Bienvenue.
Contexte.
Règlements.
Bottin.
Annexes.
Coeurs perdus.
Liens dimensionnels.

Éditer mon profil
Nouveaux messages
Supprimer les cookies
Sujets actifs aujourd’hui
Marquer les forums comme lus
-24%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable Gaming 15.6″ Medion Erazer Deputy P40 (FHD 144Hz, RTX ...
759.99 € 999.99 €
Voir le deal

Lazy Sunday † [ PV : My Dear Proxy, Neku ♥ ]
Partagez
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
Mer 19 Déc - 8:25



Lazy Sunday †





Assis sur le canapé, je lève les yeux de mon téléphone portable pour regarder l’horloge murale dont le rythme du tic-tac m’irrite plus qu’autre chose. À chaque fois, je lui retire ses piles pour faire cesser ce son lassant et répétitif. Pire que le son de statique de l’UG. Et Neku finit toujours par la remettre à sa place. Soupirant, je reporte mon attention sur le petit écran lumineux indiquant 5h26. Difficile à dire, est-ce que je ne trouve pas le sommeil ou est-ce que je me force encore à rester éveillé. Très certainement les deux. Mon cher colocataire va à nouveau être en colère. Ou exaspéré, au choix. Que puis-je y faire ? Dormir sonne comme une corvée digne d’un Humain, pas—…

La suite de mes pensées se coupe nette lorsque la réalité me rattrape pour la millionième fois. Je referme mon téléphone à clapet et me laisse tomber sur le divan. Si je me souviens bien, nous sommes dimanche. Le temps a l’air de passer beaucoup plus vite, désormais. Le dimanche, Neku désire toujours aller à cette ’’fausse’’ statue d’Hachiko. Brave chien qui a tant attendu son maître en vain. Au moins, peut-être ont-ils eu la chance de se retrouver au paradis. Cette ville, San Fransokyo, je ne sais pas si je l’aime. Je la tolère, mais certains endroits me rappellent tellement Shibuya que ça fait ’’mal’’. Je ne sais pas quels mots mettre sur ce ressenti. Peut-être qu’il n’est même pas possible d’en mettre.

Mon cher, cher partenaire semble s’être adapté, en quelque sorte. D’une manière ou d’une autre. Je n’y parviens pas aussi bien. Cette ville… je peux entendre la Musique d’Âme des habitants, mais pas celle de la ville. C’est comme… comme si elle était morte. Pas vivante comme Shibuya. C’est désagréable. Et vide. Les Humains ont généralement mal à la tête quand il y a trop de bruit. Pour ma part, j’ai mal parce que je ’’n’entends’’ rien. Pas de pensées des habitants, juste les miennes, le néant. Comment pourrais-je réussir à m’adapter quand j’ai passé plus de temps en tant que Composer qu’en simple Humain lambda ? Je soupire une seconde fois avant de fermer les yeux, bercé partiellement par la Musique la plus proche.

« Neku, tu aurais pu éteindre la radio avant d’aller dormir, franchement. »

***

Je me réveille brusquement à cause d’une forte sensation de froid. Je me redresse sur le canapé en me frictionnant les bras. La couverture que Neku m’a dit de garder pour me couvrir, une fois, jonche misérablement sur le sol. Oh right. Les Humains peuvent avoir froid, c’est vrai, et en tomber malade aussi. Lovely. Je jette un coup d’œil à la pendule qui dit 8h43 maintenant. Apparemment, j’ai réussi à dormir quelques heures. Je présume que c’est mieux que rien. Et avec la lumière du jour qui perce à travers les rideaux, je doute de pouvoir me rendormir. Je ramasse la douce couverture chaleureuse pour m’emmitoufler à l’intérieur, ne gardant que mes mains de sortie pour attraper mon portable orange et l’ouvrir, le fond d’écran s’illuminant devant mes yeux. Fond d’écran que je pourrais juste rester là à contempler pendant des heures sans parvenir à me lasser.

C’était vaguement mon intention jusqu’à ce que je sente une sorte de torsion dans mon estomac suivie d’un léger grondement. Et voilà le premier soupir de la matinée qui commence. Fichu corps humain, et ses besoins idiots comme manger. Je tourne un instant la tête vers l’entrée de la cuisine avant de m’engouffrer davantage dans la couverture, décidant d’ignorer la faim. Est-ce que Neku dort encore ? La Musique m’indique seulement qu’il est toujours dans sa chambre. Peut-être en train de préparer ses pots de peinture aérosols pour plus tard. Nous sommes dimanche, la journée que j’ai, en quelque sorte, appelée ’’la sienne’’. Et que j’appelais ’’ressuscitation’’ auparavant qui me laissait vide d’énergie à la fin.

Devrais-je… ? Je suppose qu’il serait au moins un peu content ? Je me replie encore plus sous ma couette de fortune, ne regardant rien en particulier et laissant juste divers scénarios traverser mon esprit. Pas exactement de bons scénarios. Mais ceux qui finiraient bien paraissent trop improbables. Je pose mon menton sur mes genoux, les enserrant de mes bras. En plus, je risque de me brûler d’une manière ou d’une autre sans mes pouvoirs pour m’aider. Qu’est-ce que dirait Shibuya en cet instant précis ? Sûrement quelque chose comme : ’’Tu te dévalorises toujours, Yoshiya. Mais tu fais du meilleur travail que tu ne le penses, regarde.’’, et elle me montrerait des rues animées et pleines de vie ici et là.

Un faible gémissement termine étouffé dans le drap, et je redresse la tête peu après, alerte pour quiconque aurait entendu ça. Même si seulement une personne pourrait. Je prends une inspiration avant de me lever, la couette encore posée sur mes épaules. Je me dirige vers la cuisine, puis l’un des meubles pour trouver la bouilloire et les grains de café. Peu importe à quel point tout peut être fait par des machines dans ce monde, ce cher rouquin tenait absolument à faire du café à l’ancienne. Comme Sanae, évidemment. Well, il faut mouler les grains en premier selon la recette qu’il m’a enseignée lorsque j’étais encore en vie. Shibuya, cruelle es-tu de m’avoir ramené à ce temps d’être humain. Je n’ai pas l’impression d’être à ma place parmi eux. Forcément quand on ’’entend’’ des Musiques, on n’est clairement pas normal pour la population. De la même manière que je ’’voyais’’ le Jeu. Monstre rejeté par la société. Neku me voit-il comme ça également ?

« … »

Le café ne va pas se faire tout seul. Je moule – bien que le terme ’’essayer’’ serait plus correct – les grains afin de les changer en une sorte de poudre marron comme de la terre sèche. Fronçant les sourcils, je la verse ensuite dans un récipient triangulaire et appuie sur un bouton qui met en marche l’appareil, ce dernier s’occupant de réchauffer la poudre pour la changer en liquide. Au moins, ça semble fonctionner ainsi. Remettant la douce couverture tombante sur moi, je tire une chaise pour m’y asseoir et attends, le regard fixant le mur blanc sans vraiment le regarder et me rendormant à moitié assez involontairement.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Jeu 27 Déc - 18:58
Same street...

Jamais cette expression ne m’a paru à la fois si juste et erronée. Ce n’est qu’une simple marche sur le chemin du retour. Une simple marche au travers de ces rues que je ne reconnais pas, mais auxquelles je ne cesse de découvrir des détails qui m’écorchent un peu plus. Un panneau publicitaire gigantesque, des gens à perte de vue qui ne regardent pas devant eux, trop pressé de rentrer pour cela, une musique rythmée qui sort du casque d’un jeune, deux copines qui discutent sur un banc des dernières tendances du moment. Même si tout est différent ici, je ne peux m’empêcher de relever les ressemblances entre ce monde et celui que j’ai perdu.

C’est perturbant. Surtout pour une simple marche qui ne fera que me ramener chez moi.
Enfin, ‘chez moi’, disons dans l’endroit où j’ai fini par crash, trop las de rester un SDF. L’endroit où nous avons crash.

Est-ce pour cela que tu sors si peu ? J’avoue, parfois, je dois me forcer pour sortir de cette chambre où tu te refuses à entrer. J’avoue, souvent, lorsque la nuit vient, j’ai toutes les peines du monde à fermer les yeux et à m’endormir.

Le sais-tu ? L’as-tu remarqué ?

Où n’est-ce qu’un embarras de plus sur lequel tu ne te pencheras pas ?

Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je crois que j’aime à penser que si tu ne sors pas, c’est pour ne pas te prendre de plein fouet ce simili-Shibuya qui a vaguement son apparence sans avoir son âme. Je trouve cette ville... creuse. Vide ? Elle manque de ce pouls, de cette vague qui faisait bouger Shibuya.

Je ne te le dis pas, je ne te le dirai jamais je crois.

Ce n’est qu’une marche de retour. D’un point A à un point B, tous deux bien défini. Pourtant, mes pas sont lourds. Je n’ai pas envie de rentrer. Pas en sachant ce que je vais retrouver. J’ai cette image gravée sur ma rétine, gravée dans ma tête, en à peine quelques semaines.
Cette image de toi, éteins, vissé sur ce canapé à zapper sans regarder ce ‘vieil’ écran de télévision jusqu’à trouver une de ces émissions pour gosses qui te vide le crâne en moins de deux.

Je crois que je n’avais jamais autant haï les chaines spécial dessin animé avant ce jour.
Je n’ai pas envie de rentrer, et pourtant, je me hâte à le faire. Je me persuade que seul, il t’arrivera des ennuis. Que seul, tu finiras par t’éteindre définitivement. Cette enveloppe humaine est si faible, n’est-ce pas ?

Ce n’est pas la réalité. C’est une mauvaise blague figée et qui n’a pas de chute.

Je n’ai pas envie de rentrer, et pourtant, je suis déjà devant la porte d’entrée. Et pourtant, mon trousseau de clefs se tourne une fois, deux fois, jusqu’à entendre ce petit ‘clic’. La scène se répète, cassette mal rembobinée. Toi et moi n’avons que peu de mots à échanger, nous en avions plus avant. Ou peut-être pas. Deux ans. Sais-tu à quel point c’est long pour un adolescent ? Je crois que tu t’en fous. Je crois que tu t’en fous.

Qu’est-ce que la vie d’un seul et simple humain face au pouvoir que tu avais ?

Je crois que tu t’en fous.

Alors c’est ces mots coincés dans ma gorge que je rejoins la chambre. Notre chambre, ma chambre, puisque tu ne daignes même pas la partager avec moi.

Parfois, en tournant la clef dans la porte, j’ai l’impression que je ne te trouverai pas en entrant.
Est-ce normal ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas envie d’y penser. Pas après ces heures de boulot qui m’ankylosent les épaules et mon peu de réflexion qu’il me reste. Alors, pour les quelques temps avant le black-out, je vais m’immerger dans mon monde. De tout mon saoul, noircir le papier d’encre, me noyer des mélodies qui pincent mon âme autant qu’elles m’exaltent.

Tu le sais, n’est-ce pas ? Je n’ai pas besoin de te le rappeler. Demain, nous sommes dimanche. Le dimanche, c’est le jour où je retrouve mes amis. Même lieu, toujours le même lieu. Tu le connais, n’est-ce pas.

La Statue d’Hachiko.

Son réplica futuriste devra faire l’affaire. La marque que je compte lui appliquer demain soir également.
***************

Hm ? Quand est-ce que je me suis endormi ? Impossible de le savoir. Heureusement, j’ai eu la présence d’esprit d’aller m’écraser sur mon lit, au lieu de me casser le dos sur le bureau. Lucky me, I guess. Vaguement éveillé, une pression sur mon portable m’indique l’heure. 9h03 ? J’aurai bien dormi une heure ou deux de plus, mais je vais quand même me lever. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, car aujourd’hui est le jour où je nous force à sortir, souvent en vain. Qu’importe. Qu’importe que tu ne veuilles pas, qu’importe. Je préfère ça à végéter toute la journée ici, à étouffer dans ce silence.

Ce silence de mort ? Ah, ah... non. Pas dès le matin.

Je crois que ce qui m’a réveillé, c’est ça. Une odeur bizarre. Familière aussi ? Un peu. Une odeur anormale mais familière... une odeur de café cramé. Une odeur que je connais par cœur. Je fronce les sourcils, sans comprendre l’évidence. Qui ? Qui a touché à cette ‘antiquité’ qui ressemble tant au nec plus ultra de Shibuya en matière de machine à café ? A part moi, il n’y a que toi ici.

Aurais-tu essayé de faire du café... ? Ou juste brulé les grains par dépit ?

Shit, tout ça me ramène trop en arrière. Secouant la tête pour dissiper les images du WildCat, je finis par quitter la pièce et par traverser le couloir qui me sépare de la pièce commune. L’odeur s’aggrave ou c’est moi ?

C’est attablé et somnolant que je te retrouve. Une couverture sur les épaules, tu sembles proche de rejoindre les bras de Morphée. Tu n’as pas beaucoup dormi, n’est-ce pas ? Pas besoin de parole pour le comprendre. Ça se voit, ça se sent. Et je ne sais pas si je vais pouvoir m’habituer à cette image de toi un jour. Je lâche un discret soupir. Combien de fois ne t’ai-je pas dit de dormir convenablement ? Pour ton corps, pour ton état mental, pour tout. Les humains ont besoin de dormir, voilà tout. Mais tu ne le fais pas, qu’importe ce que je dirai.
Je n’ai pas envie de te ménager sur ce sujet. J’en ai même marre de ce flottement incertain.

« Laisse-moi deviner : tu n’as presque pas dormi de la nuit. »

Alors tant pis si tu pensais te rendormir tranquillement en attendant le café. Est-ce que tu en bois seulement ? Je m’approche de cette œuvre incertaine et fronce les sourcils face à ce spectacle incompréhensible. Je vérifie le niveau d’eau de la machine, avant de comprendre qu’il n’y en a tout simplement pas. Je ne vais même pas commenter l’état des grains de café. Ou peut-être que si.

« C’est un nouveau moyen sophistiqué pour me tuer ? Ou t’as réellement essayé de faire du café ? » Un nouveau soupir, incertain du but de tout ceci. Il y a trop de marc, mais si j’ajoute suffisamment d’eau, ça devrait pouvoir passer sans trop de dommage. « Je croyais que Mr H. t’avait au moins montré ça. »

Ce nom noue ma gorge mais je le prononce quand même. J’avoue, je n’ai pas compris ce que tu as tenté de faire. Est-ce... pour moi ? Ou pour te moquer de moi ? La frontière est souvent si mince. Je ne suis pas habitué à recevoir de l’attention sans contrepartie de ta part. Les habitudes ont la vie dure, spécialement quand on habite avec son meurtrier.
Finalement, je complète cette recette incertaine, ajoutant l’eau manquante au réservoir et sortant deux tasses de l’armoire. J’en pose une face à toi, la question ne se pose même pas, tu en boiras.

« Je ne te demande pas si tu as bien dormi. J’espère que tu te souviens de ce qu’on a à faire aujourd’hui ? »

Quand ? Quand arrêterai-je d’être si froid ? Quand arrêterai-je de t’en vouloir, tout en cherchant sans arrêt à te relever ?

Je ne sais pas.

Je ne sais pas pourquoi cette vie me met en colère.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Lun 7 Jan - 12:23



Lazy Sunday †





Il y a une odeur étrange et désagréable désormais. Je n’ai pas la moindre idée d’où elle provient, mais ça me tire hors de mon espèce de demi-sommeil. Je cligne des yeux, essayant de les humidifier alors qu’ils se sont asséchés à force de fixer le vide, et resserre la couverture autour de moi pour me réchauffer. Je fronce le nez tandis que l’odeur non-identifiée s’amplifie, devenant plus forte et insupportable. Une chose est sûre, la source n’est pas loin. Je suis sur le point de me lever pour chercher l’origine quand Neku entre dans la cuisine à son tour. Il a dû aussi être attiré par l’effroyable odeur. Ou par la fameuse ’’faim’’ dont sont victimes les Humains.

