ce qui était réellement important, et c'est alors que la fin de son combat contre Traguen lui revint en mémoire. Il se vit, à bout de force et blessé, son épée tombant à ses pieds avant qu'il ne traverse la fenêtre. Elle était resté dans son monde, c'était évident. Voilà qui était fâcheux pour la survie... Mais au moins cela l'aida à faire son choix.

Aliostar prit la suite de Setesh qui ne l'avait visiblement pas attendu. Il traversa la place, son regard cherchant de droite à gauche sa cible. Il croisa quelques passants de tous âges ou sexes qui ne semblaient pas étonné de voir une nouvelle tête, si charismatique soit-elle. L'élu arriva finalement à l'escalier, le descendit et déboucha dans une nouvelle zone de la ville. Au moins ce petit jeu de cache-cache avait le plaisir de faire découvrir la ville plus en détail à l'élu. Il se demanda s'il pourrait trouver un forgeron capable de lui fabriquer une épée similaire à la sienne. L'évidence froide ne l'effleura pas une seconde, il n'avait pas d'argent. L'argent n'avait jamais été un problème dans son monde, ses parents étant de riche marchand et lui étant un héros à qui on ne refusait rien, comment pouvait-il avoir une quelconque expérience mercantile ?

A force de déambulation, plus par chance que par réel talent de pisteur il fallait l'avouer, son regard se porta enfin sur Setesh qui se tenait sur un banc. L'envie de le rejoindre immédiatement était grande mais c'est alors qu'il remarqua sa position. Les rapports humains, c'était assez compliqué pour lui mais il savait reconnaître une personne dans le besoin de réconfort. Jamais il n'envisagea qu'il avait fait resurgir les vieux démons de son compagnon, que c'était peut-être sa faute.
Il s'approcha du banc par l'arrière et se posa sur le dossier avant de croquer dans le fruit que lui avait donné son compagnon. Il observa une seconde Setesh, réfléchissant au mots qu'il fallait employer dans ce genre de situation. Il tenta une approche :

-Dans mon monde lorsque quelqu'un se sentait mal ou avait peur, on lui disait de ne pas s'en faire et que l'élu veillait sur eux. J'aimerai pouvoir te dire la même chose mais je ne suis pas sûr que ça aurai un quelconque effet. Clairement Aliostar s'enfonçait et il le comprit bien vite, riant doucement de sa propre ignorance des relations humaines basique. Ce que j'essaie de te dire, c'est que tu n'es pas tout seul Tetesh. Oui, Tetesh, il avait tenté un surnom pour être plus proche de ce lui qu'il voulait aider. Il croqua à nouveau dans son fruit puis se relança : On est deux survivants de monde détruits par des créatures noires, deux personnes en quête de leur frère et soeur. Reste avec moi et je t'aiderai à chercher ton jumeau, je te le promet. Même si pour l'instant tu ne vois en moi qu'un déchet, un élu raté ou un semblant de héros, je te prouverai que tu te trompes à mon sujet.

Aliostar posa alors une main sur l'épaule de son compagnon d'infortune. Ce n'était plus une main pleine de préjugée, une main qui prenait de haut et dont le propriétaire se croyait inatteignable. C'était un main pleine de compassion et amicale qui espérait être réconfortante. Il ne la laissa qu'une ou deux secondes puis il la retira. Il termina de manger son fruit et leva les yeux en direction du ciel.

Il aimait regarder les étoiles, après tout elle faisait partie de son prénom. Perdu dans sa contemplation, L'élu se demanda si il s'agissait en fait de mondes à explorer. Est-ce que c'était ça l'infinité de monde ? Il était prêt à tous les explorer un par un pour retrouver pour retrouver sa famille et celle de Setesh, comme le ferait tout bon héros !

