Traverse Town... Ai-je le droit de dire « de retour » à Traverse ? Ce n’est pas comme si je m’y étais déjà véritablement installé par le passé, ou quoique ce soit. Depuis la chute de Shibuya, c’est à peine quelques aller-retours que j’y fais, que nous y faisons. Puisque là où je vais, tu sembles assez enclin à me suivre. Enfin, juste dans les autres mondes, car au sein de San Fransokyo, c’est à peine si tu quittes l‘appartement. Tu dois haïr cet endroit, je ne vois pas d’autres explications. Tu dois adorer le quitter, je ne vois pas d’autres explications à ta présence à mes côtés aujourd’hui.
Un simple aller-retour. Ce n’est qu’un énième aller-retour dans une ville où j’ai à peine mis les pieds.
Vrai ? Ah. Je la connais pourtant par cœur, cette ville. Pas aussi bien que Shibuya, évidemment, mais aucun de ces quartiers à la surface ne m’échappe.
Je n’ai pas à me forcer pour me souvenir. Rien, rien n’a changé, par rapport à ce très long rêve. Pas une pierre, pas un banc, pas un trait de peinture signé CAT.
Rien, si ce n’est que les visages n’y sont plus les mêmes. C’est ici que nous l’avons rencontré, aberration au sein de ce trop long rêve.
Heh, un premier ami en dehors de mon monde d’origine, aussi étrange que cette phrase peut sonner à mes oreilles.
Un simple aller-retour, devenu presque une habitude, devenu presque un pèlerinage. C’est au sein du premier quartier que nous avons débarqué. Comme toujours, ce sont eux que je recherche. Mes amis, mes partenaires, simplement perdus, ou engloutis, j’aimerai le savoir.
Josh’... tu affirmes qu’ils sont en vie, et je n’ai que tes mots auxquels me raccrocher.
Premier quartier, calme, j’ai parfois l’impression qu’il retient son souffle. Les attaques de l’ombre n’atteignent pas cet endroit, mais tous ont en tête l’effet des ténèbres. Beaucoup l’ont également vécu... Là est la population de cette ville de Réfugiés. Premier quartier, comme toujours, les mêmes questions à poser : « Avez-vous vus ces personnes ? » . Comme toujours, un même croquis à montrer, fait de mes mains. Il représente maladroitement mes amis, mon idole, ma famille.
Je connais déjà la réponse, mais ma quête ne s’arrête pas.
Pourquoi m’as-tu même suivi, si tu n’as personne à rechercher ?
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Invité
Mar 19 Fév - 14:23
Back to Reality †
Une énième venue dans la ’’ville de la fin’’. Non, en réalité, je n’ai jamais commencé à compter. Notre dernier passage semble remonter à une éternité… pour le temps d’un Humain, tout du moins. J’ai du mal à dire si ça fait longtemps, pour ma part, même en étant redevenu moi-même un Humain. C’est une notion qui m’échappe encore, jusqu’à ce que les besoins de manger ou dormir me rattrapent.
Nous sommes venus les chercher, tes amis, ces quatre autres personnes que j’ai expulsées de Shibuya avant sa chute. Une téléportation à la fois réussie et échouée. Je n’ai pas pu me concentrer suffisamment, et ça vous a séparés, toi et eux.
Malheureusement, je ne possède plus les capacités nécessaires pour détecter leur position. Ils sont… quelque part, peut-être coincés dans les mondes où ils ont atterri, incapables de voyager comme nous deux. C’est difficile à dire.
Contrairement à toi, je ne viens pas ici pour les retrouver. Ce sont tes amis, et non les miens. Pour moi, ils sont de simples Joueurs parmi tant d’autres. J’estime même la possibilité qu’ils se soient adaptés à leur nouveau monde d’accueil et qu’ils aient recommencé leur vie.
Après tout, sont-ils autant attachés à Shibuya que je ne le suis ? Ou que tu ne l’es ?
Quand on a ’’fusionné’’ avec le Cœur d’un Monde – de Shibuya, dans mon cas – pendant si longtemps, c’est compliqué voire impossible de s’imaginer une vie différente.
Je ne t’ai pas accompagné pour retrouver tes amis, tu t’en doutes bien. Mais j’ai mes propres raisons d’être là :
Rester avec toi, est la première, car l’idée que tu partes ’’si loin’’ est étrangement douloureux, et c’est encore pire d’imaginer que tu ne reviennes pas ;
Fuir de San Fransokyo, est la deuxième que tu as sûrement deviné ;
Sanae, ton idole, mon Producer, est la troisième en comptant l’éventualité qu’il se soit fait exécuter par les Higher-Ups.
Ce sont mes raisons. Alors pendant que tu questionnes les passants, moi, je regarde mon téléphone portable, tentant d’envoyer des messages, encore et encore, à ce cher Ange Déchu. Probablement en vain puisqu’il ne répond jamais. Et vraisemblablement, tu fais face aux mêmes échecs avec tes amis.
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