Enfin, même si apparemment, commenter mon évident manque de sommeil est plus intéressant à son goût que s’occuper de la chose, quelle qu’elle soit, qui provoque cette odeur piquante. Pas nauséabonde, c’est un avantage, juste piquante et affreusement gênante. Un peu comme celle d’un feu de forêt, ou au moins proche de ça, en quelque sorte. Aussi loin remontent mes souvenirs, avec ou sans ceux aléatoires que je possède sur le quotidien des habitants de Shibuya, ils ne suffisent pas pour reconnaître précisément l’odeur agaçante. Wonderful.

Toutefois, Grand-Sauveur-Neku semble savoir puisqu’il se dirige immédiatement vers la machine à café. Je croise les bras en silence. Sanae, laisse-moi deviner, j’ai réussi à rater la recette que tu m’as enseignée, il y a plus de cent ans. Lovely. Voilà que je commence à m’adresser au vent, moi aussi. Well, peut-être que ça lui parviendra d’une manière ou d’une autre, comme les pensées de mon cher, cher partenaire m’étaient parvenues. Quoi qu’il en soit, ça ne me surprend pas exactement d’avoir raté le café. La recette ne m’a jamais servi donc je l’ai oubliée en partie. Soit c’était Sanae qui m’en préparait, soit c’était avec mes pouvoirs. Practical.

Aux questions de Neku, un soupir menace de s’échapper de mes lèvres mais je le retiens. En temps normal, j’aurais certainement répondu quelque chose comme : « On dirait que quelqu’un est amer dès le réveil. » Sauf que je ne suis pas d’humeur à répliquer à ses reproches, surtout que j’aimerais déjà réussir à m’excuser, assez en vain. Alors j’ai opté pour garder le silence, ne confirmant ni ne réfutant ses propos. De toute façon, nous savons tous les deux que si je l’avais vraiment voulu, j’aurais sûrement pu le tuer bien plus tôt. Maintenant, rien que la pensée me retourne l’estomac. Quelle ironie quand ça ne m’a pas dérangé de le faire, deux ans plus tôt.

Mais ça, Neku n’a pas besoin de le savoir. Savoir quoi, exactement ? Je me rassois sur ma chaise tout en l’observant ajouter de l’eau. Effectivement, j’ai le vague souvenir de présence d’eau dans la recette. Une sorte de silence se pose, seulement rompu par le brassage régulier de la machine. Et par les Musiques, à la différence que celles-ci, je suis le seul à les percevoir. Ça laisse un peu moins ’’vide’’ mon esprit, alors je suis assez reconnaissant que cette capacité me soit restée. Cependant, ce n’est pas tout à fait agréable que la Musique la plus proche chante aussi aigre que les paroles de son propriétaire.

Voyons, au moins, j’ai dormi au lieu de m’effondrer au bout de trois ou quatre jours sans avoir fermé l’œil du tout. Je doute d’avoir un sommeil convenable comme n’importe quel Humain, un jour. Je fredonne à voix basse, plus à moi-même qu’autre chose, une mélodie quelconque, incertain de ce que je suis même censé répondre. Ça sonnait plus comme une banale déclaration qu’une véritable question, mais peut-être en était-ce une réellement. Alors je reste là, les yeux fixant le bois de la table et enroulant mes mains autour de la tasse pour le moment toujours froide, en attente du café.

« Bien sûr que je m’en souviens, très cher. »

Difficile d’oublier cette journée, tous ces dimanches, seule journée où je daigne… où Neku me traîne hors de l’appartement. Affronter ce monde qui ressemble partiellement à Shibuya me laisse un arrière-goût aussi amer que le café. C’est insupportable. J’ai l’impression de trahir ma Ville. Sauf que ce monde ne ’’m’appelle’’ pas, ne ’’me reconnaît’’ pas, et c’est mieux ainsi. Qu’il reste ’’vide’’, sans Âme. Aucun Jeu qui nécessite d’être dirigé. Ça aurait été perturbant sinon, et j’aurais probablement fui dans n’importe quel autre monde, loin de celui-ci. Finalement, avec un effort, je lève les yeux vers l’autre garçon.

« Alors, Monsieur-Je-Prône-l’Art-de-CAT, que comptes-tu laisser comme marque, cette fois ? De nouvelles œuvres en perspective ? »

Quand bien même mon intérêt semble particulièrement limité, intérieurement je suis réellement curieux de savoir ce qu’il va faire. Son Imagination est toujours aussi impressionnante, même dans ce monde. Je… j’aime voir ses œuvres, et c’est bien la seule raison pour laquelle j’accepte de l’accompagner jusqu’à la statue d’Hachiko. Enfin… peut-être que je ne viendrais pas si ses amis étaient également dans ce monde. Afin de ne pas déranger, ou peu importe pourquoi. Si je devais… contribuer, en quelque sorte, j’utiliserais plutôt la musique que l’art. À chacun ses goûts, pas vrai, Neku ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Lun 4 Fév - 13:39
Silence.

C’est toujours le silence que tu m’offres, dernièrement. Ce même et lourd silence, à peine dérangé par le roulement de la machine à café. Ce même et lourd silence qui n’existait pourtant pas entre nous, au part avant. Est-ce si pénible que cela de discuter avec moi désormais ? Est-ce si pénible de même lever un regard vers moi ? De même passer plus d’un instant en ma compagnie ? Pourquoi es-tu même venu avec moi, si ce n’est pas pour m’aider à nous relever ? Si ce n’est pas pour m’aider à retrouver les morceaux de notre monde. De Ta foutue ville que tu m’as forcé à aimer !

Tch. J’aurai dû mettre plus d’eau je pense. Ce café risque d’être fort, et amère. Non que je n’aime pas cette saveur, mais j’ai la désagréable impression qu’elle finira par aggraver mes nerfs et cette tension qui ne me quitte pas.

Frustration.

Je crois que je suis juste frustré. Frustré de la situation. Frustré de te voir prostré jour après jour. Frustré de constater que rien n’avance. Frustré de n’avoir guère de ‘bonne’ nouvelle à t’apprendre.

Pourtant, cette situation, si énervante soit-elle, me semble toujours meilleure que son alternative première... soit un retour complet à ma solitude. Dire qu’il n’y a pas si longtemps que cela, je ne souhaitais rien d’autre que le silence et la tranquillité. Je ne les crains pas, mais je sais parfaitement ce qu’une exposition trop prolongée exerce comme effet sur moi.
Oserai-je dire sur nous ?

Non. Parce que si peu de ma frustration quitte mes lèvres finalement. J’ai beau me montrer froid et cassant, c’est le contraire que je souhaite. Shit, incapable de te parler pour de vrai... depuis quand ? Depuis que tu n’arbores plus ce sourire incroyablement énervant ? Dans quel espèce de monde de fou je suis tomber pour en venir à penser ça ? Sérieux... Les noises sont une chose, les sans-cœurs sont une chose, mais je n’aurai jamais pu imaginer même une seconde retenir mes mots à ce point, encore moins pour une raison si stupide.
Est-ce trop penser qu’imaginer qu’il en est de même pour toi ?

Oui. Parce qu’au final, tout m’indique que je ne désire même pas être ici. Qu’à la moindre occasion, tu partiras.

Great. Excellente idée d’essayer de retenir son meurtrier, Neku. Pour sûr, t’es sur la bonne voie, là.

Oh. Parce que tu ne t’es pas rendormi finalement ? Parce que tu daignes lever un regard de fatigue vers moi finalement. Je ne sais pas ce qui est plus pénible. Cette odeur de café brûlé qui me ramène sans arrêt au WildCat, ou la teinte passée que tes yeux ont pris à force de ne jamais réellement trouver le sommeil. Ou une autre raison Bullshit et magique de Composer. Ce que j’en sais, moi.

Foutre rien. Comme d’habitude.

Remettre Mr H sur le tapis ne m’aidera pas à aller mieux, tu sais ? En même temps, j’ai plutôt l’impression que j’aurai dû rester au lit... comme trop souvent. Mais pas aujourd’hui, pas cette fois. Pas encore une fois. Puis si je reste au lit, qui fera en sorte que ce merdier avance ?
Certainement pas toi. Pas dans cet état. Cet état si... frustrant.

Me détournant pour choper cette cafetière déjà à moitié pleine, je laisse un autre silence s’installer. Je ne suis pas mieux que toi, hein ? Pas vraiment. Est-ce un effort de ta part que d’essayer de me parler d’art ? Tu le sais, non ? Tu le sais que même ici, mon imagination n’a cessé de fonctionner. Certes, les thèmes se ressemblent, certes mon style est encore incertain, mais je ne parviens pas à m’arrêter.

Est-ce même normal ? Avec tout ce qui s’est passé, l’inspiration aurait dû me quitter, non ?
Non. Juste non. A croire que j’en ai de trop. Alors, autant m’en servir pour notre cause. Pour embellir cette ville qui ne ressemblera jamais à la nôtre.

J’ai besoin d’un mur, d’un canevas plus grand que celui de ma feuille. Trop petit, trop étroit. Trop frustrant. Je veux recouvrir ce monde d’une peinture qui hurle que nous existons, que Shibuya existe et existera toujours, qu’il est temps de nous regrouper.

Si nous sommes plus que deux à avoir survécu.

Je crois que j’ai juste envie de hurler.

Mais ce n’est pas le moment.

Sans un mot, je remplis d’abord ta tasse de ce breuvage noir qui sera trop amère, puis la mienne. Je dirai bien que c’est l’heure de prendre un p’tit dej’, mais sérieux, faut pas trop en demander. De un, on a rien, de deux, je mange pas trop le matin, de trois, je préfère sortir d’ici le plus tôt possible. Un soupire, et je finis par m’assoir face à toi. Pénible situation, je me frotte les yeux encore lourds de sommeil. Au moins, n’as-tu pas protesté. Au moins sembles-tu assez enclin à me suivre et m’écouter, assez enclin à t’intéresser aux alentours.
Je vais me raccrocher à ça.

Juste un petit peu. Laisse-moi quelques instants pour de nouveau te tirer avec moi. Quelques instants, et au moins deux tasses de café.

« Ouais, j’ai eu deux-trois idées intéressantes la nuit dernière. Idéalement, j’aimerai faire du repérage pour un spot. » Un mur, juste un large mur sans flic autour et je pourrai hurler ma peinture. Non que cela vaudra les œuvres de Mr H, mais ce sera suffisant pour me défouler. « Si on part dans pas trop longtemps, je pourrais aussi mess avec Pseudo-Hachiko. Ça devrait même te plaire. »

C’est sincère. Je pense réellement de mon idée te plairait. Peut-être même qu’elle m’est venue à cause de cela. J’en sais rien. Rien du tout. J’ai juste besoin de café.

« Tu verras sur place. Si t’as pas déjà eu l’idée de fouiller mes carnets, of course » Encore faudrait-il que tu entres dans la chambre pour ça. Un léger silence, une légère gorgée de café brulant, et je reprends. « T’as faim ? Je ne sais pas ce qui nous reste, mais on peut toujours prendre un truc sur la route. »

Pourquoi j’ai l’impression de déjà connaitre la réponse à cette question ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Jeu 7 Fév - 17:43



Lazy Sunday †





C’est calme. Particulièrement calme. Peut-être même trop calme si j’ignore les Musiques flottantes dans l’air. Trop calme par rapport à avant. ’’avant’’, c’était il y a combien de temps ? Un peu plus de deux ans, paraît-il. En fait, oui. Même pour moi, ces deux années ont été longues. Je les ai vues passer lentement. Comme simple spectateur. Well, j’ai toujours été qu’un simple spectateur du monde, de mon monde, de ma Ville. Le seul moment où j’ai quitté mon trône pour interagir avec Shibuya, pour devenir acteur, c’était durant le Long Jeu. Ce fameux ’’avant’’.

Oh allez, je suis quasiment persuadé que tu as pensé à quelque chose de similaire. Pas vrai ? Je me trompe ? Je n’ai pas besoin de mon ancienne capacité à lire les pensées pour le deviner. Après tout, nous étions – nous sommes ? – pareils. Est-ce que nous le sommes toujours ? C’est difficile à dire. Je n’en suis pas certain. Contrairement à moi, tu as fini par t’ouvrir ne serait-ce qu’un petit peu plus aux gens. Moi, je suis juste resté avec mes deux… mon unique contact. Et encore. Même avec Sanae, notre entente est devenue assez tendue, peu importe combien je ne lui en veux pas. Alors, j’étais plus souvent seul qu’autre chose. Right, Elle était là et heureusement.

Et maintenant qu’Elle ne l’est plus ? Quelqu’un d’inattendu est apparu, tu es apparu. Ce n’est pas tout à fait dans ces circonstances que j’imaginais nos retrouvailles. À vrai dire, je ne les imaginais tout simplement pas, je dois bien avouer. Si les Ténèbres ne L’avaient pas engloutie, je doute fortement que mes chers Supérieurs m’auraient autorisé à retourner dans le RG avant… avant que ta vie humaine n’arrive à son terme. Ou ils auraient trouvé un moyen dans les règles de m’effacer. L’un ou l’autre, peut-être les deux. Sûrement les deux.

Mais tu sais, en vérité, je suis… je…



C’est une bonne question. Oserai-je dire que je ne sais pas ? Je ne parviens pas à mettre de mots là-dessus. Ça appartient à ce ’’poison’’ que tu as réveillé, que je m’efforce à ignorer et à étouffer de toutes mes forces… plutôt en vain. ’’Il’’ prend l’avantage, ’’il’’ gagne toujours. Seulement quand je suis avec toi. Entre les murs de cet appartement. ’’Il’’ s’écoule et se dévoile. Le pire est qu’il n’y a que les aspects négatifs qui s’échappent. Pourtant, il y en a également des positifs. Je crois. Je pense ? Quelque part ?

Hee, hee. Non, je dois juste imaginer ça. Des aspects positifs, vraiment ? On dirait presque que j’essaye de me faire passer pour quelqu’un de bien alors que mes crimes indélébiles ne s’effaceront jamais. Tu en es pratiquement leurs incarnations, il faut dire. C’est assez ironique. Même si ça finit toujours par provoquer cette sensation désagréable d’aiguilles qui tentent de perforer cet organe autrefois dénué de vie. Totalement ironique. C’est… douloureux, d’une manière indescriptible, que je ne parviens pas à comprendre. Encore une de ces choses typiques aux Humains.

Enfin, ça reste tout de même un certain plaisir de te voir. Et ça serait avec joie si je pouvais t’ennuyer davantage, appuyer là où ça déclenche ce déchaînement de colère. Sincèrement. Quand cette humeur… maussade, comme tu dis, ne vient pas tout gâcher comme actuellement. C’était… amusant. De te regarder t’emporter à la moindre petite chose agaçante que je disais. Durant ce court laps de temps, je me suis presque senti… vivant. En quelque sorte. Cependant, maintenant que je suis réellement vivant, plus vivant que ces cent dernières années… tout ça, tout cet amusement, semble s’être envolé. Où ça, comment, pourquoi ? Ça ne fonctionne que lorsque j’ai tout sous contrôle ?

Contrôle qui m’a filé entre les doigts avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit. Composer aussi déchu que son Producer. Peut-être même plus que celui-ci quand j’y pense.

La tasse se réchauffe sous mes doigts tandis que tu verses le liquide noirâtre, presque aussi noir que la couleur elle-même ou que l’encre sumi. Probablement une illusion d’optique due à la lumière, ou à ma vue qui s’est associée à mon humeur. Des restes de l’odeur de brûlé persistent dans l’air, sauf que je n’y prête pas grande attention. Je balance simplement un peu la tasse tout en regardant le café tourbillonner doucement à l’intérieur. Peut-être qu’en imaginant le WildKat… peut-être que je pourrai retrouver la quiétude de l’époque juste quelques instants. Où je me souciais juste de la voir.

Pas de chance. Mon esprit ne semble qu’à moitié coopératif. Disons qu’à la place, j’ai juste des flashs de scènes, observées depuis ’’l’au-delà’’ de toi et tes amis, souriant et rigolant, au WildKat sous l’œil amusé de Sanae. Ce dernier savait probablement que j’observais de ’’loin’’, d’ailleurs.