Tu as fermer les yeux. La douleur est toujours présente et tu t'emploie à l'ignorer autant que tu le peut. Tu essaye de laisser divaguer ton esprit. La douce chaleur du soleil sur le banc t'aide légèrement. Tu t'échappe a moitié, tu te souviens de ton pays. Le soleil de midi était si fort que vos épidermes s'étaient déjà tous adaptés depuis plusieurs heures en vous faisant bronzés avec une vitesse impressionnante. Alors que ça prends du temps ici. Tu pensais à l'époque que tous les êtres vivant avait cette même capacité à bronzé en fonction du soleil pour ne pas en subir les brulures. Tu te vois juste là. Allonger sur une dune en dehors de la ville. Seul. Et puis tu y entends des pas. Tu les connais.

Durant quelques secondes ton esprit te donne exactement ce que tu as besoin. Tu vois cette copie de toi même. Des jumeaux parfait. La seule différence? Il avait l'air si gentil alors que tes expressions sont bien plus tranchées et agressive. Tu ne t'en rends pas compte mais ce doux rêve éveillé arrache une ou deux larmes. Trois ans déjà que tu as perdu une moitié de toi même. Vous étiez si complémentaire, vous ne vous quittiez jamais. Alors pourquoi toi tu t'en est sorti et pas lui? Pourtant tu te souviens de cette matinée. La maison était attaquée, une tornade noire et remuante. De sable et d'autre chose que tu ne pouvais pas encore identifié fondait en ville. Tu l'avait tiré de son sommeil. Avant même de penser a tes parents et l'avait trainer dehors. Vous aviez couru a travers les rues de plus en plus détruite jusque dans les dunes. Et il n'avait fallu qu'une seconde. Une seule petite seconde ou la force du vent avait séparer vos mains. Un débris t'avais heurter et tu avait sombrer dans l'inconscience. Pour te réveillé là.

Tu t'en veux tellement de ne pas avoir été assez fort. De ne pas avoir pu le tenir face à ça. De ne pas avoir sur le garder. De ne pas avoir pu le défendre et une nouvelle voir cette colère envahit ton coeur comme une tempête qui ne demande qu'à sortir. Tu avait presque oublier le monde qui t'entoure réellement jusqu'à sentir une présence dans ton dos. Par réflexe tu ouvre les yeux en saisissant une dague de ton collier. Oh oui ce collier qui semblait si innocent. Tu allait frapper avant de voir qu'il s'agissait de l'élu des idiots.

Tu range l'arme bien rapidement, tu n'a pas vraiment l'intention de te battre avec lui, tu ne sais pas pourquoi, mais il est.. gentil. Idiot. Absolument chiant à ton sens. Beaucoup trop brillant. Mais il a le mérite de t'occuper et c'est déjà pas si mal. Son discours le fait écarquillé les yeux toujours un peu plus. Ainsi qu'hausser un sourcil. "Tetesh"? Qu'est ce que c'est que ça? Ca pouvais s'appeler a lui autant qu'à Ket' mais ça il ne le savais pas. Apres tout entre Setesh et Ketesh il n'y a pas grand chose. Et tu avait toujours été surnommé Set'. Alors ça fait étrange et en même temps assez plaisant. Il te rapprochais de lui en quelque chose. Tu décidait donc de ne pas le reprendre pour ça et écouter la suite. Il pose la main sur ton épaule a la fin de sa tirade. Et pour une fois sa lumière ne te semble plus si agressive. Il n'a plus l'air aussi détestable. Il a juste l'air.. fade. Comme toi. Tu fini par rire, plus pour te donner une contenance qu'autre chose.

"Reste avec moi et je t'aiderai.." que tu dis. J'ai comme l'impression que c'est plutôt toi qui à besoin de moi actuellement. Mais j'honore ta tentative. C'est plutôt malin, je te met au défi de survivre et tu choisi de m'utiliser pour le faire. C'est très malin. J'aime ça.

Parce que tu ne peut pas honnêtement penser qu'il fait ça par pure générosité ou même amitié quelconque. C'est juste une chose que tu ne peux pas appréhender, probablement parce que tu n'a jamais eu de réel ami et que ton esprit est celui d'un mercenaire. D'ailleurs.. tu te tourne vers lui, tu n'acceptes pas son amitié, tu accepte une chose cela dit.

