Pour un nouvel environnement, je ne suis pas trop dépaysé, je trouve. On pourrait même croire que je suis San Francisco, on pourrait croire. Mais là, pour y être déjà venu plusieurs fois avec mes parents, je peux me confirmer que c'est... différent ? Les écrans géants là où il y en avait pas, ça passe, mais un monstre géant qui passe en détruisant tout sur son passage avec des genres de super-héros qui l'attaquent à l'unisson, ça, c'est... GÉNIAL ! Bon, il n'en faut pas beaucoup pour que je perde mon enthousiasme quand je vois une voiture voler dans ma direction. Par chance, un étrange petit monstre qui ressemble plus à une mascotte vient à mon secours. De sa gueule sort un jet de glace qui pétrifie la voiture à quelques centimètres de mon visage, livide et blanc. Son petit salut militaire avant de repartir fini de me rassurer, mais, la voiture, quoi. Ha ha, hum, je n'ai pas perdu de temps pour prendre mes jambes à mon cou et décamper rapido-presto. C'est pas tous les jours que tu es sauvé d'une chute d'automobiles, mais ça ne veut pas dire que tu vas rester là à attendre que la prochaine te tombe dessus. En plus, y'a des héros pour vaincre le monstre, le zéro que je suis n'a pas à s'en mêler. Je l'espère...
Quelle étrange ville, alors qu'à quelques pâtés de rues, un monstre géant sème la terreur, ici, ben tout le monde vit comme si de rien n'était. Génial. Bah, si personne ne s'en formalise, je n'en ferai pas autant. Je m'assois à une table en attente d'une serveuse à qui je commande un milk-shake en lui donnant un vieux billet tout fripé de cinq dollars. Elle le prend, puis me regarde en fronçant les sourcils.
C'est pas assez ? Tenez, en voilà un autre.
Elle regarde le second billet toujours aussi fripé et me fixe de nouveau avant de soupirer et de s'en aller. Elle n'a pas pris mon second billet, peut-être ne comprend-elle pas ma langue, pourtant si c'est une réplique de San Francisco, les gens doivent sûrement parler anglais comme moi. J'aperçois un journal plié, laissé sur une table. Parfait ! Je vais pouvoir m'informer un peu. Je le prends et je regarde la page de couverture...
San Fransokyo ? Quel nom stupide !
J'entends un toussotement derrière moi et je remarque que tous le monde me dévisage. Ha, on me comprend, c'est gênant, très gênant.
Désolé...
Ma tête, à cet instant précis, je l'ai rentré dans mon chandail jusqu'à la hauteur de mon nez. Juste au moment où la serveuse revient avec ma boisson froide et me répète deux fois :
Nous n'acceptons pas cette monnaie, mais le gérant est gentil. Une fois, pas deux. Tenez et allez-vous-en après.
Malcommode la fille, je vous jure. Si cette ville n'utilise pas les billets américains, je me demande bien ce que je vais pouvoir faire ici. Mais bon, après tout, c'est un jeu-vidéo, c'est un peu normal que la monnaie soit différente. Je m'apprête à boire mon milk-shake quand je me fais souffler au visage avec une telle force que mes cheveux restent en l'air pendant un instant. Je tourne la tête et...
Hein ?
Spyro me regarde avec ses grands yeux.
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Mer 16 Oct - 14:34
San Fransokyo?
« Je ne suis PAS une foutue PELUCHE. »
Jafar, quand il est fâché, il ne faut pas rester près de lui.
Et ça, Astra l’a bien compris. Quand elle l’a vu échapper sa tasse de café pour la deuxième fois dans une courte période, elle l’a vu dans ses yeux. Il allait exploser.
Et on ne veut pas être là quand le grand génie explose, ça non.
Alors, elle, ce qu’elle avait fait, c’était prendre son envol. À l’aide d’un bidule magique confectionné par ledit génie caféinomane, elle pouvait créer des portails pour aller sur n’importe quel monde connu du Dark Council ; une merveilleuse invention lui permettant de ne pas se mettre les pattes dans les ténèbres des Lanes Between entre chaque voyage.