Je me surprends à esquisser l’ombre d’un sourire au souvenir alors que je n’y étais même pas présent, et il disparaît comme s’il n’avait jamais existé en premier lieu pour recentrer mon attention sur toi. Calme ou silence rompu à des intervalles irréguliers. Voilà comment est devenu notre ’’maintenant’’ par rapport à ’’avant’’. Je n’aide pas beaucoup à ce sujet, mais ce n’est pas comme si j’avais grand-chose à dire non plus. Même après être sorti de deux années de solitude supplémentaires. Peut-être parce que c’est une habitude acquise à force de côtoyer… personne.

Ou peut-être parce que je ne sais pas quoi te dire. Quelque chose qui ne t’énerverait pas dès les premiers mots prononcés. Je me contredis maintenant. C’est confus dans ma tête malgré le ’’vide’’ qui y règne. En tout cas, tu finis toujours par presque faire des monologues, et je ne sais pas exactement comment remédier à ça. À mon tour de changer, hmm ? Rebalancez-moi dans le Jeu des Reapers sans souvenirs, qui sait, ça fonctionnera peut-être comme pour toi.

Ta Musique a tourné dans un ton plus doux à la mention de cette ’’idée qui devrait me plaire’’. J’aime bien cette sonorité. Toi, si tu l’entendais, tu l’apprécierais probablement beaucoup moins. Elle trahit pratiquement ton humeur, après tout. J’acquiesce sans un mot, t’imitant inconsciemment pour boire le café lorsque tu le fais. Ça m’intrigue, je crois. Je suppose. Si ton idée est aussi ’’légère’’ que ta Musique, ça doit être une idée vraiment agréable à voir. Alors je veux la voir, je veux assister, constater par moi-même ce que tu vas peindre.

Je fouille autant ta chambre pour trouver tes carnets que tu fouilles le salon pour trouver les miens, très cher. Ou au moins, je doute que tu aies découvert mes propres carnets, sinon je suis certain que tu m’en aurais déjà longuement parlé. Et que je les aurais brûlés aussitôt la discussion finie.

Terminant ma boisson chaude sans avoir trop prêté attention au goût amer et brûlé, je me lève pour aller rincer ma tasse avant de la poser à sécher sur l’égouttoir. Je me baisse pour ramasser la couverture qui a glissé de mes épaules en me levant, la repliant dans mes bras, avant de te regarder.

« Je n’ai pas faim. » Ce dont tu devais déjà te douter à cent pourcent : « Loin de moi l’idée de te fausser compagnie, mais je ne vais pas sortir en pyjama. Donc si tu veux partir dans pas longtemps, je pars en tête pour aller me préparer. Si ça te convient ? »

Une des rares habitudes que j’ai gardées, Composer ou Humain. Je me lave toujours, parce que la sueur est sincèrement un phénomène naturel répugnant.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 10 Fév - 14:04
Mille fois. Mille fois j’ai l’impression de t’avoir déjà posé cette question. Mille fois j’ai l’impression d’avoir reçu la même réponse. Encore, encore et encore. Cette fois ne fera pas exception, n’est-ce pas ? Pourquoi le ferait-elle, après tout ? Pourquoi est-ce que j’espère encore un espoir de changement dans ton comportement détestable ? Je ne devrai pas en avoir. Je ne devrai pas encore quelque chose à foutre. Avant, je n’en aurais eu rien à foutre. Complètement. L’extérieur de mon monde ne me touchait guère. Il glissait, eau sur des plumes, sur moi, pour mieux s’écraser à mes pieds. Pour que je puisse mieux l’enjamber sans y jeter un regard. Je devrai en avoir rien à foutre de cette réponse. Et pourtant, et pourtant...
Je ne cesse de te poser la question.

Pas par politesse, tu sais que ce n’est pas mon genre. Pas par habitude, ni même par convention, mais bien parce... parce que, parce que j’en ai quelque chose à foutre ! Ouais, moi, élu par un pseudo-Dieu comme étant le pire asocial de Shibuya, j’en ai quelque chose à foutre de l’état de quelqu’un d’autre. Plus que ça, j’en ai quelque chose à foutre de l’état de la personne que je devrais le plus détester, que j’ai toutes les raisons de détester.

Fucking Game, fucking mind

Ton petit Jeu m’a complètement bousillé, tu sais ?

Mais c’est comme ça. C’est comme ça que j’en suis ressorti. Alors même si mon attention te déplait, même si tu souhaites que je te lâche la grappe, je n’arrêterai pas. Je ne suis pas, je ne suis plus un parfait c*nnard. Encore un peu, encore un peu, je vais me soucier de ton état. Encore un peu, je vais vérifier que tu t’es habitué à la vie d’un être humain normal. Encore un peu, je vais vérifier que tu manges, que tu dors, au lieu de te ramasser au bord de la mort comme les autres fois.

Si tu savais comme j’ai eu peur.

Même si tu t’en fiches.

Faiblement, ta réponse me parvient. Je la connais par cœur, mais je ne prendrai pas le temps de te blâmer cette fois-ci. La lassitude ? Non, même pas. Juste, de la compréhension. Ouais, je sais, shocking. Tout comme toi, j’ai du mal à me remplir le ventre le matin. Sans compter que je ne raffole pas du sucre. Alors oui, je comprends. Je t’ai toujours compris, du moins, ce que tu as bien voulu me montrer.

C’est peut-être pour cela que je ne parviens pas à te lâcher.

Shit, il est trop tôt, et je n’ai pas encore assez de café dans les veines pour commencer à réfléchir à ça. Fuck it, je vais simplement continuer ce que je fais d’habitude. Essayer de t’accrocher à ce monde, à nous accrocher à ce monde qui nous blesse autant qu’il est un refuge.

Le hais-tu ?

Si j’en change l’aspect, l’aimeras-tu ?

Si j’y appose ma marque, si je tente d’appeler d’autres, commenceras-tu à t’y intéresser ?

Ah. J’ai l’air idiot.

D’un geste de la tête, je te réponds, n’y ajoutant qu’un bref « Vas-y ». Après tout, j’ai moi-même tant à faire avant de partir. J’attends, j’attends que tu nous laisses, moi et ma tasse fumante, moi et mes pensées encombrantes.

Une seconde, deux secondes, trois secondes...

D’un trait je vide ma tasse de ce breuvage fumant et acre. Tch, va falloir que je t’apprenne à faire du vrai café, sinon, je risque vraiment d’en crever. Enfin, ça ne m’empêche pas de me lever, ça ne m’empêche pas d’en reprendre, ça ne m’empêche pas d’à nouveau en boire. Là, seul, au milieu de la cuisine, je me prends quelques instants dans la contemplation quelconque du sol. Idiot, je sais. Complètement même. Comme un instant suspendu dans le temps, une respiration avant de reprendre son courage. Avance d’avancer de nouveau.

Tout comme toi, je rince et pose ma tasse dans l’égouttoir.

Ça ira.

Ça ira. Je peux tenir.

Et je repars dans ma chambre. Si je veux vraiment te montrer ce que j’ai préparé cette nuit, il faut que je me bouge. Et puisqu’on a qu’une salle d’eau pour deux... et que tu prends toujours un temps monstre... Disons que j’ai le temps. Au moins, contrairement à l’alimentation, tu as bien intégré la partie « hygiène » à ta nouvelle existence terrestre. Ou quoiqu’il faille dire d’ailleurs.

Je sais. Tu n’as jamais aimé t’activer plus que nécessaire. Quelque part, je peux comprendre.
Même si j’ai failli m’arracher les cheveux... et t’arracher la tête le jour où tu as prononcé cette phrase pour la première fois.

Fucking prissy kid

J’attrape le seul sac que j’ai et le vide grossièrement sur le lit. En gros, je le retourne et je vois ce qui en sort. Ce sont mes affaires pour le taf, un uniforme et tout le blabla. Aucun intérêt pour l’instant. Autant dire que je ne compte pas ranger de suite, mais plutôt fourrer un paquet d’autres trucs dans la place nouvellement créée. Carnet, deux-trois bombes de peinture que j’ai réussi à gratter par-ci par-là, et mon petit projet du jour.

Autant, je ne pourrai pas peindre une fresque complète en quelques heures.

Autant, je pense pouvoir te toucher un petit peu avec ce que j’ai prévu.

Du moins, je l’espère ? Du moins, j’espère que tu en as encore quelque chose à foutre de l’Art. Vu ton ancien poste, ton imagination doit être au moins aussi, si pas plus, importante que la mienne. Alors... ton enthousiasme aussi ?

Maybe, je ne t’ai pas vraiment vu créer quoique ce soit depuis la chute.

En es-tu encore capable ?

Quel est ton domaine de prédilection ?

Encore deux questions que je garderai pour moi. A rajouter à la pile.

Fuck it, je ne vais pas encore perdre mon temps à penser à ça ! Je termine de préparer mon sac, emporte de quoi me changer quand tu seras enfin sorti, et direction le salon. Je ne me fais pas prier, ce truc à moitié trop lourd finira sur... ben... sur ton lit. Enfin, sur le canapé, mais il est devenu ton lit. Malgré mes protestations d’ailleurs. Si t’as pas envie que j’y pose mes fesses, raf, je le fais quand même. Je sors mon portable, vieille habitude, aussi vieille que l’est ce modèle.

Dans ce monde, il s’agit d’une antiquité. Dans le nôtre aussi d’ailleurs. Mais je n’ai pas eu le courage de le changer. Toujours le même, toujours cet écran, toujours ce portable à clapet.
Finalement, le retour du messie. Je ne me retourne même pas, et lance simplement.

« T’as pris ton temps, comme d’hab’ » En vérité, je ne sais pas vraiment combien de temps tu as pris pour te préparer. Juste, c’est mieux que le silence. Je me relève et emporte mes vêtements avec moi. « Pas touche à mon sac, j’en ai pour deux minutes »

Littéralement. Je risque de me saloper de nouveau, alors je ne vais pas non plus gaspiller de l’eau pour rien. Ce soir, j’aurai droit à une vraie et longue douche. Ce soir, après cette journée, après ce dimanche trop court et trop long. Je m’éclipse, ce n’est un éclat banal de notre quotidien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Sam 16 Fév - 10:53



Lazy Sunday †





J’attends. Même si je n’ai littéralement aucune raison de le faire, j’attends. J’attends ta réponse, ta confirmation pour que je puisse sortir de table. En quelque sorte. Je n’ai pas besoin de le faire, nous le savons tous les deux, rien ne me retient, et pourtant, je le fais. Un simple mot, un simple signe de la main, c’est tout ce qu’il me faut. Mais je l’attends, au cas où tu souhaiterais me dire autre chose avant. Il y a peu de chance. Enfin bon, on ne sait jamais.

Après tout, c’est difficile de comprendre ce qui se passe dans ta tête, désormais, sans tous ces, mes pouvoirs omniscients. Le changement, le ’’vide’’, est plus rude que je ne l’imaginais. Sauf que ce n’est pas le sujet.

Allez, je l’admets, je m’arrêtais parfois pour voir à quoi tu pensais, ces deux dernières années. C’était plutôt amusant, un passe-temps comme un autre à travers ces longues années supplémentaires de solitude. Tes pensées tournaient vraiment de manière aléatoire. Certains jours plus que d’autres. Et de temps à autres, tu t’attardais sur moi. Comme si ça allait me faire venir. Ça ne durait jamais très longtemps. Tu finissais toujours par m’hurler fortement d’aller lire les pensées de quelqu’un d’autre. Ou du moins, j’ai interprété tes propos grossiers comme ça. Je n’étais pas trop loin de la vérité, pas vrai ?

En fait, c’était presque comme si tu sentais ma présence tourner autour de toi, dans ces moments-là. Peut-être que c’était vraiment le cas. Je ne le saurai probablement jamais.

Quoi qu’il en soit, maintenant, je n’y ai plus aucun accès. Pour toi, c’est sûrement plutôt rassurant et la meilleure nouvelle de tous les temps. Pour moi, well… c’est aussi insoutenable que lorsque je suis devenu Composer. Autant à l’époque, la soudaine surcharge sensorielle me causait souvent des maux de tête et des évanouissements à répétition, le temps que je maîtrise… ce qui a été une très longue période… autant aujourd’hui, le soudain ’’vide’’ est tout aussi douloureux à sa manière. La force de l’habitude.

J’attends. Je n’attends pas beaucoup avant que ta simple réponse me parvienne, se frayant un passage au milieu de mes pensées. J’acquiesce légèrement, plus par réflexe que vraiment pour signifier que j’ai entendu. Et je m’éloigne pour quitter la cuisine, non sans un dernier vague coup d’œil dans ta direction. Tu sembles aussi pensif que moi, et épuisé.

Même si, pour ce dernier détail, ta Musique me le fait savoir depuis un bon moment sans que je ne sache comment y remédier. Si j’avais juste encore mes pouvoirs, j’aurais pu arranger ça. Un peu. Tu m’aurais simplement étranglé après-coup pour avoir fait une ’’chose bizarre’’ avec toi.

Peut-être que la Musique de Shibuya saurait combler ce souci de sommeil, peut-être. Puisqu’Elle t’a choisi, puisque Nous t’avons choisi. Ta Musique est certainement plus mêlée à celle de Shibuya que je ne le pense. Des petites notes égarées ici et là. Pas suffisamment pour avoir ressenti toute la douleur, tout le choc de sa chute, même sans être sur place. C’était… effroyable. Personne ne désire ressentir ça.

Et je dois bien avouer que je ne sais pas pourquoi je l’ai sentie, sa chute, alors qu’Elle m’a repris tous mes pouvoirs. Sûrement à cause des nombreuses années où j’ai été associé à Elle.

Hm… Right. J’avais (déjà) oublié à quel point cette pièce n’est pas très grande. En même temps, ce n’est qu’une salle de bain dans un appartement pour deux. Il n’y a pas besoin d’un espace gigantesque. Et éviter d’utiliser trop d’eau chaude aussi. Donc, ne pas passer une heure dessous. Ce que les Humains peuvent être compliqués.

… non, je ne vais pas commencer à me plaindre, même si c’est trop tard et que ça me démange intérieurement de continuer. Tu as mis beaucoup d’efforts pour le trouver et… je n’aide pas. Je ne t’aide pas. Je sais que je le devrais, je sais. Est-ce plus facile à dire qu’à faire ? J’ai eu un ’’travail’’ pendant plus de cent ans. Mais jamais lorsque j’étais en vie.

Ça me rappelle la fois où je t’ai dit que, une fois adulte, je me trouverai un travail tranquille qui rapporte beaucoup. Sacrément ironique quand on apprend la vérité. Être Composer, ce n’est pas exactement un travail reconnu. Je doute même que ce soit considéré comme un dans l’UG. Sauf que ça n’a pas d’importance, ça me convenait. Ça me convenait, à moi, le ’’monstre’’ qui voyait les morts de son vivant. Sigh.

Je me demande quelle heure il est. J’attrape des vêtements propres dans le placard où nous rangeons les serviettes ; un épais pull blanc avec un col roulé, un jean noir banal, et le reste. J’en garde toujours dans la salle de bain pour m’éviter d’entrer dans ta chambre. Qui est supposément aussi la mienne, tu me le répètes pratiquement tous les jours. Ou tu le penses et je le devine. Je ne veux pas y entrer, je ne sais pas comment l’expliquer. C’est un sentiment négatif qui me traverse quand j’y songe.

Puis je récupère enfin mon portable sur le rebord du lavabo, croisant mon reflet dans le miroir par la même occasion, et… urgh. Mes cheveux. Ils sont tous plats et humides, c’est affreux. Je ne vais pas sortir comme ça, hors de question. Then, je prends le sèche-cheveux et la brosse pour les coiffer correctement, certaines mèches bouclant naturellement au passage.

Ceci fait, je sors finalement de la salle d’eau pour rejoindre le salon, mon regard se posant bien vite sur toi, assis sur le canapé. Sur mon lit, si nous pouvons dire ça. Même si tu t’éclipses peu après, sans que je n’aie le temps de répondre quoi que ce soit. Pas que je l’aurais fait, à vrai dire. Je ne trouve quasiment rien à dire, quand je suis juste avec toi, pas de commentaires cyniques ou moqueries habituels. Rien. Je jette un coup d’œil au sac avant d’hausser les épaules, et m’avance vers les porte-manteaux afin de récupérer nos vestes en t’attendant.