Très bien. Tu peux rester avec moi. Je suis mercenaire. Je vends mes services aux autres, ça consiste surtout à aider les habitants mais ça paye. Ca peut être dangereux. Alors 1, il te faut une arme. Et deux, tu me remboursera son prix en travaillant. Et peut être qu'on trouvera nos amis un jour. Mais ne compte pas sur moi pour t'épargner. Tu as peut être été traité comme un élu, ici tu n'est qu'un mercenaire sans le sous et je ne te laisserais pas te reposer sur des lauriers imaginaires.

Tu fini par te redresser pour aller face à lui. Finalement tu lui tends la main, cette mains que tu avais refuser d'abord. Mais c'est différent cette fois. C'est un pacte que vous passer. Et chez toi, on ne rigole pas avec un pacte.

Par cette poignée de main tu accepte ce pacte. Il nous lie dans le sable et le sang jusqu'à la prochaine tempête.

C'est plus rituel qu'autre chose mais c'est tes croyances, ton habitude, tu ne vois pas le besoin de changer. Ce n'est pas tous les jours que tu accepte un Idiostar comme partenaire.

Aliostar était perdu dans sa contemplation de ce ciel étoilé, observant ces petits astres lumineux en se demandant s'il s'agissait d'autres mondes. Cette pensée le fit sourire car elle le renvoya à son monde, à ces quelques soirées qu'il avait passé à regarder le ciel. Il connaissait les constellations de son monde... Pas toutes certes mais assez pour séduire les jeunes filles en manque de poésie. La nostalgie n'était clairement pas dans ses habitudes mais il s'était sans doute laissait toucher par l'état de son compagnon.
Quelque chose pourtant continuait de le chiffonner. Une chose étrange mais dont il ne parvenait pas à comprendre l'origine. Il considéra les constellations qu'il nommait dans sa tête : L'archer, Duméril, Kaliops et même Matanos. Mais certaines en revanche n'était pas présente, même s'il ne connaissait pas leur nom. La plus importante à ses yeux, La constellation du cristal, était totalement manquante. Aliostar n'avait plus sa "bonne étoile". C'était ça qui le dérangeait à ce point.
C'était une preuve de plus, s'il en fallait, qu'il ne se trouvait clairement pas à Elbereth. Cela ne faisait que corroborer les dire de Setesh car, même si les étoiles n'étaient pas forcément des mondes, elles étaient employées par les meilleurs navigateurs afin de se repérer depuis la nuit des temps car elles n'ont pas pour habitude de changer. Si le ciel était différent, la position géographique l'était, elle aussi.

Le rire de Setesh arracha Aliostar à sa contemplation. Ce que suggéra son compagnon blessa sérieusement l'élu dans son estime. Il n'avait besoin d'aucune aide pour survivre et n'appréciais guère qu'on sous-entende qu'il se servait de ceux qui l'entourait pour rester en vie... Bon oui il l'avait fait... Encore récemment d'ailleurs... Mais ici c'était différent. Ses yeux bleus se fixèrent dans ceux de Setesh, ne répondant pas car il ne voulait pas envenimer une situation encore délicate. En plus il n'avait toujours pas d'arme. Et il n'aimait pas perdre.