La dragonne avait sauté dans le premier monde qui était apparu devant elle – le ciel bleu poudre aux nuages cotonneux lui avaient donné envie d’explorer un peu. Quelle ne fut pas sa surprise, cependant, lorsqu’elle contempla le paysage!
Jamais elle n’avait vu de tours aussi grandes, ni une telle population d’humains au même endroit. C’était assez pour lui donner envie de quitter l’endroit sur-le-champ!
Mais elle n’a pas le temps – quelque chose lui happe solidement l’aile, une sorte de grosse machine – et l’envoie valser au sol dans un rugissement de douleur.
Le monstre de métal ne semble même pas lui porter attention, trop occupé, semblerait-il, à se faire poursuivre par un autre monstre de métal et plein de chevaliers munis d’armures beaucoup trop colorées pour les attribuer à un royaume quelconque.
Et BAM. Elle tombe dans un arbre, effraie quelques oiseaux qui prennent leur envol, puis s’effondre, non pas sans avoir percuté quelques branches, au sol.
Elle rencontre, sur son chemin, un gros chat qui lui crache dessus, une gamine qui ne cesse de crier « PELUCHE » en la poursuivant, un chien qui pense qu’elle est ledit gros chat lui ayant craché dessus, puis, bien sûr, nombre d’humains qui la prennent pour un monstre.
Elle n’a pas fini de courir.
Et c’est ce qu’elle fait, se faufilant entre les ruelles et grimpant sur les escaliers de métal. Son aile lui fait affreusement mal, mais elle tente tout de même, une fois à une hauteur respectable, de s’envoler et de quitter cet endroit de merde.
Mais son aile blessée lui fait trop mal, et elle doit bien se résigner à se laisser planer au sol. Un mauvais virage l’apporte dans une presque collision sur un gamin aux cheveux rougeâtres, qui se retourne avec un air surpris.
▬ Alors, écoute-moi bien, humain, si tu me traites de peluche, tu vas comprendre que ce « cheveux de flamme » veut réellement dire!
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Mer 16 Oct - 17:29
Spyro vient de me parler ? SPYRO VIENT DE ME PARLER ! C'est bien toi, Spyro, le petit dragon violet qu'on voit dans les jeux-vidéos ? Je veux dire, ça ne peut pas être toi, car on est pas dans ton jeu, mais c'est bien toi là présentement ?!
Trop d'étonnement, trop de question, Spyro, le petit dragon des vieux jeux classiques de l'époque de mon frère cadet, quelle belle époque tout de même. Pleins de souvenirs nostalgiques me reviennent en mémoire et puis, mon regard se porte sur une de ses ailes, plus repliée que l'autre, comme si elle boitait.
Ça pas l'air d'aller, mon vieux. Elle a un problème, ton aile ? Je suis pas médecin, mais peut-être qu'on pourrait trouver des bandages dans un quelconque magasin... J'ai de quoi... payer.
Ah oui, mon argent ça fonctionne pas dans cette stupide ville. Faudra trouver un autre moyen, hein. Je m'apprête à boire mon milk-shake quand je m'aperçois que Spyro le regarde intensément. Peut-être que manger et boire rend des PV ou soigne les blessures ? Je le tends vers lui en lui souriant malgré ma réticence, car après, je le voulais ce milk-shake.
T'en veux un peu ? Je peux partager. Ça ne m'a rien coûté de l'avoir. Je ne doute pas que tu n'es pas du coin. Comment es-tu arrivé ici ? On fait un marché, je te donne mon milk-shake et toi tu réponds à quelques questions que j'aimerais te poser, d'accord ?
Je lui tiens la boisson rafraîchissante, c'est qu'un dragon, ça ne doit pas avoir de mains comme nous, enfin de pattes, enfin bref, ça se comprend quoi. La première personne à qui je parle vraiment, dans cet étrange jeu qui me semble assez familier, c'est Spyro. Disons que ça sort un peu de l'ordinaire, non ? Espérons qu'il ne mange pas le verre et ma main aussi. Le verre ne m'importe peu, même si on va me taper sur la tête, mais ma main, j'y tiens trop. Voilà déjà que je commence à trembler, non pas parce que je tends mon bras le plus proche possible de sa gueule, mais parce que j'ai un chouia peur. Pas beaucoup, mais un peu.