Un instant, je pense même à lancer un chronomètre pour vérifier les deux minutes, mais vu qu’une s’est probablement déjà écoulée, ça rend le ’’jeu’’ inutile. Je reviens, posant les deux habits sur le dossier du canapé. Je peux simplement confirmer que ça ne t’a pas pris longtemps, contrairement à moi. Je n’ai pas eu le temps de me rasseoir. Je reprends ma veste pour la remettre avant de te tendre la tienne.

« Bien, très cher, prêt à partir ? »

Après que tu aies pris ton manteau et avoir reçu ta réponse, je me dirige vers la porte d’entrée pour l’ouvrir et… sortir en premier. D’accord, je présume que le bref temps d’arrêt n’est pas passé inaperçu, n’est-ce pas ? Je soupire silencieusement, attendant que tu me rejoignes avant d’emprunter les escaliers pour descendre. Oui, c’est bon, je connais le chemin pour quitter l’immeuble, merci bien, partenaire. En même temps, à force que tu traînes hors de celui-ci tous les dimanches, j’ai retenu au moins ça.

Au-delà… je me rappelle de quelques espaces, ceux où nous nous sommes déjà arrêtés pour tes peintures, mais rien de plus. À la seconde où j’ai franchi le seuil d’entrée de l’immeuble, le ’’poids’’ de quelque chose dont le nom m’échappe s’évanouit. À la seconde où j’ai franchi le seuil d’entrée de l’immeuble, un sourire narquois s’épanouit sur mes lèvres, tandis que je fourre une de mes mains dans ma poche, l’autre venant enrouler une mèche de cheveux autour d’un doigt. Je me tourne vers toi pour demander :

« Alors, très cher, où est-ce que nous allons, aujourd’hui, hm ? ~ »

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Mer 20 Fév - 6:10
Le sais-tu ? Ces deux années ont passé sans que je parvienne à t’oublier. J’aurai dû, non ? N’est-ce pas ce que j’aurai dû faire ? Tenter de me reconstruire, loin, très loin de tout ce bordel qui m’a secoué à me faire hurler. Et vu que ce bordel, justement, tu en es l’auteur, en plus d’être celui qui m’a jeté en plein dedans... la logique aurait voulu que je t’oublie. Que je cherche à avancer, à reprendre le cours de ma vie. Les autres l’ont fait, laisser le Jeu derrière eux. Ça m’a semblé si... facile à faire quand je les observais avancer. Et pourtant, pourtant, moi, je n’ai jamais vraiment pu m’y résoudre.

Pourquoi ? Par rancœur ? Par amitié ? Ou parce que je suis pas foutu de laisser derrière moi les évènements trop lourd à porter ? J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que durant ces deux dernières années, tu revenais régulièrement dans mes pensées. Le fait d’aider Mr H au café n’a pas aidé, surtout que j’avais à moitié l’espoir de t’y croiser.

Sauf que tu ne t’y es jamais pointé.

Jamais.

Le sais-tu ? Je crois que oui. Avec ta sale manie de toujours sonder le cœur des gens avant de leur parler, j’en suis même sûr. Mais malgré tout, tu gardes cette distance insupportable entre nous.

Insupportablement inconfortable.

J’aurai dû t’oublier et pourtant, me voilà à échafauder des plans pour te relever. Toi tombé, fracassé, sur Terre, après avoir régné si haut.

La chute a dû être rude. Ou peut-être pas, j’en sais foutre rien.

J’aurai dû t’oublier, mais je n’ai jamais pu. Je crois que je ne le pourrai jamais. Alors, autant m’en accommoder. M’accommoder de ma rancœur, de cette envie de te repousser et d’en même temps te relever. Heh... I’m fucked up. Et tu y es pour beaucoup. Alors assume. Assume au lieu de t’enfuir.

C’est fou le nombre de fois où je peux penser à ça. Dans cette nouvelle vie, m’occuper de toi est un peu devenu une de mes préoccupations premières. soupir. Un dimanche de plus, j’espère vraiment que celui-ci te rendra un peu plus cette attitude de l’enfer. I’m so fucked up. Souhaiter le retour d’un type qui m’a tiré dessus non pas une, mais deux fois. En moins d’un mois en plus.

Shit Tant pis. Il est juste temps que je sorte. Il est juste temps que je laisse s’exprimer mon Art. Il est plus facile de peindre, de dessiner que de parler. Surtout avec toi.
Puisque je ne compte pas faire d’efforts vestimentaires -Shiki me tuerai d’ailleurs-, je me suis contenté du strict minimum. Un t-shirt vaguement violet, un sweat à capuche gris, un jeans et des baskets. Le tout est un poil trop grand, il faut dire que je ne me suis pas exactement remplumé ces dernières semaines. Ou mois. Ou même avant d’ailleurs. Comme toujours, mon casque m’accompagnera autour de mon cou. Il reste une part de moi, même si je m’en sers moins pour me couper du monde. A mon retour dans le salon, je prends plus de temps pour m’attarder sur ton propre style. Je me demande à chaque fois d’où te sort ce goût en matière vestimentaire. Et je m’attarde, encore un peu plus. Je m’attarde sur ce pull qui... Hm. N’allons pas plus loin, je trouve juste qu’il te va. Les couleurs claires te vont. Je trouve que tu portes de plus en plus de vêtements chauds... As-tu beaucoup de mal avec la sensation de froid ? Je détache mon regard et récupère mon sac informe -Il finira négligemment sur mon dos-, puis ma veste. J’acquiesce à ta question, demandait-elle une vraie réponse de ma part ?

Et nous sortons.

Tu prends la tête, étrangement. Une réminiscence de ton ancien poste ? Ou juste pour me prouver que tu connais encore le chemin vers la sortie ? Heh, pas la peine de te montrer ‘brave’, je sais que tu ne l’es pas. Je le sais, et je n’ai qu’à t’observer pour m’en rappeler. A force de rester enfermer, tu vas finir par devenir agoraphobe. ‘Manquerait plus que ça d’ailleurs. Bien entendu, je te suis, direction le bas de l’immeuble. Et à la première bouffée d’air frais, le changement. Ce changement qui m’égratigne à chaque fois. Comme par magie, cet air, ce sourire insupportable réapparait sur toi. Cette aura de confiance, de défiance, qui hurle à quel point tu es meilleur que le monde entier. Tous ces petits détails que j’ai appris à connaitre par cœur.

A chaque fois que nous sortons, tu les arbores, arrogant. A chaque fois que nous sortons, tu redeviens plus proche de ce que tu étais. Est-ce juste pour me signifier que tu n’as pas besoin de moi ? Que tu n’as pas changé ? Parce que ce Joshua-là, il est l’accumulation de tout ce qui est détestable. Un empilement de sarcasmes et de moqueries. Un fucking empilement de tout ces trucs qui t’ont conduit à penser que ce serait une excellente idée d’organiser un Jeu de massacre avec comme pantin rêvé, un pauvre gamin perdu.

Tch. Je ne te comprends pas. Je ne te comprends plus. Mais depuis le temps, j’ai appris à deal avec ce changement d’attitude. J’ai du mal à comprendre où est le vrai dans tout ça... mais depuis la seconde où tu as formé ce pacte avec moi, j’ai jamais su où trouver le vrai avec toi.

As always. Je suis suffisamment fucked up pour être d’accord avec ça, alors...
Autant continuer.

Notre destination est simple : la statue du pseudo-Hachiko qui trône à San Fransokyo. Puisque c’était notre point de rendez-vous... ça m’a semblé approprié pour y laisser des messages que seuls eux peuvent comprendre. Stupide, je sais, mais je suis légèrement à court d’option.

« Hachiko. Il est temps que l’Art de Shibuya se fasse connaître de ce monde. » Quitte à me faire traiter de vandale au départ. C’est toujours le problème avec le Street Art. Ce qu’on ne comprend pas, ce qu’on ne peut pas foutre dans un musée, est toujours traité avec déférence. « Mon projet ne sera pas très spectaculaire pour une première, mais je vais avoir besoin que tu me couvres. T’sais que l’endroit est très à découvert... Je peux compter sur toi ? »

Ça... je sais que oui. Bizarrement, je sais que oui. Trust Your partner, et tu l’es toujours. Malgré toutes les emmerdes que tu m’attires, malgré que l’idée de te faire manger le pavé me revient bien souvent, tu es et restera mon partenaire. Une personne à laquelle que je peux croire, surtout pour assurer mes arrières. Parce que tu le feras, n’est-ce pas ? Dis-moi que tu le feras.

« On va direct là-bas. Pas de détour, pas de lèche-vitrine. Ok ? »

Parce que oui, les boutiques sont ouvertes. Pas toutes, mais certaines en tout cas.
Hachiko, ce pseudo-Hachiko n’est pas très loin. Te souviens-tu du chemin ? J’ouvre de toute manière le chemin.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Lun 25 Fév - 22:26



Lazy Sunday †





Ce ’’poids’’ a disparu, ou devrais-je dire atténuer ? Je ne suis pas certain de ce dont il s’agit réellement. J’estime que c’est ce ’’poison’’ que tu as réveillé. Malheureusement, je n’ai rien pour prouver que c’est bien ça. Si Shibuya ou Sanae était encore là, ils auraient pu me le dire, sans l’ombre d’un doute.

À moins que tu pourrais me l’expliquer, toi aussi ? Well, si je ne peux pas mettre davantage de mots pour décrire ce ’’poids’’, cela m’étonnerait que tu parviennes à comprendre ce que c’est. Et je reviendrai à la case départ.

Pourtant, j’ai la sensation que je devrais essayer de te raconter ce qu’il se passe. Ce qu’il se passe avec moi, avec ma tête, avec cet organe anciennement dénué de vie. Peut-être que tu détiens des réponses dont j’ai besoin, en prime de possiblement répondre à quelques unes des tiennes.

Parce que tu en as, des questions, pour moi ainsi que sur moi, pas vrai ? Je me trompe ? N’est-ce pas pour obtenir ces réponses que tu désirais me voir après la Longue Partie ? C’est assez amusant, que cette partie ait été surnommée la ’’Longue Partie’’. Ma propre participation au Jeu, il y a des années, a été aussi longue, et n’a aucun surnom. Même si je ne m’en soucie pas, en réalité. Je trouve juste ça comique. La Longue Partie a marqué les mémoires jusque là-haut, chez les Higher-Ups.

Vraiment pas mal, Partenaire. Tu as autant attiré mon attention que celle des Plus Hauts Placés. Je parie qu’ils aimeraient te recruter. Mais encore faudrait-il qu’ils nous repèrent dans ce monde. Ils en sont capables.

Ce qui serait à la fois pas le bon moment et une mauvaise nouvelle pour moi.

Enfin, il n’est pas nécessaire de s’en préoccuper pour l’instant. J’aviserai bien en temps et en heure. Et je ferai de mon mieux pour te garder en sécurité, loin de ces Êtres. Comment ? N’est-ce pas là, ce que tu demandes ? Mes excuses, j’étais trop perdu dans mes pensées, hee hee.

« Bien sûr, Partner ~ Comme au bon vieux temps ~ You watch my behind, and I’ll watch yours ~ »

Quand bien même, je prononce ces mots sur un ton sarcastique, me permettant même de reprendre un de mes anciens commentaires lors de notre rencontre… je les pense sincèrement. Je veillerai sur toi, et je suis persuadé que tu le sais, peu importe à quel point je plaisante à ce sujet.

’’Fais confiance à ton Partenaire’’, c’est ce que tu as pensé, hein, Neku ? Les paroles de Sanae sont tellement ancrées en toi, et en plus, ça se lit sur ton visage. Moi aussi…



Moi aussi, je te fais confiance, Neku. Est-ce que tu t’en rends même compte ? Je ne sais plus à quand remonte la dernière fois où j’ai accordé ma confiance à quelqu’un. Était-ce Sanae ou elle ? Non, peut-être Megumi ? C’était un excellent Part— Conductor, oui. Contrairement à ce que tout le monde croit, lorsque je l’ai effacé, je lui ai donné le droit d’Ascensionner.

Après tout, son idée d’unifier les pensées de chaque habitant correspond bien à la façon dont fonctionnent les Plans Supérieurs. Il est sûrement nettement mieux avec eux. C’était juste plus fun de lui faire peur jusqu’à la fin. Je me demande s’il va bien et s’il sait où se cache Sanae.

Marchant à tes côtés, les mains dans les poches, plus pour les préserver du froid environnant qu’autre chose, j’observe légèrement les environs. Le chemin pour se rendre à la statue d’Hachiko-San-Fransokyo est toujours le même. Same streets, same crowds too, pour reprendre tes termes. Hm ? Ne crois pas que je ne t’ai pas entendu parler à l’air, très cher.

Même si tu m’as dit qu’on ne s’arrête pas pour faire du lèche-vitrine – ce que j’aurais adoré si seulement ils avaient des magasins comme Lapin Angélique, Pavo Real ou encore Pegaso par ici –, je ne peux m’empêcher de ralentir à l’approche de ’’ce’’ magasin.

Un magasin d’instruments de musique.

Composer ou non, ce n’est pas principalement pour cette raison que ce genre de magasins m’attire. Mes yeux améthyste arpentent les divers instruments, dont quelques uns me sont parfaitement inconnus et sûrement fabriqués grâce à la technologie avancée de ce monde, avant de se poser sur un violon. Petit, léger et majestueux instrument à cordes. Inconsciemment, je me mets à fredonner une faible mélodie aléatoire, sentant pratiquement l’Imagination continuellement refoulée tourbillonner dans mon esprit.

Un tumulte d’idées de chansons qui ne demandent qu’à être retranscrites sur papier. Des idées qui se mêlent à d’autres pour former encore plus de nouvelles idées. À ton inverse, mes surplus d’Imagination, je les réprime. Je les réprime jusqu’à ce que l’accumulation ne soit plus supportable et que je sois obligé de la vider. J’aime encore écrire des partitions, mais… c’est compliqué.

Puis je me force à détourner les yeux pour te rejoindre tandis que tu attends non loin. Pas la peine de tarder plus longtemps, ça ne ferait que raviver des souvenirs plus ou moins douloureux. Et je ne compte même pas vraiment rejouer un jour. Toutefois, en percevant de nouveau ta Musique, un petit intérêt me pique. Au moins, ça animera cette marche silencieuse. Une marche qui me rappelle, contre toute attente, notre semaine avec nostalgie.

Je lève le regard dans ta direction, mon habituel sourire narquois aux lèvres, essayant d’étouffer le côté plus ’’doux’’ qui veut s’y mêler. Ce n’est pas forcément une bonne idée de parler de sa passion, sauf que c’est trop tard pour le réaliser.

« Dis-moi Neku, quel est ton instrument préféré, hm ? ~ »

Toi qui voulais tant me parler, ces deux dernières années… vas-tu saisir cette occasion offerte d’en apprendre plus via cette question, ou vas-tu juste l’ignorer ? Sache que je ne te faciliterai pas la tâche, comme d’habitude. Surtout maintenant que ce ’’poids’’ ne m’encombre plus jusqu’à notre retour à l’appartement. ’’Il’’ revient toujours, ’’relié’’ à un inconscient qui se sait en sécurité entre les murs de cet immeuble. À l’abri de ce monde, à l’abri de ces gens, à l’abri des regards et des commentaires.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Lun 11 Mar - 13:29
Dis-les. Je veux t’entendre. Je veux t’entendre les prononcer. Je veux entendre ces mots quitter ta bouche, t’entendre les penser, avoir la moindre confirmation que je peux encore et toujours croire en mon partenaire. Malgré les années, malgré la tension, malgré la situation. Être certain que je peux et que je pourrai toujours m’accrocher aux paroles de Mr H, que j’ai raison de vouloir te garder auprès de moi. Même si tu n’en as pas besoin. Même si tout ton être actuel me hurle à quel point je ne te suis pas utile. Que je ne suis qu’une distraction en attendant le retour de notre Ville, de ton poste, de ton statut.