Un mercenaire ? Au moins ça expliquait le comportement presque froid dont avait fait preuve Setesh avant qu'il ne laisse entrevoir une faille, froideur qu'il laissait à nouveau reprendre le dessus comme une armure. Aliostar ne lui en tint pas rigueur, c'était la suite logique après avoir perdu son monde que de devenir mercenaire il imaginait. C'était une façon d'être assez libre pour continuer à chercher son frère.
Une question lui brûla les lèvres, Setesh était-il à ce point un bon combattant ? Après tout, celui-ci semblait vouloir faire équipe avec l'élu mais en donnant les ordres et cela déplaisait à Aliostar qui ne savait rien de lui. Il avait pu voir un semblant d'arme caché dans son collier mais rien de bien affolant.
L'envie de lui demander réellement ce qu'il valait le taraudait mais Setesh en profita pour se redresser et tendre sa main. Aliostar s'étonna une seconde de ce geste et se demanda s'il devait, à son tour, déposer un fruit dans la main. Peut-être était-ce une tradition de Senmout après tout? Son compagnon commença alors à dicter une pacte très solennel tout en précisant qu'il s'agissait là d'une poignet de main visiblement sacrée.
L'élu regardait son compagnon, un sourire fier se dessinant sur son visage. Il avait l'impression que ce genre de pacte ne se faisait pas à la légère. Il passa des yeux de Setesh à sa main, l'observa en considérant son choix un instant même si celui-ci était déjà fait. Il avança sa main en lançant :

-J'espère que tu as conscience qu'il n'y a pas de sable ici et que le seul sang est le mien ? Une boutade pour désamorcer une situation qui semblait trop sérieuse à son goût. Mais il se reprit immédiatement, prenant le même ton solennel que Setesh : Moi, Aliostar, je m'engage à partager ton aventure dans le sable, la terre, le vent, le feu et l'eau. Je m'y engage sur ce sang qui me macule jusqu'à retrouver notre famille. Ça te convient ainsi ? Je n'ai pas l'habitude de ce genre de pacte dans mon monde.

Finalement Aliostar n'était pas si mal tombé même s'il ne l'avouait pas vraiment à voix haute. Son compagnon lui inspirait bizarrement confiance, même dans ses capacités pourtant inconnu. Il pouvait se tromper bien sûr mais espérait que ce n'était pas le cas. Il lâcha la poignet de Setesh, récupérant sa main qu'il alla croiser devant sa poitrine.
Il convenait maintenant de savoir quoi faire. Il était clair que pour nourrir et faire fructifier leurs affaires, ils allaient devoir se salir un peu les mains, chose que Aliostar n'avait pas vraiment l'habitude de faire, mais ainsi il pourrait se faire voir de la population et potentiellement reprendre en un rien de temps son vrai statut de héros !

-Et si tu me montrais où on a besoin de nos services ? Il me tarde de redevenir un héros de la population. On va voir si mes lauriers son imaginaire, Tetesh !

Oui, il s'agissait là d'un défi qu'il lançait tant à son camarade qu'à lui-même. Il allait lui montrer que sa réputation n'était pas sur-estimé. Alors qu'il s'apprêtait à tourner le dos à son compagnon et reprendre sa route vers une destination qui lui était alors inconnu, puisqu'il ne connaissait toujours pas la ville et ses coins d'influences et d'affluences, quelque chose frappa l'élu qui se retourna vivement vers Setesh et déclara :

-Et la prochaine fois que tu veux faire comprendre à quelqu'un qu'il vient d'un autre monde, montre lui les étoiles. Les points de repères changent en fonction de l'endroit où on se trouve dans l'espace. Je t'apprendrais à te repérer si tu veux...

A nouveau, Aliostar reprenait peu ou proue le discours de Setesh sur les nombreuses choses que celui-ci avait encore à lui apprendre. Peut-être les connaissances pouvaient être partagé après tout ?

Tu l'observe réfléchir pour faire son choix. Il semble ne pas savoir mais fini par avancer la main. Tu lui saisi fermement l'avant bras, ce n'est pas n'importe quelle poignée de main. Il s'agit d'un engagement et pour toi c'est un engagement assez important. Faire confiance a quelqu'un, tu ne la jamais fait, hormis lui. Tu as décider d'essayer avec ce pauvre Idiostar, tu ne dira pas que dans un coin de ton esprit il te fait un peu pitié mais il t'inspire aussi confiance et tu as envie de voir comment il va s'en sortir. Sa blague te fait rire tu ne pensais pas le montrer mais tu pouffe un peu, évidemment qu'il n'y à pas de sable tu le sais très bien. Le reste est bien plus important et tu l'écoute consciencieusement. Ses mots sonnent comme une promesse et ça l'est dans ce pacte rien qu'à vous. Il n'en à peut être pas conscience mais vous êtes en quelque sorte frère d'arme et tu te battra pour le protéger. Tu l'a promis.