Tu ne vas pas me manger la main, j'espère, hein ? Et mes cheveux, tu n'y touches pas non plus, d'accord !
Moi je les aime beaucoup mes cheveux de flammes, même si j'ai plus l'air d'avoir une crinière rouge qu'autre chose. Ah la la, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ma vie, ici ? S'il-vous-plait, si vous m'entendez M. la Corporation douteuse, donnez-moi plus d'explications !
...
Eh puis merde, quoi. Je vais devoir me débrouiller seul, c'est ça ?! J'espère, j'espère vraiment qu'il me laissera monter sur son dos à la fin. C'est le rêve de pleins de fans, ça. Héhé...
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Jeu 17 Oct - 23:00
San Fransokyo?
« Je ne suis PAS une foutue PELUCHE. »
Attend il dit quoi, l’humain, là? C’est qui ça, Spyro? Allô? Allume, c’est Astra qui te parle, pas Spyro! En plus, c’est quoi ce nom de marde là, Spyro, ça sonne même pas comme un nom qui a de l’allure!
Alors elle est là, Astra, et elle le regarde, avec un air encore plus confus que celui qu’elle avait avant de le menacer de bruler ses cheveux – chose qu’elle aurait évidemment fait, mais un peu à contrecœur, parce que des cheveux brulés, ça PUE.
Bref. Il n’en finit pas là, en plus, le gamin. Il la traite de mâle, de vieille, en plus d’handicapée de l’aile! Non mais, sérieux, y’a de quoi se fâcher, surtout quand t’es une créature légendaire qui demande un minimum de RESPECT.
Même si elle est encore minuscule. Un jour, elle les brulerait tous, ces humains…
Il parle d’argent, de commerce, de truc qui lui passent dix pieds au-dessus des cornes, et elle, elle ne fait que doucement pencher la tête plus il parle, en faisant une grimace confuse qui révèle ses jolies canines pointues.
▬ J’te ferai pas de promesses, humain. Mais, pour l’instant, tu m’amuses, alors je peux bien répondre à quelques questions. Compte-toi déjà chanceux que je ne t’aie pas transformé en flambé pour m’avoir appelé « Spirou », ou peu importe ce que c’était. Mon nom, c’est Astra, et t’as intérêt à t’en souvenir!
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Sam 19 Oct - 17:17
Tu n'es donc pas Spyro ? Désolé pour mon erreur, Astra. J'ai autrefois connu un petit dragon qui s'appelait Spyro et il te ressemble à s'y méprendre, mais je ne ferai plus la même erreur. Moi c'est Johnny, Johnny Joestar, mais tout le monde m'appelle Jojo pour faire plus simple. Finalement, puisque tu n'as pas l'air d'en vouloir, je ne vais pas me gêner.
Sitôt dit, je m'empressais de boire mon milk-shake et trépignant sur ma chaise. Quel délice. C'est encore meilleur que ceux du Maine ! Cet Astra ne sait pas ce qu'il manque. Bon sang, c'est un pur rafraîchissement en cette journée de grande canicule. Si ce n'est pas Spyro, tant mieux, mais je ne pense pas qu'il serait bon de lui demander si je pourrais monter sur son dos. Je m'arrête un instant en fixant le parasol au-dessus de ma tête.
Je viens d'un autre monde et j'ai atterri ici contre mon gré. Tout ce que je sais de cet endroit est qu'il s'appelle San Fransokyo. Cette ville ressemble beaucoup à une de celle qui existe dans mon monde. Puisque je n'ai pas vu d'autres dragons à part toi ici, je voulais savoir comment tu es venu ici ? Je veux dire, ce n'est clairement pas le monde dans lequel je pourrais trouver d'autres de ta race. J'ai été envoyé ici, mais sans indications, je ne sais donc ni quoi faire, ni pourquoi je suis ici. J'aimerais bien retourner dans mon monde, mais je ne sais pas comment. Sauf que toi, tu es venu ici aussi et peut-être par un autre moyen que le mien. Je voulais donc savoir comment tu es arrivé ici ?