Alors, dis-les. Même si cette demande ne quittera jamais mes pensées, dis-les. Je veux t’entendre. Juste... une fois. Une simple fois.
Entendre mon partenaire. Après t’avoir dit tant de fois de la fermer. Ironique, je sais, mais je pense avoir déjà assez prouvé à quel point y’a un truc pas net chez moi. Et chez toi aussi. Weirdo. Je les attends alors...

Alors... !

Alors ils me parviennent simplement. Et c’est un soulagement certain qui m’assaille. Comme si un poids venait de m’être enlevé. Ce ne sont que quelques mots, mais je les ai reconnus. Les mêmes fucking mots. A la lettre près. Evidemment que tu l’as fait exprès. Pour me rappeler une fois encore tout ce bordel qui me hante, ou... shit, j’en sais rien ?! Pourquoi même est-ce que je suis content de les avoir de nouveau entendus ?! Stupide, je sais... Je sais tout ça. J’ai parfaitement conscience que cette situation n’est pas normale, que rien de ce qui se passe dans ma vie n’est normal depuis... depuis que tu m’as tiré dessus ! A croire que tu le fais exprès, ou que j’ai le chic pour tout prendre mal. Les deux sont fort plausibles, évidemment. Qu’importe. Je garderai ces mots dans le fond de ma gorge, cette vague gratitude de pouvoir compter sur tonlazy ass. Cette fois-ci, ce n’est pas plus la mort que nous -que je- risquons, mais juste des ennuis avec les flics.

D’un coup, cette ‘crainte’ me semble vraiment moins menaçante. Un petit tour au purgatoire, ça change tellement la vision des choses, surtout sur ce genre de trucs.
Une distance nouvelle entre nous me tire de ma rêverie. Yep, je t’ai définitivement laissé quelques mètres derrière. Mais qu’est-ce que tu fous... ?  Je t’avais dit « Pas de lèche-vitrine » et voilà que tu t’arrêtes devant... Un magasin de musique ? Oh. Je ne peux pas dire que c’est étonnant, mais disons que ça ne t’est jamais arrivé ? Du moins, pas en ma présence. Je me rapproche, quelques pas, curieux de ce que tu peux regarder en réalité.
Est-ce en lien avec toi ? En lien avec ton talent artistique ? Je ne parviens pas à croire que ton Imagination ne déborde pas comme le fait la mienne. Tout comme je ne parviens pas à croire que tu en sois dépourvu. Alors... comment la relâches-tu ? Si ce n’est pas le dessin, comme moi, ou le Street Art, comme Mr H, alors quoi ? La musique ? Est-ce la musique ? Je ne t’ai même jamais vu toucher un instrument de musique. On a même jamais discuté de musique toi et moi ! Jamais plus loin que ces sempiternelle blague sur mon casque.
Je ne sais pas, je ne vois pas exactement sur quel instrument tu t’attardes, ou même à quoi tu penses. Je ne sais pas... !

Mais, je pourrai le savoir.

A cette pensée, je serre les poings, presque énervé contre moi-même. Shit, je détestais quand tu squattais ma tête, ce n’est pas une raison pour avoir envie de faire pareil ! Surtout que je ne garde pas exactement de bons souvenirs de mes seules tentatives à ce sujet.
Sauf que je ne sais tellement rien. Et que tu ne me diras rien. Jamais. Alors... juste un peu ? Juste une seconde ?

Je n’ai pas à fouiller longtemps dans mes poches pour le trouver. Il ne me quitte jamais, même si je n’aime pas sa capacité. Le Player Pin’s permet de sonder les pensées immédiates des humains. Pour ça il me suffit juste... de m’ouvrir aux autres. De fermer les yeux, de prendre garde à ce qui m’entoure. Easy, right ? Sur le papier seulement. Une seule seconde. Durant une seule seconde je laisse tes pensées m’exploser au visage. Juste des mots, aucune image, c’est déjà rassurant. De la musique... ? Et, oh... cet instrument. Je coupe le contact, et revient à la réalité. Je ne peux pas encore le dire mais... Oh, great, j’ai l’impression d’être dans la peau du méchant. Tu vas pouvoir me le rappeler en long, en large et en travers, un truc pareil. Surtout que j’ai passé je ne sais combien de temps à t’exposer mon avis sur l’intrusion de pensées.
Si t’étais plus clair aussi, je n’aurai pas à faire des conneries pareilles pour tenter de te comprendre.

As-tu compris ? Parce que moins de trente secondes plus tard, tu me rejoins. Je garde le silence qui se teinte de culpabilité pour ma part. J’ai... plus ou moins la confirmation de ce que je présentais, mais je me sens mal de l’avoir obtenu comme ça. Je te regarde même pas, pas même que je décroche un mot alors que nous reprenons notre route. Je t’aurai bien fait la remarque mais... rien ne sort. Et bizarrement, c’est toi qui prends la parole. How rare. Avec ce ton qui me dit que tu as quelque chose à l’esprit, mais que tu prendras tous les moyens détournés possibles pour que je n’en sache rien.

As Always

Cette question m’interpelle légèrement. Elle est si... banale ? Normale ? Et comme la normalité n’est pas tellement ton truc, cela rend toute la conversation encore plus louche. Ou alors, je suis parano, ce qui ne m’étonnerait même pas.

« Hm... » Que répondre ? J’aime la musique, bien sûr, mais je n’ai jamais réellement pensé à un instrument préféré. Sans doute parce que je n’en pratique pas ? Manque de temps, et je préfère me concentrer sur le dessin, après tout. Je te laisse volontiers cette partie. « J’sais pas. Au hasard, je dirai bien la guitare ou la batterie. Note qu’une bonne ligne de basse fait toujours plaisir aussi. »

Là, ce ne sont juste que mes propres goûts musicaux qui s’expriment. Pourquoi je parie que tu n’as pas vraiment les mêmes ? C’est si... compliqué de te lire, enfin, sans Player Pin’s. A quoi tu penses ? J’aimerai en savoir plus, mais répondras-tu à la moindre de mes questions ? J’en doute toujours. La force de l’habitude. Mais... j’ai l’impression que je n’aurai pas réellement d’autres occasions.

« Et toi ? Un truc de vieux et bien classique ? » Je crois que je connais déjà la réponse. « Ça t’irait bien, ça fait prétentieux. » Mes doigts glissent le long du cordon qui relie mon casque à mon lecteur de musique. Ouais, toujours vieux, mais il fonctionne et possède toute la musique que j’aime. Je joue avec celui-ci pour soutenir mon propos. « Je parie que tu ne connais pas la moitié des musiques que j’ai rassemblé ici. »

Si jamais ça t’intéresse réellement. Je... pourrai te les partager. J’aimerai le faire. Je crois que j’aimerai, oui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 17 Mar - 15:42



Lazy Sunday †





Honnêtement, ne me demande pas pourquoi je me suis engagé sur ce sujet, je n’en suis pas certain moi-même. Ironique, n’est-ce pas ? Alors que j’étais habituellement celui qui sait toujours tout mieux que quiconque. Et pourtant, les seules personnes au courant de mon attrait pour la musique sont mes parents, elle et Sanae. Shibuya aussi, mais ça ne compte pas. Pour Megumi, je ne suis lié à la musique qu’à cause de mon titre. Je ne lui ai jamais sérieusement parlé de ma vie passée.

En somme, toutes les personnes qui le savent ont disparu.

En somme, je me lance sur un sujet qui me tient énormément à cœur, et c’est sûrement la pire des décisions que j’ai prises depuis que tu m’as trouvé à Traverse Town.

Peut-être qu’une partie de moi a envie que tu me connaisses davantage. Cependant, ce n’est pas forcément une bonne idée. Je risque de le regretter – nous risquons ? –, c’est ce que l’autre partie de ma tête hurle. Je n’aurais pas dû aborder ce sujet, et je ferais mieux de vite y mettre un terme. Je le peux, couper court à des conversations, c’est pratiquement mon point fort.

Autant dire que ça ressemble à une lutte interne pour ne pas clore cette discussion. Je pense que je veux réellement la poursuivre avec toi jusqu’à… je ne sais pas, que tu devines certaines choses ?

Je vais le regretter, je le sens.

Mais je vais continuer quand même. ’’Fais confiance à ton Partenaire’’, pas vrai ?

Je me demande toujours pourquoi ta Musique s’est affaiblie un très bref instant, a semblé s’étendre sur les environs avant de revenir à la normale. C’est inhabituel, ce n’est pas une ’’humeur’’, ou en tout cas, ça ne m’a pas renvoyé le nom d’une humeur. J’espère que ce n’est pas un problème causé par l’absence de la Musique de Shibuya. Je ne pourrai pas le corriger si ce ’’problème’’ se reproduit et s’aggrave. Alors fais attention à toi… s’il te plaît ?

Je ferme les yeux un court moment, marchant tranquillement à tes côtés, les mains jointes derrière le dos. Ta réponse pensive ne se fait pas attendre. Tu as donc choisi de prendre ’’l’appât’’, ce n’est guère une surprise. Mais sur tes trois préférences, seule la guitare ne m’étonne pas. Il y a de la guitare électrique qui se joue dans ta Musique. Enfin, je dis ça, cependant la Musique d’Âme n’a pas automatiquement de lien avec les goûts musicaux. Parfois, ça peut jouer dessus. Cela reste plutôt rare, ce n’est en rien une généralité.

Navré pour toi, parce que je suis – j’étais ? – Composer, cela ne signifie pas que je suis en mesure de jouer de tous les instruments. Je peux les reconnaître aisément, toutefois. Oui, je pourrais te citer chaque instrument d’un orchestre les yeux bandés, si ça te fait plaisir.

Et comme attendu, le retour de la question à l’envoyeur. Ah, très cher, tu manques cruellement de surprise.



De vieux et classique ? Eh bien, aussi légèrement offensant que ça puisse paraître, je te l’accorde. Le violon est un instrument plutôt ancien. Mais de là à prétendre que parce que j’en joue, tu le catégorises comme prétentieux, c’est un peu plus vexant.

Cherches-tu sincèrement à me faire regretter d’avoir voulu te parler de ma passion ?

Je croise les bras avec un froncement de sourcils. Même si je l’efface bien vite pour hausser les épaules, adoptant l’indifférence. Puis je recouvre mon habituel sourire sarcastique, enfonçant une de mes mains dans ma poche tandis que l’autre s’enroule autour d’une mèche de cheveux. Très bien, Neku, si c’est comme ça, tu devineras par toi-même. Penses-tu y arriver ?

« Je ne suis pas si vieux, très cher ~ Mais pour répondre à ta question antérieure, j’apprécie la majorité des instruments. Quel genre de Composer serais-je si je ne peux pas aimer chaque instrument à sa juste valeur, hm ? ~ »

Et c’est la vérité, après tout. Chaque instrument possède sa propre histoire, sa propre tonalité, sa propre énergie à apporter au sein d’une mélodie. Il suffit de les connaître et de les maîtriser pour pouvoir les faire s’harmoniser les uns avec les autres. Les Musiques d’Âme fonctionnent de la même manière. Seules, elles ne rendent pas bien, ne peuvent pas dévoiler le meilleur d’elles-mêmes. J’étais là pour coordonner le tout avec la Musique de Shibuya au centre.

C’était… vraiment beau. J’aurais voulu que tu puisses l’entendre également. Sauf que je ne pouvais pas me permettre de débarquer de nulle part pour te demander une telle chose. En fait, tu aurais certainement refusé radicalement.

Tiens, je commence à apercevoir la ’’fausse’’ statue d’Hachiko au loin.

Je suis sûr que j’aurais pu faire un pari avec Sanae sur ton refus, et j’aurais gagné haut-la-main. Bien sûr, puisque je gagne toujours.

Même si Sanae s’obstine à dire que je suis celui qui ait perdu notre duel. Absurde. J’ai appuyé sur la détente, pas toi. Pourtant, quelque part, j’ai aussi cette sensation d’avoir perdu.

Soupirant d’ennui intérieurement, je tourne à nouveau la tête dans ta direction alors que tu mentionnes les chansons stockées sur ton petit lecteur. Je l’admets, il est probable que je n’en connaisse aucune. En même temps, comment t’expliquer que… j’entends déjà de la ’’musique’’ à toute heure de la journée et de la nuit ? Alors en plus, lorsque mon Imagination s’en mêle… je pense qu’à priori, j’ai largement mes doses de musique chaque jour.

Bien que j’aimerais parfois en avoir l’opportunité. Je crois. Si je parviens à faire abstraction de tout.

C’était plus facile en tant que Composer, je pouvais directement bloquer les Musiques d’Âme, et mon Imagination était juste renvoyée dans Shibuya.

Quelques fois, j’aimerais vraiment pouvoir te faire écouter ce que j’entends. Même si ce n’est pas aussi beau qu’à Shibuya. Aucun monde ne peut rivaliser avec Elle.

« Penses-tu que j’en ai raté de vraiment bien ? Je veux dire, à part les merveilleux concerts de Def Märch et leur nouveau micro. »

Forcément, ils ont abandonné leur ancien micro malgré nos efforts pour les aider à résoudre leur mystère. S’il te plaît, rassure-moi que tu n’écoutes pas qu’eux. Ils ne sont pas mauvais, loin de là, c’est un peu le seul véritable groupe que je connaisse au sein de Shibuya. Notamment parce qu’ils sont des Reapers. Mais il y en a sûrement beaucoup d’autres, aussi bien des chanteurs solos qu’en groupe, pas vrai ? Même si j’étais ’’partout’’, je ne m’arrêtais pas sur la vie de chaque habitant.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 17 Mar - 17:40
Je connais la réponse. La réponse à cette question qui tournait dans ma tête depuis un moment déjà. Je devrais être content, non ? J’ai enfin appris quelque chose de toi, et plutôt facilement pour une fois. Sans devoir passer par un interrogatoire, sans devoir me torturer l’esprit pendant des heures durant, sans devoir espérer que tu m’en dises un peu plus, que tu me dises même la vérité. J’en ai appris un peu plus, en l’espace d’une seule seconde, plus qu’en des dizaines d’heures de silence pesant. Je devrais être content mais... mais il n’y a que le goût amer de la bile qui m’envahit. Stupide. Stupide, stupide, stupide ! Je le sais, mais je ne peux pas m’empêcher de me sentir mal pour ce que j’ai fait. C’est tellement idiot ! Tu ne t’es jamais caché, ni même ressenti le moindre remords pour toutes ces fois tu t’es octroyé le droit de lire en moi. Facilement, d’un claquement de doigt, pour toujours mieux prévoir mes réactions, mes paroles et mieux les retourner contre moi. Je ne compte plus les fois où tu m’as manipulé, menti, sondé -même si je n’ai pas de preuve pour le dernier. Ne suis-je pas en droit de le faire aussi ? Une seule fois ? En réponse à tout ce que tu m’as fait subir ?! Je devrais... ! Mais... !

Mais non. I feel like shit. Je n’ai attrapé que quelques mots, d’un état d’esprit, et pourtant, j’ai compris beaucoup.

En une seule seconde.

Quelque chose que tu ne dis pas, quelque chose de précieux ? A force de tout garder caché, je ne sais pas réellement si ce que j’ai vu t’es important à tes yeux ou non.
Peut-être ? J’ai l’impression que oui ? Sinon, pourquoi avoir lancé ce sujet totalement anodin ? Tu ne fais jamais rien par hasard, tu ne dis jamais rien par hasard. Tu préfères qu’un silence de mort nous sépare plutôt que de remplir l’espace avec des banalités. Tu n’es pas comme tout le monde, et ça, ça me convient. Je n’ai pas peur du silence, s’il est confortable. Je n’aime pas vraiment parler pour ne rien dire, et tu le sais. Alors, je sais. Je sais que lorsque tu poses des questions, lorsque tu lances des sujets qui semblent venir de l’Oblivion, tu es un objectif caché derrière. M’appâter, ou juste me faire tourner en rond. Rien par hasard.

Ai-je été trop loin ?