Tu pose les mains sur tes hanches, bien maintenant que c'est fait et comme il te pose la question. Tu as un demi sourire, tu est plutôt satisfait qu'il comprenne les besoins du boulot. Qu'il soit assez énergique et motivé d'ailleurs. Tant mieux, tu n'a pas l'intention de t'occuper d'un tire au flanc. Bon, tu te dirige vers la place, autant lui présenter l'un des meilleurs amis du mercenaire. Le Moogle. Honnêtement, tu ne retiens pas leur noms. Entre Doodle, Google, Paddle, Noodle et tous les autres c'est plus qu'un casse tête. Mais tu compte lui expliquer.

En général, les moogles sont de grands marchand et toujours ravis de te racheter ce que tu trouves. Mais tu peux également avoir des demandes d'habitants conscient des autres mondes pour aller faire le sale boulot pour eux. Tu devrais vraiment être ami avec les Moogle, Idiostar.

Tu continue ton explication en te rendant justement à l'endroit ou trouver le Moogle d'ici. C'est qu'ils bougent vite en général et tu n'est pas sur qu'il soit là en ce moment. Mais dans le doute tu cherche. Il se met a parler d'étoile et tu lève les yeux. Hmm.. c'est vrai que tu n'a jamais penser à ça, faut dire que regarder les étoiles n'est pas spécialement une activité que tu qualifie d'intéressante et tu ne t'y est jamais intéressé. Ah enfin, tu trouve un moogle et va le voir, tu n'a pas grand chose a dire de plus, il peut se présenté tout seul. Tu fouille cela dit dans ta poche pour sortir son argent et achetée une épée pour Aliostar, c'est le minimum que tu peux faire.

Tiens, c'est pas une épée décorée mais elle fait le travail. Tu t'en trouvera de meilleure plus tard j'imagine.

Le serment que venait de proclamer Aliostar semblait convaincre Setesh, même sa petite blague le fit réagir par un rire. Néanmoins Aliostar ne comprenait pas ce qu'impliquait réellement ce pacte, voyant d'avantage cela comme une sorte de marché tacite entre les deux parties.

Après cela Aliostar suivit le chemin que lui ouvrait Setesh à travers les rues de la ville. Son attention était dans les détail de cette ville qu'il fallait connaître rapidement s'il devait désormais y travailler et y vivre. Il tenta de mobiliser un maximum de son attention pour garder en mémoire les voies, rues, ruelles et places qui pouvaient se dresser devant eux. Plus vite il parviendrait à se repérer tout seul et le plus vite il pourrait, potentiellement, partir seul en mission. Après tout deux salaires sont toujours mieux qu'un seul. D'autant qu'ainsi, il pourrait prouver à son compagnon qu'il pouvait se débrouiller sans lui. Bien sûr tout cela était pour plus tard.

Setesh expliqua alors qui était les meilleurs revendeurs pour les mercenaires, les Moogles. Autant dire que ce nom était totalement inconnu à Aliostar qui se contenta d'écouter en imaginant un homme assez grand, probablement couvert de cicatrice prouvant son habileté au combat et le fait qu'il ne plaisantait pas sur les prix. Sans doute des anciens mercenaires à la retraite ou reconvertis en marchand...
Aliostar nota comment son compagnon l'avait nommé. Une estocade d'humour acide monta à son esprit, voulu sortir par sa bouche mais celle-ci mourut sur ses lèvres. Qui savait si Setesh ne serait pas chatouilleux au point de le planter au beau milieu de la ville sans aide. Il attendrait d'être en capacité de se débrouiller avant de se lancer dans ce genre de défense. Autant dire que se contenir fut assez compliqué.