Je fixais Astra droit dans les yeux tout en dégustant mon milk-shake, puis mon regard se porte autour de moi. Les autres clients semblent circonspects face à un jeunot qui parle avec un lézard plus grand que nature qui parle en plus. Je ne peux pas m'empêcher de soupirer en me relevant. Je m'étire et je dépose mon milk-shake sur la table.
Astra, je te propose qu'on aille en parler ailleurs, j'ai l'impression qu'on indispose la clientèle. Peut-être pourrions-nous marcher un peu ou aller dans un parc non loin d'ici. La disposition de la ville est identique à celle dans mon monde. Nous serions plus tranquille là-bas et bon sang que j'ai besoin d'être auprès de la nature un instant. Certes, j'aime beaucoup les écrans, mais là, c'est un peu exagéré. En plus du monstre à quelques pâtés d'ici. Tu me suis ?
Je m'engage vers l'est en l'invitant de la main et d'un sourire à tracer avec moi. Je m'arrête soudainement, car je n'y avais pas pensé plus tôt. Astra c'est un nom... sans genre défini.
Juste pour être sûr avant que je dise encore des bêtises, tu es un mâle ou une femelle ? J'ai oublié de te le demander et je m'en excuse, c'est un peu difficile de définir le genre d'un dragon, tu comprends ?
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Dim 20 Oct - 0:52
San Fransokyo?
« Je ne suis PAS une foutue PELUCHE. »
Alors donc, cet humain s’appelait Johnny.
Et il parlait beaucoup trop au goût d’Astra. Elle ne l’écoute qu’à peine – et c’est vrai! – alors qu’il semble répéter les mêmes choses quelques fois. En gros, il veut VRAIMENT savoir comment elle a fait pour arriver à ce qu’il dit être San Fransokyo. Les raisons? Elle n’a pas écouté, distraite par une voiture qui passait et les épouvantables aboiements d’un chien à l’intérieur.
▬ Euuuuh.
Seule réponse possible alors qu’elle regarde d’un air vicieux le chien qui lui aboyait dessus dans la voiture, arrêtée au feu rouge.
Elle est cependant interpelée à nouveau par son nom. Au moins, cette fois, il ne l’a pas appelé Spirou, quoi! Alors, elle se retourne, penchant légèrement la tête alors qu’il lui propose d’aller discuter ailleurs. Les gens les regardent tant que ça? Court regard sur l’assemblée d’humains sur la terrasse.
Ah, bah oui.
Et, étrangement, ce n’est pas un regard de terreur qui les habite en voyant un DRAGON. Astra en est insultée.
Alors, elle saute de la table sur laquelle elle était placée, en le suivant – en ignorant la moitié du charabia qu’il raconte – des écrans, de la clientèle. Et là il lui demande son sexe. Question qui lui fait frémir ses écailles – ouais, elle l’avait bien remarqué, plus tôt, qu’il ne le savait pas. Et encore, les pronoms qui filent. C’est une question qui ne se serait pas posée dans son monde d’origine, mais les humains sont de plus en plus cons, semblerait-il. Soupir et roulement d’yeux mauves.
▬ Je suis une femelle ; Astra, ça ne le dit pas assez? Ça finit par le son ‘a’, habituellement, c’est codé femelle! Mais bon, qu’est-ce que je sais de la culture humaine, maintenant, vous et vos épées et vos catapultes, pssffh.
Une petite flamme s’échappe de sa bouche alors qu’elle dit cela, frustration bien visible dans ses yeux. Elle continue de marcher, nonchalante, se gardant bien de parler de son aile blessée.
▬ Pour mon arrivée ici, j’ai tout simplement utilisé un portail. Pas celui des Ténèbres que certains utilisent, c’est trop dangereux pour moi – mais un portail venant d’un médaillon. Tu vois, le truc que j’ai au cou, là? C’est ça.
Elle fait de petits mouvements de tête pour signifier le médaillon qu’elle porte à son cou, tout en continuant de marcher aux côtés de l’étrange humain trop bavard à son goût.
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