C’est l’impression que j’ai. Je n’ai obtenu qu’une pièce du puzzle mais associée à d’autres... un début de réponse se forme. Parce que malgré tout... malgré tout, je cherche encore à te comprendre. Je m’y suis tellement mal pris, que je ne recommencerai pas de sitôt à mon avis. Au moins n’as-tu rien remarqué ? Ou tu ne le dis pas en tout cas. Les deux sont possibles. Je suppose que depuis que tu es devenu -redevenu- humain, certaines choses t’échappent. Tant mieux ? Quoique... je me demande si je n’aurai pas préféré que ton ton et ta langue acerbe m’éjecte de ton esprit. Je ne sais pas. Puisque le mal est fait, je vais garder tout ça pour moi, et continuer à tenter d’en savoir plus.

Je crois que j’ai compris, mais d’autres questions me viennent. Du ‘pourquoi’ au ‘comment’, en passant par ‘depuis quand’. Ta réponse m’aiguille un peu, mais je ne peux m’empêcher de penser que tu ne me dis pas tout. Oui, un Composer doit aimer toute sorte d’instruments, je le crois sans mal mais... Tu ne l’as pas toujours été. Même si tu n’en dis rien, même si en t’écoutant, on jurerait que tu n’as jamais été qu’un Dieu toute ton existence, je sais qu’il y a autre chose. Il y a un ‘avant’ que tu ne mentionnes jamais. Une idée floue émerge et se mêle à d’autres, et se mêle à mon Imagination toujours grandissante.
Je crois savoir définitivement. Savoir comment améliorer ce lieu qui ressemble à celui que nous connaissons, sans l’être réellement.

Peut-être arriverai-je à t’étonner, qui sait ?

Car nous arrivons bientôt. C’est un peu tard pour modifier mon plan de départ mais tant pis. Je ne maitrise pas toujours mes élans d’Imagination, contrairement à toi visiblement. Etrange à dire, mais c’est la réalité.
Le sais-tu ? Je crois que c’est la première fois que toi et moi, nous parlons réellement de musique. Non, j’en suis même sûr. Le sais-tu... ? Je n’ai pas souvent l’occasion d’en parler. Oh, ne te méprends pas. Beat, Shiki et Rhyme s’y connaissent un peu -Beat un peu plus que les autres d’ailleurs-, essaient toujours de m’écouter, mais il est parfois si difficile d’exprimer sa passion avec des mots... Surtout avec des personnes qui ne s’y reconnaissent pas. Pourquoi ai-je l’impression qu’avec toi, c’est différent ? Que pour la musique, que pour l’Art, que pour CAT, tu seras toujours d’une oreille attentive ? Idée stupide. Nos conversations sont à peine une distraction pour tuer le temps, n’est-ce pas ? Un Jeu. Parce que tout est un Jeu pour toi. Tu me l’as déjà prouvé plus d’une fois.
Ça ne m’empêche pas de vouloir te parler. Ça ne m’empêche pas de vouloir en savoir plus.
Je suis content de parler musique, même de ‘Def Märch’ et de son genre clairement de niche. Tu le devines bien, après le Jeu, je me suis intéressé à ce qu’ils font -ou faisaient. Ce n’est pas vraiment un groupe que je recommanderai aux novices, clairement pas même. Ils ont quand même réussi à faire leur trou alors leur fameux ‘micro’. Si on peut considérer un mégaphone comme un micro, évidemment. Ce n’est pas mon groupe favori mais cette originalité dans leur son est juste... unique.

Dis... Si tu n’es pas ‘si vieux’, si tu aimes la musique comme n’importe quel Composer, pourquoi t’es-tu autant coupé de celle-ci ? Alors que Shibuya est -était- un tel vivier de talent ?
Encore des paroles que je ne vais pas prononcer.

Malgré cette culpabilité au fond de la gorge, je parviens à lâcher un rire léger à tes paroles. Pas grand-chose, tu sais que je ne suis pas de ce genre-là, mais parler musique et d’un groupe si particulier... Yeah, disons que j’aime ça.

« De vraiment bien ? Tu as raté des tonnes de groupes je parie ! ‘Def Märch’ a définitivement un style unique, mais ils sont loin d’être les seuls ! » Je crois que je commence à m’emballer un peu. Juste un peu. « Je ne sais même pas par lequel commencer... Shibuya a le chic pour faire émerger de vraies perles ! Rien à voir avec ici ! »

Autant j’apprécie San Fransokyo de nous donner un toit et un lieu où rentrer, autant en dehors de l’apparence extérieur on remarque bien vite la différence avec Shibuya. Ce n’est juste pas la même âme, aussi fou que mes paroles sonnent.

« Hm... » Une idée ? On dirait. « Je sais ! Franchement, ça m’étonne que tu ne t’y sois pas intéressé plus tôt mais... »

En même temps, tu ne m’as jamais montré ton intérêt pour la musique avant aujourd’hui, et avant que m’invite dans tes pensées. Je retire mon casque, trônant toujours fièrement autour de mon cou, et m’approche de toi. De la musique s’en échappe constamment, même quand je ne le porte pas. Juste un bruit de fond me suffit souvent. Rapidement, je le place sur tes oreilles avant de m’éloigner d’un pas. Il m’a couté une fortune à l’époque, un casque sans fil au design exclusif.

« Si tu le casses, tu peux être sûr que je te foutrai à la porte ce soir. Now, Enjoy»

Je ne suis même pas certain de plaisanter. L’instant d’après, j’augmente le volume sur mon baladeur et lance la fonction ‘aléatoire’. Un concentré des dernières tendances en matière de musique à Shibuya. Si ce que mon idée me dit est vrai, j’ai une chance sur deux de te faire avoir une crise cardiaque. Mais une fois encore, si tu supportes ‘Def Märch’... Yeah, ça va aller.
Ça y est, nous sommes arrivé à ce pseudo-Hachiko... Mais avant de le maculer, de l’améliorer, nous avons bien quelques instants non ? Pour une fois qu’on ne passe pas notre temps à se battre ou à s’ignorer.

Mon œuvre peut attendre quelques instants.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 24 Mar - 5:17



Lazy Sunday †





En soi, je sais parfaitement qu’il existe… qu’il existait d’autres groupes. Shibuya était une immense ville, moins grande que San Fransokyo, mais tout de même. Si grande que même le Jeu des Reapers ne s’étendait pas sur toute sa surface. Chaque jour, je pouvais sentir les nombreuses zones où des artistes en tout genre déchaînaient leur Imagination et qui atteignaient les gens autour, ce qui réveillait l’Imagination de ceux-ci. Une belle chaîne. Et aucun de ces Humains n’en avaient conscience. Ce n’était pas quelque chose de visible sur le spectre du RG.

Mais ces zones, je ne m’en approchais pas. Jamais. Peu importe à quel point je m’y sentais attiré. Selon Sanae, ça n’aurait pas fait bon ménage avec le Composer, quoi que cela puisse vouloir sous-entendre. À l’époque, je suivais trop scrupuleusement les règles pour le découvrir.

Donc je ne connais pas les effets que ça cause, et ça m’a empêché de voir tous les artistes de ma propre Ville. En y repensant maintenant, c’est sincèrement frustrant.

Je me surprends à sourire plus… doucement lorsque tu mentionnes les ’’vraies perles’’ que notre monde a fait naître, lorsque tu le compares à ce monde et que tu places le nôtre bien au-dessus.

Ce sourire disparaît pratiquement aussitôt après être apparu, pour laisser place à une mine légèrement plus sombre. Oui, c’est vrai. Mais à quel prix ? Plusieurs de ces prodiges talentueux sont à coup sûr passés par mon Jeu et l’ont remporté, comme toi, pour devenir ce qu’ils sont.

Mieux vaut éviter de te le dire, n’est-ce pas ? Même si tu le sais ou tu l’as peut-être déjà deviné, et que tu préfères ne pas y penser, que tu préfères croire qu’ils le sont devenus normalement.

C’est un peu… la dure réalité ? Et encore, aucun de ces artistes ne te serait jamais arrivé à la cheville. Tu étais celui qui possédait l’Imagination la plus puissante de toute Shibuya. Le réalises-tu ? Alors après la Longue Partie, tu es revenu avec une puissance encore plus influente que n’importe qui, que n’importe quel autre artiste.

Si l’UG n’existait pas (et donc, moi non plus pour ’’harmoniser’’ tout ça), Shibuya serait probablement entre tes mains. Tu pourrais changer toutes les tendances juste comme ça, juste en marchant dans les rues. T’en rends-tu compte ? Ce n’est pas étonnant que les Higher-Ups t’aiment, que Shibuya t’aime, que…

… ?

Nous sommes arrivés à la ’’fausse’’ statue d’Hachiko. Ils ont sérieusement eu un chien fidèle comme Hachiko dans cette ville sans âme ? Qui s’appelle également Hachiko ? C’est perturbant, d’une manière indescriptible.

Étant dimanche, il y a moins de monde qui traîne dans les rues, même si je perçois toujours un assez grand nombre de Musiques. Des Musiques que je suis incapable de coordonner ou de bloquer. Étant dimanche, il y a moins de monde, mais je n’aimerais sûrement pas me retrouver au milieu de la foule, un jour de semaine. Je doute que je parviendrais à supporter la surcharge sensorielle. Comme à mes débuts en tant que Composer.

Ici et là, des humeurs diverses et variées me sont renvoyées. Dont la tienne qui est particulièrement enjouée soudainement. Avec quelques vacillements qui ne durent pas bien longtemps. Comme si tu doutais brièvement de quelque chose. Je me demande ce qui te met de si bonne humeur… surtout en ma présence. Le fait que tu vas peindre ? Notre sujet actuel ? Les deux ? Autre chose qui m’échappe complètement ?

Peut-être que tu repenses aux réunions avec tes amis en ’’ce lieu’’.

Bien qu’ils ne soient pas là, je me sens de trop. Comme tous les dimanches.

As-tu même réfléchi lorsque tu as voulu m’inviter à vos réunions ? Je doute honnêtement que tes amis gardent un bon dernier souvenir de moi. Si j’étais venu – ce que je ne pouvais et ne voulais pas –, l’atmosphère aurait sérieusement été tendue. Et je ne pense pas qu’ils m’auraient accepté, que tu sois là pour équilibrer ou non. J’aurais pu effacer cette dernière scène de leur mémoire, mais je ne l’ai pas fait. Je ne suis pas certain de pourquoi. Possiblement pour qu’ils servent de barrage jusqu’à toi, d’une façon ou d’une autre.

Brusquement, une présence réconfortante s’accroche à mon bras. Mais lorsque je baisse la tête pour voir ce dont il s’agit, la sensation s’est déjà envolée avec juste des mots résonnant dans ma tête : « Tu t’inquiètes trop ! »

Il faut vraiment que j’aille consulter ce psychologue pour êtres surnaturels.

L’esprit ailleurs, tu me prends par surprise quand tu t’approches pour placer ton casque fétiche sur mes oreilles. Le temps que l’action s’inscrive dans ma tête, tu as reculé et tu tripotes ton lecteur de musique. Je finis enfin par réagir, commençant un début de phrase :

« Neku, att— »

Malheureusement, je n’ai clairement pas la chance de la terminer que tu augmentes le volume, rendant la chanson qui passe plus forte. Je ne peux me retenir de grimacer, par réflexe, en supposant qu’avec mon état d’Imagination actuel et les Musiques, tout s’emmêle… mais…

À ma grande surprise, ce n’est pas le cas. D’une certaine manière, la chanson étouffe celles dans ma tête. Ma brève grimace s’évanouit, et j’écoute tranquillement.

Je ne vais pas le nier, c’est loin du style classique que j’avais l’habitude d’écouter avant ma mort. Cependant, ce n’est pas si mal. Une partie de mon esprit se plaît à identifier chaque instrument. J’en apprécie quelques unes plus que d’autres. Dans l’ensemble, j’aime même plutôt bien, et ça me donne un peu l’impression que les habitants de Shibuya nous accompagnent, malgré qu’ils ne soient plus réellement… là.

Bien… en espérant que personne ne m’ait surpris à avoir fermé les yeux et souri en écoutant de la musique.

Même si, c’est sûrement perdu d’avance alors que tu es juste à côté. J’essaye tout de même de faire genre que ce n’est pas arrivé, enroulant une mèche de cheveux qui dépasse du casque qui les a tout aplatis, et recouvre un sourire plus sarcastique sans l’être totalement.

« Effectivement, ça semble tout à fait le style que tu écouterais ~ » Je laisse volontairement un petit silence s’installer, avant de poursuivre sur un ton plus bas : « Mais c’est bien mieux que ce à quoi je m’attendais. Les styles ont évolué avec le temps et les nouveaux instruments, offrant de nouvelles variétés originales… »

Quelque part entre ces mots, entre mes mots, un merci souhaite se glisser. Un merci pour m’avoir fait découvrir ce que je ne pouvais écouter dans ma propre Ville. Sauf qu’il ne réussit pas à sortir. Comme d’habitude.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Mer 27 Mar - 7:06
C’est peut-être étrange à dire, mais je pense que je commence à apprécier vraiment cette sortie en ta compagnie. Habituellement, j’ai beaucoup plus l’impression de te forcer à me suivre dans un tas d’endroits où tu n’as pas envie d’aller. Je me demande d’ailleurs pourquoi, semaines par semaines, tu me suivais si ce n’était par obligation. Mais aujourd’hui, j’ai... j’ai l’espoir. J’ai l’impression que quelque chose commence à changer, au moins un petit peu ? Je ne devrai pas. Je ne devrai vraiment pas me réjouir autant d’un chose aussi trivial, mais vu ce que nous traversons en ce moment... Tout est bon pour ne pas retourner dans la dépression. Tout est bon pour ne pas revenir en arrière, pour ne plus m’enterrer de mon plein gré dans un mutisme et une hostilité constante. J’ai changé, au moins un petit peu, grandement à cause de tes décisions complètement barges. Mais le fait est que j’ai changé, que je prends enfin la peine de m’ouvrir un minimum. Je ne veux pas revenir en arrière, mais je sais qu’un simple pas de travers me ramènerai à mon point de départ. Je me connais bien après tout, et ici, pas de Jeu pour me faire prendre conscience de quoique ce soit.
Faire attention, voilà tout.

Faire attention, et profiter de cet instant, sans savoir s’il pourra même un jour se reproduire. Je ne sais pas vraiment si tu aimes sortir en ma compagnie, ou même si ces pseudo-recréation de mes rendez-vous avec mes amis te plaisent. Il est... difficile de te lire, surtout quand je peine à savoir qui du prétentieux ou du couch potato reflète ta véritable pensée. Les deux ? Aucun des deux ? Si ce n’est qu’un Jeu, laisse-moi y jouer encore un peu. Parce que seul, je ne sais pas ce qui va se passer. Parce que seul, je ne veux plus m’y risquer.
C’est un risque que je prends.

Mais sans risque, je ne pourrai pas en apprendre plus sur toi, te parler de ce que j’aime, avoir la confirmation -même si je l’ai déjà quelque part- de tes centres d’intérêt. Je suis fou de vouloir en savoir plus sur celui qui a fait de ma vie un véritable enfer. J’en suis conscient, mais je n’arrêterai pas. Ce casque, tu le connais. Oh que oui, puisque je n’ai jamais eu le cœur à le changer. Je préfère le réparer, je préfère tout faire pour le garder auprès de moi. Heh, j’ai du mal à me défaire des personnes et des objets du passé. Tu sais qu’il m’est précieux... et je sais que tu y feras attention. C’est juste un essai, juste une tentative de te transmettre ma passion, de te faire entendre tous les sons de notre monde qui ne me quitte jamais.
Shibuya ne me quitte jamais.

Si elle n’est pas dans mes pensées, la musique me ramène toujours à elle. Nous avons peut-être perdu notre monde, mais il est toujours là quelque part. Par la musique, par l’art, à travers nous, tous ceux qui ont survécu et tous ceux qui admireront et entendront notre histoire.  
J’ai envie de te faire partager la musique que j’aime, autant que j’angoisse qu’elle ne te plaise pas. Idiot, n’est-ce pas ? Peut-être as-tu d’autres goûts en matière de musique, et je n’ai rien contre ça. Shiki, Beat et Rhyme ont leurs préférences et moi les miennes. C’est un peu comme ça qu’on peut enrichir notre Univers après tout. J’en attends peut-être de trop, mais qu’importe. J’ai pris le risque d’un sujet qui ne peut pas nous ramener en arrière, qui ne risque pas de nous rappeler tout ce qui s’est passé entre nous... avant.
C’est la normalité.