Setesh s'arrêta finalement devant... Quelque chose. C'était une sorte de peluche vaguement féline aux ailes tirant sur la chauve-souris. Un pompon terminait cette allure pour le moins étonnante. Aliostar entendit une sorte de bruits étrange provenant de la peluche. Le doute s'immisça progressivement dans son esprit. Est-ce que c'est ça un... Comme pour confirmer sa pensée, Setesh négocier une arme avec de l'argent avant de la tendre à l'élu. C'était une épée relativement banale, sans fioriture. Aliostar la soupesa dans ses mains, la jugeant équilibré et vérifia le tranchant. Celui-ci était plutôt affûté.

-Merci, elle ira parfaitement. Mais ôte moi d'un doute, c'est ça un Moogle ?

Comprenant désormais son erreur de jugement et l'incongruité de la chose, l'élu ne put réprimer un rire incrédule. Un nouveau monde, c'était déjà assez étrange mais ce genre d'habitants...

-Excusez-moi, je dois bien avouer que je ne m'attendais pas à ça lorsque tu m'as parlé de Moogle... Aliostar inspira profondément pour se calmer et reprendre contenance. Il s'adressa alors au Moogle, Mon nom est Aliostar Warrick, héros d'Elbereth. Je n'avais jamais vu d'être comme vous avant aujourd'hui... Désolé pour mon attitude !

Il n'y avait pas grand chose de plus à dire, Aliostar n'avait aucun argent pour marchander d'autres choses chez ce Moogle alors il se contenta de saluer le marchand avant de s'éloigner légèrement de lui pour continuer à inspecter l'épée qu'il tenait toujours dans ses mains. Elle était assez différente de celle qu'il utilisait habituellement esthétiquement, sans doute moins équilibré mais elle ferait largement l'affaire. Il se mit alors à faire quelques brasses devant lui afin de l'essayer plus avant. Le métal dans l'air produisait le sifflement typique des armes affûtées. Le résultat lui convenait. Il rangea alors l'épée dans son fourreau et attacha le tout à sa hanche, laissant un peu de moue afin qu'elle tombe légèrement sur sa jambe gauche comme il en avait l'habitude.

Il se tourna finalement vers son compagnon, mille questions l'assaillant à la fois. La curiosité le prenait :

-A quoi ressemble les autres mondes et leurs habitants ? Est-ce qu'ils ressemblent aux Moogles ou plutôt à nous ? Et est-ce que nos tâches de mercenaire nous conduiront dans d'autres mondes que celui-ci ?

Il se souvint alors de la première image qu'il avait attribué à Setesh, celle d'un enfant posant mille questions sans laisser le temps d'y répondre. Il était drôle de voir comme le rapport s'était inversé en peu de temps. Comme voulant renier le fait d'être cet enfant un peu trop curieux, Aliostar s'arrêta là avec ses questions et attendit avec impatience d'entendre ce qu'avait à dire Setesh.

Tu le laisse prendre l'épée et jouer un peu avec un peu plus loin en finissant de payer tes marchandises. Tu discute quelques instants avec le Moogle avant qu'Idiostar se pose la question, si c'est ça un moogle? Ca semble évident non, il a déjà vu d'autres peluches marchande que ceux là? Tu te rends compte qu'en effet, tu avais oublié de lui décrire.. tu te demande vaguement ce à quoi il s'attendait, avec un nom aussi mignon il ne s'attendait pas à une espèce de gros monstres plein de cicatrice quand même? Non mais regardez les, ils sont beaucoup trop mignon pour que qui que ce soit l'attaque, de toute façon tu n'est pas sur que quelqu'un y arrive, tu ne sais pas trop comment ils font pour disparaitre comme ils le font mais c'est plutôt pratique à ton sens.