Mes doigts glissent sur le lecteur et enclenche le mode « lecture aléatoire ». A partir de là, j’attends. J’attends que les notes te parviennent. Un instant, tu as cherché à protester ? Je crois ? Était-ce ne mauvaise chose ? Non. Oh que non, car l’instant d’après, ton expression change et s’apaise. Et dans ce silence que nous partageons tu sembles... réellement apprécier l’instant. C’est difficile à croire, c’est difficile à croire mais mes yeux ne me trompent pas. C’est une expression que je n’avais jamais vu chez toi. Un simple contentement ? Ce n’est qu’un simple sourire, mais il est si différent de ceux que tu arbores habituellement qu’il m’est difficile de le croire réel. Wow, ok, c’est bizarre. Mais je suis plutôt content parce que... ça veut dire que tu apprécies ?

J’avais raison, tu as un truc pour la musique !

Tu t’es bien gardé de m’en faire part d’ailleurs ! Mais pourquoi ? Alors que tu connais ma passion à ce sujet ? Pourquoi ne pas vouloir la partager ? C’est juste... juste toi. Je dois toujours fournir d’incroyables efforts pour apprendre les choses les plus triviale à ton sujet. Gheez, ce que tu peux être compliqué. Je ne sais pas ce qui t’a fait devenir ainsi, ou si tu as toujours été un gars étrange, mais reste que si je veux deal avec toi, faut que je m’habitue à ramer. Ce que je fais. Malgré tout. Tu ne peux savoir à quel point je suis content que tu apprécies ce moment. Au moins une fois, un de nos dimanches ne sera pas un vrai fiasco. Ne pas crier victoire trop vite.

Bien vite, tu retrouves ton expression sarcastique. Trop tard, j’ai tout vu, et je ne suis pas près de l’oublier. Le sais-tu ? Tu parles... un peu trop fort. C’est amusant en fait, mais je pense qu’à cause de la musique, tu ne t’entends pas parler. Du coup, tu hausses le ton. Pas au point de crier, mais cela reste amusant à voir. Je ne peux retenir un léger rire. Ça, et le fait que tu t’extasie devant des sonorités qui ont plus de vingt ou trente ans. Oui, les arrangements actuels par ordinateurs sont ‘nouveaux’, mais ils ont au moins dix ans. Quand au reste des instruments... Gheez, je ne sais pas quand ils ont été inventés, mais depuis plus d’une ou deux générations, pour sûr. En fait... Tu es vieux, n’est-ce pas ? ça tranche tellement avec ton aspect d’éternel adolescent.
Amusant.
Je m’approche à nouveau et soulève un des écouteurs du casque pour te répondre. La musique qui en sort est assez forte et rythmée, c’est comme ça que je l’aime. Et que tu l’aimes aussi visiblement ?

« Pas la peine de hurler, je suis juste à côté de toi, tu sais » Je replace ensuite l’écouteur, mais en le décalant légèrement pour qu’il ne recouvre plus ton oreille, puis diminue légèrement le son. C’est quand même plus pratique pour te parler. « Tu ne m’avais pas dit que tu aimais la musique... parce que si j’avais su, je t’aurai montré mes playlist bien plus tôt ! »

Et sur ces mots, je lance un autre groupe. Si on compte rester un moment à écouter de la musique ... normalement... ce serait bien qu’on ne reste pas au milieu du chemin. La place de ce pseudo-Hachiko ressemble à celle de nous connaissons sans l’être. Parce qu’ici, pas de Sunshine à l’horizon, juste une statue qui trône au beau milieu d’un endroit bien plus à l’écart des centres d’activités qu’à Shibuya. Dommage, mais cela explique que j’y retrouve toujours moins d’affluence contrairement à ce dont je m’attendais. Néanmoins, on y retrouve toujours son lot de rebords et de bancs sur lesquels s’assoir tranquillement. J’en repère un libre pas trop loin et te l’indique pour que nous nous y installions.

« Maintenant, raconte. Si, toi, tu n’es pas à jours sur les tendances musicales de Shibuya, qu’est-ce que t’écoutes d’habitude ? J’peux pas croire que t’aies aucun CD dans ta ‘base secrète maléfique des égouts’ »

Qui ressemble étrangement à un bar lounge d’ailleurs, mais là n’est pas la question.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 31 Mar - 9:47



Lazy Sunday †





Honnêtement, je ne peux expliquer ce ’’phénomène’’, comment ton casque réussit-il à étouffer toutes les Musiques et mon Imagination juste comme ça. Alors que ce sont des mélodies que j’entendis directement dans ma tête, et non qui proviennent de l’extérieur. Est-ce que n’importe quel appareil de ce genre possède cette même faculté, ou est-ce simplement le tien ? Cette théorie est, pour le moment, impossible à confirmer.

Et ça n’a pas exactement d’importance, dans le fond.

Je suis enfin en mesure d’écouter les chansons des artistes de Shibuya, de ma Ville, sans me préoccuper des soi-disant ’’incompatibilités’’ avec le Composer.

Sauf que pour ça, il a fallu qu’Elle sombre, il a fallu que je ne sois plus le Superviseur de notre monde, il a fallu que je redevienne un banal Humain. Au final, considérant tout cela, est-ce que ça valait vraiment le coup que j’attende des décennies pour en écouter ? J’aurais pu juste faire abstraction des règles, comme à chaque fois que j’en avais envie, ces dernières années.

Non et oui.

Non, car la musique dans toute sa splendeur était, et est encore, tout pour moi.

Et oui, car je peux découvrir toutes ces œuvres musicales à tes côtés, en parler avec toi, car je sais que tu écouteras comme moi je t’écouterai t’extasier devant telle ou telle chanson. Ça me rappelle un peu nos arrêts à Towa Records ou à AMX, lorsqu’un nouveau CD était disponible et que tu voulais l’acheter. Une semaine vraiment mémorable, hee hee.

Cela mis de côté, je suis persuadé que si Sanae était avec nous, il dirait quelque chose comme « Ne vous restreignez pas à vos goûts. » L’ironie du siècle, de mon point de vue. Je ne comprends pas encore ce que Shibuya cherchait à me transmettre à travers ses derniers mots, cependant je vais rattraper mon retard autant que possible. Accepteras-tu de m’aider à combler ces lacunes ? Je devine que oui, sinon tu ne m’aurais pas partagé tes chansons.

Est-ce que c’est ce sujet, tout compte fait, qui te met de si bonne humeur ? Comment peux-tu l’être alors que je suis à tes côtés ? Je t’ai tué. Deux fois. Tu persistes tant que ça à me faire confiance ? Les ’’vacillements’’ dans ta Musique sont peut-être le reflet de tes hésitations. Tu as raison de douter, de rester méfiant et sur tes gardes. Je pourrais te blesser de la manière la plus inattendue qui soit, en utilisant un Pin par exemple.

Je ne suis pas quelqu’un de bien, après tout. Je ne le serai jamais.

Et pourtant, en cet instant précis en ta compagnie, je dois avoir l’air de l’Humain le plus normal de tous les temps. Le décalage temporel en supplément. Un Humain si normal qu’apparemment je parle trop fort avec le— Je retiens un brusque mouvement de recul en réalisant que tu t’es avancé une seconde fois pour décaler l’un des écouteurs de mes oreilles pour que je t’entende.

S’il te plaît, Neku, peux-tu prévenir avant d’agir comme ça ? Moi aussi, je n’aime pas qu’on envahisse mon ’’espace personnel’’, pour reprendre tes termes. À moins que ce ne soit pour une excellente raison, je préfère éviter la proximité.

Aussi loin que je me souvienne, la dernière fois que quelqu’un a voulu s’approcher de moi sans avertissement, c’était Megumi et il a failli se prendre un Jesus Beam.

Je remarque distraitement que les Musiques d’Âme me reparviennent, maintenant qu’une de mes oreilles est dégagée, mais cela reste léger, comme un son de statique en arrière-plan. Donc je les ignore pour me reconcentrer sur toi.

Toi qui as complètement découvert mon attrait pour la musique. Je ne te l’ai jamais dit. Eh bien, techniquement parlant, jusqu’à il y a quelques mois, je n’aurais jamais dû te revoir. Et puis, mon titre de Composer ne le dissimule pas tant que ça, si ? Ou as-tu toujours pensé que c’était simplement un titre aléatoire que mon prédécesseur s’est donné ?

J’hausse les épaules, mon sourire mi-sarcastique mi-… sincère – ? – encore aux lèvres, en guise de réponse. Il faut dire que je ne pense pas que tu attendais une réponse car tes propos ne sonnaient pas comme une question. En tout cas, cette ’’découverte’’ semble te réjouir au plus haut point. Est-ce que j’ai tort de te parler si peu de moi ? Ma vie d’avant est si loin et ennuyeuse qu’elle ne mérite pas vraiment que tu perdes ton temps à l’écouter.

Un autre groupe se joue. Je peux le dire sans difficulté. Leur façon de jouer et la voix du chanteur sont différentes du précédent. Ça reste particulièrement agréable à écouter, tant que ça ne se mélange pas involontairement avec les Musiques. Je pourrais remettre le casque correctement, mais ça aurait l’air impoli. Bien que, de ton point de vue, je ne suis pas certain que la politesse soit un trait me caractérisant.

Lançant un bref regard dédaigneux à la ’’fausse’’ statue d’Hachiko, comme si un Noise Loup allait soudainement et ironiquement en sortir, je te suis jusqu’au banc désigné et m’assois à côté de toi. Ou presqu’à côté de toi, whatever.

Et tu recommences à parler. Apparemment, tu as beaucoup de choses à raconter, aujourd’hui. Je ne vais pas le nier, moi aussi, j’aimerais discuter davantage. Surtout sur ma passion, la source de mon Imagination. Mais je ne trouve pas les mots exacts pour l’exprimer. As-tu le même problème quand tu souhaites parler d’art ? En tout cas, c’est pour cette raison que je me contente de t’écouter, ainsi que les chansons continues sortant de ton casque.

Je n’ai pas les mots pour répondre à ta question. Je pourrais juste l’esquiver en disant mon style préféré de mon vivant, sauf que même sur ce style, je dois avoir des années de retard. Et je ne sais comment décrire ce que j’entends perpétuellement.

Tu n’es pas idiot, je pense que si j’essayais d’expliquer, tu comprendrais assez rapidement.

« Pour ton information personnelle, je ne vis… vivais pas dans ’’ma base secrète maléfique des égouts’’. »

Même si savoir ça t’es probablement bien égal. C’était plus souvent Megumi qui traînait dans le Pad. Mais ni lui, ni moi n’y habitions réellement. Nous avions nos appartements privés dans les alentours de Pork City, à nous mêler avec les autres Reapers qui y vivaient. Enfin non, je ne me mêlais pas à eux.

Un silence se pose alors que je réfléchis à si je suis en droit de révéler autant d’informations à un Humain, que ce soit toi ou non. Shibuya n’est plus là. J’ai peut-être des hallucinations d’Elle, cependant rien ne dit que je… que nous réussirons à La ramener. Je crois que tu as plus d’espoir que moi à ce sujet. Est-ce pour t’empêcher de trop retomber dans le pessimisme ?

« Shibuya. Shibuya et ses habitants. C’est ce que j’écoutais habituellement. »

Finalement, je laisse échapper à voix basse pour que personne d’autre que toi n’entende. Par sécurité. Et parce qu’on nous a dit qu’il fallait préserver ’’l’innocence’’ des mondes. Les habitants de San Fransokyo n’ont pas besoin de savoir que nous ne sommes pas d’ici.

Comprendras-tu ? Comprendras-tu ce que je veux dire ? Que je ne parle pas uniquement d’entendre les pensées de plus de deux cent mille habitants ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Jeu 11 Avr - 13:31
Comment as-tu pu rien ne me dire ? Ou plutôt... non... comment ai-je fait pour ne pas me rendre compte plus tôt d’une chose aussi évidente ? C’est sûr, maintenant que j’en ai la confirmation, c’est presque flagrant que tu as une passion pour la musique. Forte à quel point.... Heh bien, je n’en sais encore rien. Pourquoi évident, alors que rien ne me disait qu’elle existe ? Je ne sais pas trop, peut-être simplement parce que ça te va bien ? Ouais, ça sonne un peu cheesy, mais ça colle totalement avec ton personnage. Le réel, ou celui que tu feins, peu importe pour l’instant. C’est juste devenu évident, et maintenant que je te vois apprécier, t’amuser à écouter de la musique, c’est une image qui ne me quittera pas de sitôt. Welp... vraiment cheesy maintenant que j’y pense, mais quand on sait le temps de dingue que j’ai passé à penser à toi. Avant ou après que nous nous installions ici d’ailleurs. J’ai essayé, tu sais ? J’ai vraiment essayé de t’oublier. J’ai vraiment essayé de faire comme tous les autres, et de laisser ce point de notre passé derrière moi. Vraiment. Mais contrairement à eux, je n’y suis jamais parvenu. Je suppose que cela me ressemble bien. Je ne parviens jamais à laisser les douloureux évènements derrière moi. Non, pas forcément douloureux, juste ceux qui sont importants. Du moins, important pour moi. Voila pourquoi, à intervalles réguliers, tu me revenais sans cesse à l’esprit. Ce que tu m’as fait, évidemment, en premier, mais après les premières semaines à ressasser cette parodie d’affrontement, d’autres détails me sont revenus.
Je n’ai rien pu oublier.
Pas la moindre seconde. Pas le moindre instant.

Bien sûr, je n’ai pas oublié ces trois semaines entières, mais, puisque toi, tu n’étais plus là. Puisque tu refusais sans arrêt mes invitations à te joindre à nous, je dois bien avouer que notre...’aventure’... squattait mes pensées bien plus que de raison. En plus d’avoir un impact sur mon art. Sur ma vie entière. Gheez... et maintenant que je te regarde normalement, que nous discutons normalement... comment toi, un ‘gamin’ pas bien grand, ni même très impressionnant a pu avoir un tel impact sur moi ? Huh, je sais que tu n’es pas exactement un ‘gamin’, mais ma remarque reste la même. Avant toi, d’autres ont bien essayé de me faire sortir de cette bulle de rejet que j’avais construit autour de moi. Quelques prof, qui ont rapidement abandonnés, mes parents, évidemment, qui fautent de succès n’ont guère insister beaucoup plus longtemps.
Du moment que mes notes étaient correctes, pourquoi s’ennuyer à s’occuper de mon état d’esprit ?
Juste une phase.

Si j’avais su, nos incursions à Toxa Record ou AMX aurait été cent fois... non, mille fois plus intéressante ! Pourtant, dans mes souvenirs, j’ai toujours l’impression de te tirer dans cet endroit. Ou que tu ne fais que m’y suivre sans jamais véritablement t’y intéresser. Ces lieux sont des temples des dernières tendances musicales de Shibuya. Un trésor pour des gars comme nous, et pourtant, ce n’était pas...intéressant ? En y repensant, je ne comprends pas. Une partie du voile se soulève et une centaine de questions s’ajoute à celles que je possède déjà.

Pourquoi m’avoir caché tout ça ?

Durant le Jeu, je peux encore vaguement le comprendre. Pour ne pas t’impliquer plus de nécessaire. C’est ce que j’imagine en tout cas. Ton intérêt était -étrangement- de faire en sorte que je survive, peu importait les moyens d’ailleurs. Yeah, je ne te remercierai jamais assez pour cette foutue tirade larmoyante contre Pi-Face. Ça, et cette semaine que j’ai passé à m’en vouloir à mort. Comme si avoir un ami mort par sa faute n’était pas suffisant, tu m’en as rajouté un deuxième. Great Plan, I’m still mad, btw.

Dans ta manière twisted de penser, c’est logique, mais ça fait des semaines, même quelques mois qu’on vit ensemble et je n’ai rien remarqué. Tu n’as plus de pouvoirs magiques ou je sais pas trop quoi d’autres pour le cacher, ni même de raisons de le faire alors... Pourquoi ?