Il fini par s'excuser et s'éloigner, ça t'arrache un petit sourire, le moogle réagis d'un petit "Kupo" caractéristique. Il n'a pas l'air vexé le moins du monde, peut être même amusé. Enfin, de toute façon vous avez fait affaire alors tu le salue avant de retourner vers ton compagnon d'infortune. Il fait encore des moulinets avec son nouveau jouet, tu as manié des épées bien sur, mais ce n'est pas le type de combat que tu préfère. Ton type de combat.. c'est plus le type fourbe, le coup de dague dans le dos plutôt que le combat réglementé et honorable. Après tout, depuis quand tu as un honneur? Tu n'en a plus depuis que ton seul objectif reste de trouver ton frère. Tu as abandonné honneur et fierté, tu sacrifiera tout ce que tu peux pour le retrouver. Alors que tu range ta bourse dans un coin de ta poche, une poche bien cachée à l'intérieur de tes vêtements que tu défie qui que ce soit de te les volés, tu entends une vague de question et hausse un sourcil. Et après c'est toi qui ne fait que trop parler hein?

La plupart des gens sont humanoides tu sais. On croise parfois des animaux parlant. Enfin de ce que j'ai entendu dire il y a un monde de lions.. de lions qui parles. Mais oui, la plupart son humanoides. Les moogles sont une espèce assez particulière, je connais pas leur monde d'origine mais on les croises souvent un peu partout dans les autres mondes. Et oui, on peux avoir des contrats qui nous demandent d'aller dans d'autre monde. Dans ces cas là on paye le voyage chez un moogle, il faut juste faire en sorte que tu sois payé plus que le prix du voyage. Et si tu va sur d'autres mondes, n'hésite jamais a proposer tes services, parfois tu tombe sur des perles prêt a déboursés énormément pour des jobs d'une facilité déconcertante.

Si ça ressemble à de l'arnaque de gros pigeons? Oui? Et alors? Tu est mercenaires, pas âme charitable. Si tu as moyen de sécher la bourse d'un gros pigeon paranoïaque hypocondriaque tu comptes bien le faire jusqu'au dernier munny.

Par contre, la monnaie de chaque monde peut être différente, il te faudra faire le change en munnies chez les moogles. Et si tu veux leur faire plaisir que tu trouve des objets brillants sans trop de valeur hésite pas à leur offrir. Ils adorent les choses qui brillent.

Toutes les explications que lui fournissait Setesh était très précieux pour l'élu qui ne connaissait pas le monde qui l'entourait. Il commençait à peine à entrevoir réellement le fonctionnement monétaire, celui des voyages ainsi que ce qu'il pouvait s'attendre à croiser au fil de ses aventures. Il fallait avouer qu'un monde rempli de lion parlant, ça avait le don pour piquer au vif sa curiosité. Comme s'il oubliait sa quête initiale, retrouver sa soeur et le frère de Setesh ainsi que d'autres survivants de son monde ayant éventuellement survécu, il fut prit d'une envie irrépressible de découvrir tous les mondes de ses propres yeux. Il avait toujours eu soif d'aventure dans son monde, même si l'envie de disparaître ne le séduisait pas et, avec la perte de son monde, il pouvait enfin abreuver cette soif.

Sans doute s'il avait eu de quoi payer son voyage vers un autre immédiatement aurait-il embarqué pour le premier monde que lui aurait proposé le Moogle. Du moins c'est l'envie qui le prit avant qu'il n'arrête de rêver. Il avait un compagnon et une quête qu'il ne voulait pas abandonner. Il remit simplement à plus tard ses envies de découverte et proposa :

-Dans mon monde les mercenaires sont recrutés dans les tavernes, si c'est pareil ici nous pourrions joindre l'utile à l'agréable. A moins que tu n'ai déjà une demande sur le feu qu'on peut faire immédiatement. Plus vite on obtiens de l'argent et plus vite on explore les mondes à la recherche de ton frère et de ma soeur !

Aliostar se mit alors à chercher des yeux une pancarte ou un signe indiquant une taverne où ils pourraient récupérer des tâches afin de se faire de l'argent. N'ayant pas une grande idée de la valeur de l'argent, il supposait qu'en une ou deux tâches, il aurait gagné largement de quoi ne plus se soucier de l'argent avant un bon petit moment. Tout lui semblait si facile puisqu'il ignorait tout.

Par réflexe, la main d'Aliostar se porta à son cristal à travers ses habits amochés et il se mit à jouer avec. Déjà dans son monde, c'était un réflexe qu'il avait prit, il connaissait chaque recoin de ce cristal qui faisait sa notoriété, il savait où se trouvait les angles, les couleurs qu'il avait ou qu'il pouvait prendre, la jonction avec la peau, il connaissait tout ça, il faisait intimement parti de lui. Pourtant ce simple réflexe l'amena à se questionner sur les origines de ce cristal. Après tout il ne savait rien de celui-ci et peut-être existait-il quelqu'un dans les mondes capable de lui apprendre à mieux se connaître encore. Il était à nouveau perdu dans sa réflexion, ses yeux errants désormais dans le vague sans voir les enseignes possible des tavernes.

Tu enfonce les mains dans tes poches. Ca a été assez compliqué pour toi de retrouver des vêtements qui ressemblent plus ou moins à ce que tu portait. Même si actuellement ce sont des vêtements de ville tu as toujours un sac avec ta simple tunique et veste rouge. Très ambiance désertique dans l'idée mais qu'est ce que tu y peux si tu as toujours vécu dans le désert toi? Tu regrette presque que cette ville soit trop froide à ton gout. C'est vrai, ta peau reste résolument blanche. C'est que le soleil de ce monde est un paresseux rien de plus. Et heureusement que tu n'est pas spécialement frileux. Tu t'arrête d'écouter en levant le nez vers le soleil, tu te demande si ton frère va bien. S'il s'en sort bien maintenant.. s'il à froid là ou il est.. Tu n'aimerais pas que ce soit le cas. Tu te demande s'il est dans un monde agréable.. s'il arrive à parler aux gens. S'il à besoin d'aide ou de se défendre. Tu serre les poings, s'il à été attaqué tu doute un peu de sa survie. Et si c'est le cas et que tu l'apprends, s'il a succomber tu sais que tu serais capable toi même de détruire le monde fautif. Peu importe ce que tu doit vendre aux forces ténébreuse pour te venger.

Tu fini par secouer la tête. Il vient de parler d'auberge et d'autre chose, tu n'a pas tout compris mais d'une part tu n'est pas sûr qu'il existe un tel établissement dans le coin ou si c'est le cas tu ne t'y ai jamais intéressé. Il faut dire que tu n'est pas spécialement doué pour ça et puis tu est bien plus adepte des bruits de couloirs. Sans dire que tu ne bois pas et n'a jamais bu en plus. Et puis il vient de parler de mission. Tu plisse un peu les yeux, c'est sur que tu en à. Dont une assez facile a ton sens.. mais ça.. est ce que tu as envie de partager l'argent avec lui... C'est certain que tu n'a pas tellement l'habitude de bosser en groupe. Aller, soupire et croise les bras.

J'ai bien un contrat sur le feu. On va devoir partir dans un autre monde cela dit. Mais rien de compliquer. On y va, on récupère un fruit, on reviens, on est payés. Cher. Alors si tu te sens prêt, on parle au moogle pour le voyage.

Oui c'est assez simple comme description et évidemment tu te permet de ne pas parler des "règles" que le RGPC garde en haute estime. Pour une fois que tu peux éduqué un survivant sans lui remplir la tête des conneries d'ordre et autre chose que le RGPC tente de vous faire suivre. Ca risque de bien foutre le bordel et ça, tu n'est jamais contre alors, tu ne risque pas de lui parler de ça. Et puis autant commencer directement avec une mission dans un autre monde. Quand il sera habitué à ça il pourra se lancer seul dans des missions. Pauvre élu. Il à pas fini d'avoir des problèmes par ta faute... ça t'amuse déja.

Je t'attends a côté du Moogle, je pars dans 20 minutes. A toi de voir si tu veux me suivre.