On dirait presque que me faire réfléchir à ton sujet t’amuse. Oh, yeah... je n’ai qu’à jeter un œil à ton petit sourire narquois pour confirmer ce que je sais déjà. Un autre de tes Jeux ? Peut-être. Et puisque je suis apparemment très fort pour les remporter, compte sur moi pour continuer à creuser. J’ai pas passé deux ans à ressasser notre rencontre pour abandonner si près du but. C’est... amusant, et toujours moins dangereux de ce à quoi tu m’as habitué, très franchement. Au pire, je perdrai un peu de temps, du temps que je ne passerai pas à regretter notre monde.

Est-ce que tu le sais ? Est-ce que tu le fais exprès ?

Peu importe, j’en saurai plus. D’une manière ou d’une autre. Puisqu’aujourd’hui, tu sembles enclin à me répondre, j’en profite. Non. C’est faux. En réalité, je profite simplement d’une journée normale en compagnie d’un ami.

Oh... t’es sérieux ? Tu ne vivais pas vraiment dans ton ‘bar lounge louche des égouts’ ? C’est vrai que je n’y ai pas vu de lit, ou même une salle de bain, mais je n’étais pas exactement pu faire un tour complet du propriétaire. J’essayais de venger ton sorry ass, et accessoirement nous sortir de cet enfer, Beat, Shiki, Rhyme et moi. Et quelque part ...wait, les pseudo demi-dieu omniscient et omnipotent, ça dort ?! Apparemment, ça mange, c’est clair, mais pour le reste ? Tu étais toujours ‘réveillé’ avant moi alors... Hm, make sense if you didn’t. Je me demande bien quelle sorte de vie tu avais en tant que Composer. Enfin, en dehors de réfléchir à un de tes plans diabolique pour ruiner l’existence d’un adolescent. Mais ce n’est pas le sujet. Je préfère savoir autre chose. Pffff, ouais, non, mais ce serait drôle. Je viens de m’imaginer une scène... je te la raconterai bien mais je crois que ça risque de te vexer mais... me dis pas que tu utilisais un phonographe ? C’est genre le moyen le plus ancien que je connaisse pour écouter de la musique et vu que t’es vieux... Mais j’en ai même jamais vu fonctionner alors. Oh gosh, j’espère à moitié que c’est de ça qu’il s’agit !
Sauf qu’avec toi, on ne sait jamais à quoi s’attendre, hm ?

Evidemment, je ne m’attendais pas à cette réponse. Je suis dubitatif. Comment on peut écouter une ville et ses habitants ?

« T’es sérieux ? Genre, tu kiffes le bruit des embouteillages et des gens au téléphone ? Parce que, fuck, j’pense pas que ça compte comme de la musique. »

C’est presque aussi drôle de l’imaginer se planter au milieu du Scramble Crossing pour écouter les gens qui passent. Pour l’avoir souvent fait, j’peux affirmer que c’est juste horrible. Raison pour laquelle j’ai toujours fait en sorte de bloquer ces bruits. Les gens sont juste trop bruyants pour moi. Mais ce n’est pas aussi simple, n’est-ce pas ? Non, ce n’est jamais simple avec toi.

« Wait, non, il y a forcément autre chose »

Mais quoi ? Réfléchis, Neku. C’est une entité pas trop humaine -ou plus trop humaine- avec des freaking superpower et qui adore squatter la tête des gens. Oh ! ça alors ? Genre, comme avec le Player pin’s ? Je sais que tu avais ce pouvoir, certainement était-il boosté au maximum ? Seems logic Je fouille brièvement dans ma poche pour sortir ce pin’s en question. Evidemment, je l’ai toujours sur moi. Je pourrai m’en servir pour en savoir plus directement à la source mais... non. Pas deux fois. C’est juste pas fair-play, et complètement contraire à ce que Mr H dirait. N’empêche que je ne risque rien à le sortir. Personne ne peut l’utiliser à par nous.

« Comme avec le Player Pin’s ? Tu aimais écouter les pensées des gens ? J’sais que t’es un fucking stalker, mais pas à ce point. C’est limite creepy. Still not music, tho »

Ça cadre... ? Plus ou moins ? C’est toujours pas de la musique pourtant. Mais reste à savoir ce qu’il entend par musique en fait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Dim 28 Avr - 16:12



Lazy Sunday †





Shibuya et ses plus de deux cent mille habitants est comme un concert à l’échelle… well, d’une ville. C’est puissant, extrêmement puissant. N’importe qui pourrait croire que si les habitants de toute une ville jouent individuellement, il n’y a aucune chance pour que quelque chose de bien en sorte. Ils ont tort. Shibuya est la ville – aussi bien notre Dimension que ses parallèles – dont l’Âme est la plus harmonieuse que j’ai entendue. Elle dépend de ses habitants, et inversement. Une boucle sans fin. Si l’un des deux disparaît, alors l’autre suit inévitablement.

Malheureusement, c’est ce qui est arrivé. Je n’ai pas été assez fort pour sauver les deux. Nous avons tout perdu par ma faute. De tout le temps où mon prédécesseur maintenait cette merveilleuse harmonie, rien n’est survenu. Rien. Cela ne prouve-t-il pas mon incompétence ? Qu’en penses-tu, toi qui combattais en première ligne ? Je n’ai même pas quitté la Room of Reckoning de toute la bataille.

J’ai lamentablement échoué à préserver cette harmonie musicale.

Pourtant, tu continues à dire que nous ramènerons Shibuya, que nous avons rejoint le RGPC pour cette raison, que nous retrouverons tes amis qui nous aideront. Pourtant, tu continues d’y croire. J’ai du mal à comprendre comment tu fais. Qu’est-ce qui te pousse, te motive autant ?

Nous ne nous verrons plus, lorsque Shibuya renaîtra. Elle me rappellera, que je le veuille ou non. Toute cette entente précaire, que nous possédons actuellement, s’envolera comme si elle n’avait jamais existé.

Et…

Je ne veux pas que ça disparaisse.

Mais en même temps, moi aussi, je souhaite sauver Shibuya, réentendre Sa Musique et celle des habitants qui se coordonnent pour ne former qu’un avec Elle.

Comment suis-je supposé concilier les deux ? Il y aurait bien une solution, mais tu ne l’accepterais jamais, peu importe ce que j’en dis. Alors je suppose que je vais devoir chercher une autre réponse par moi-même.

En attendant, je me contenterai de mes souvenirs de ces Musiques. En attendant, je… profiterai du temps à tes côtés.

Toi qui sembles toujours vouloir en savoir plus sur moi pour la simple raison que nous sommes amis. Really, qu’est-ce qui t’est tombé sur la tête après le réveil de ta résurrection ? N’importe quelle autre personne sensée aurait tout fait pour oublier son meurtrier, l’aurait même haï, et certainement pas invité à une réunion.

Hee hee, je devine que je ne suis guère mieux. Non, je suis même pire. N’est-ce pas, Shibuya ? J’attrape l’ombre de mèches bleues balancées par le vent frais à côté de moi, et un rire aigue flottant dans l’air avant que l’hallucination ne s’évapore.

My, my. On dirait bien que tu es parti dans des théories… toutes plus vraies les unes que les autres, tu sais. En effet, je peux – pouvais – aller jusqu’à écouter le bruit des embouteillages, les gens au téléphone… même les griffes des chats qui ricochent sur le béton ou encore le faible bourdonnement des panneaux publicitaires. Je pouvais tout entendre.

Et quand je dis tout, ce n’est pas une plaisanterie.

Lorsque je suis devenu Composer et que je n’avais aucun contrôle sur mes nouveaux pouvoirs, j’en ai passé, des mois, à avoir chacun de mes sens surchargés. Surtout l’ouïe et l’odorat. Rien ne m’échappait, et je perdais très régulièrement connaissance. Sanae était particulièrement inquiet que je ne tienne pas le coup et que je m’efface tout seul.

Enfin non, je ne pouvais pas m’effacer, mais plutôt que j’efface toute la Ville parce que je ne supportais pas tout ça, et donc moi aussi à la fin.

Plusieurs mois avant que je ne comprenne comment bloquer ces nuisances sonores avec le soutien de Shibuya. Elle essayait constamment de me guider sur comment faire telle ou telle chose. La mise en pratique était une autre histoire. Je ne souhaite à personne de subir une telle expérience. Ce n’est clairement pas celle dont je préfère me rappeler sur toute ma non-vie.

Ta seconde théorie ne me surprend pas. Je me doutais que tu parviendrais à cette conclusion. C’est même évident. Par contre, je ne m’attendais pas à ce que tu aies encore le Player Pin sur toi. Je sais que je ne l’ai pas récupéré, mais je pensais que tu l’aurais jeté ou rangé au fond d’une armoire inutilisée pour ne plus jamais avoir à retomber dessus. Bien qu’en soi, je m’en doutais également, que tu le portais encore car tes pensées avaient une légère barrière. Rien d’infranchissable pour moi, mais toujours présente. En plus, tu as encore tous les autres Pins aussi.

Nostalgique, je me permets de le prendre dans ta main sans demander ton avis au préalable. Mes doigts effleurent ta paume. Elle est chaude. Ce n’est rien d’extraordinaire, certes, mais quand même.

« Aww, Neku, tu aimes tellement mon— »

Le Pin noir avec un crane blanc entre mes doigts, je sens un motif irrégulier sur la surface intérieure. Ce n’est probablement qu’une rayure due à son utilisation, cependant… ce que les Humains appellent ’’curiosité’’ se fait plus forte, et je le retourne pour regarder.

Il ne s’agit pas d’une rayure. C’est une gravure, et pas n’importe laquelle. Je la reconnais sans mal puisque c’est moi qui l’ai faite après avoir remporté mon Jeu, après être devenu Composer. Cette gravure, elle représente un ’’J’’, un ’’J’’ assez stylisé car on pourrait le confondre avec une note de musique. Mon symbole signature. Sans rien dire dans un premier temps, je le repose dans ta main. Puis, passant une mèche derrière mon oreille, un sourire narquois aux lèvres, je finis par reprendre sarcastiquement :

« Comme c’est prévenant de ta part d’avoir gardé mon Player Pin si précieusement tout ce temps ~ »

Avais-tu même remarqué cette gravure auparavant ? Ça serait étonnant que non, mais peut-être n’as-tu pas compris la signification. Peut-être n’as-tu vu, là, qu’une note de musique un peu étrange. Peut-être as-tu pensé que ça ne voulait même rien dire du tout. Quoi qu’il en soit, il est entre tes mains, désormais. Je ne compte pas vraiment le récupérer. Savoir que tu l’as est… étrangement satisfaisant.

« Ce ne sont pas les pensées que je voulais dire non plus. Mais puisque tu as été si aimable de l’amener, je vais pouvoir te faire écouter plus directement. »

Prenant ton casque entre mes mains, je le retire en douceur pour ne pas l’abîmer ou le casser involontairement. À quel point ces gadgets sont-ils fragiles ? Je le pose sur mes genoux, tandis que les Musiques et mon Imagination me reviennent en force. Je ferme les yeux pour me concentrer afin de rassembler et étouffer mon Imagination dans un coin de ma tête. Puis, je rouvre les yeux pour te regarder :

« Je vais peut-être t’en demander beaucoup, mais j’aimerais que tu me scan. Je te jure qu’il n’y aura rien d’autre que les Musiques dont je t’ai parlées. You trust me, Partner, don’t you ? »

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Mer 15 Mai - 13:11
Encore une nouvelle énigme, encore une nouvelle question, une autre incompréhension qui tourne autour de toi. Encore une tentative, encore un souhait d’en savoir. Encore... juste encore. Puisque tu sembles disposé à me répondre, j’en profite. C’est normal ? Hm, non. En fait... non. Même sans ça, j’aurai quand même insisté. Non, encore autre chose. Gheez... ce que ça me coute de l’admettre. Mais même si tu n’avais pas été ‘toi’, j’aurai juste essayé d’en savoir plus. Parce que ça m’intéresse. Je ne cherche pas à gagner du temps, je ne cherche même pas à essayer de trouver un pourquoi ou une excuse à tout ce qui s’est passé entre nous par le passé. Tout ça... ça n’a rien à voir. Parce que je me rends doucement compte, qu’au fil de cette conversation, je commence à oublier petit à petit ces histoires de rancœur. Ces envies de te balancer du venin au visage, de juste te rappeler sans arrêt que tu as en face de toi ton œuvre ultime, que tu as modelé de la manière la plus désagréable qui soit. J’oublie... J’oublie que tu n’es pas qu’un humain. J’oublie le désagréable pour me concentrer sur tous ces instants où nous nous comprenions comme jamais. Où je te comprenais plus que quiconque. C’est comme revenir à l’époque où je ne savais pas. Celle où je ne savais pas ce qui se cachait derrière ton air narquois, derrière le mystère des mots que tu ne prononçais pas. Et en même temps, pas tellement. Car je n’aime toujours pas être manipulé, avoir été trompé si longtemps. C’est étrange... mais laisse-moi juste mettre de côté ma propre rancœur. Juste quelques heures.

Heh, quel idiot je fais. Parce que malgré tout, je tiens dans ma main, l’ultime preuve que je n’ai jamais pu t’oublier. Et je te l’expose comme si de rien n’était. Ce n’est qu’un simple pin’s, non ? Définitivement, non. Je ne vais pas mentir, pas à moi-même car ces paroles ne quitteront pas le fond de ma gorge, mais j’ai essayé de le jeté. Plusieurs fois même. Les premiers jours après mon retour à la vie, sa simple vue me donnait envie de hurler. Surtout de te hurler dessus, mais comme je n’avais pas toujours quelqu’un sous la main pour comprendre mon état d’esprit, je la fermais. J’ai essayé de le jeté, d’oublier, mais sans arrêt, je me surprenais à le chercher frénétiquement, et même à fouiller la poubelle avant qu’il ne soit trop tard.
Je n’ai pas pu m’en séparer. Parce qu’il était la preuve que tout ce que j’ai traversé, c’était la réalité. Parce qu’avec les autres, ce sujet de conversation a rapidement été étouffé et que je n’avais pas encore fait mon deuil de notre aventure. fucked up, je sais. Je le sais que trop bien. Après quelques mois, plus d’une fois, je me surpris à le garder en main, à le manipuler pour m’occuper quand mes pensées vagabondaient un peu loin. Une présence... son contact froid, le contact de chacune de ses aspérités avait quelque chose d’apaisant.

Au bout d’un moment, je n’ai plus voulu m’en détacher. Je ne l’ai jamais dit aux autres, ou à qui que ce soit, mais ce player pin’s m’accompagnait partout. Il m’accompagne encore d’ailleurs. Pas à cause de son pouvoir, mais pour le memento qu’il représente.
Le savais-tu ? L’avais-tu remarqué, à l’époque ? T’es-tu même penché une seule fois sur mon existence durant ces deux dernières années ?

Je... pense que oui. Parce que la moitié des fois où mes pensées dérivaient involontairement, elles finissaient sur toi. Comme si tu les appelais en squattant ma cervelle ? Je me souviens surtout de la pluie d’insulte de je lançais à l’air, persuadé que tu prenais un malin plaisir à me sonder, juste pour m’énerver.

Est-ce la vérité ? Ou juste une histoire que je me raconte pour rien ?

Gheez... plus j’y pense, plus j’ai l’impression de ne pas être net dans ma tête. J’ai l’habitude de passer mon temps à grief plus que nécessaire, mais... Gosh, ça va trop loin. Ou pas assez ?

Reste que durant ces années, il était là, avec moi. Toujours bien calé dans le creux de ma poche, ou entre mes doigts, ou même sur le rebord de mon lit. Un lucky charm aussi sinistre qu’important.

Sans attendre la moindre autorisation de ma part –est-ce que ça t’as déjà empêché de faire quoique ce soit ?-, tu te saisis de cet objet si banal en apparence. Si petit, si commun, et qui détient pourtant un pouvoir qui ferait pâlir d’envie les gars du marketing de toutes les entreprises vendeuses de m*rde en plastique. Oui, c’est spécifique, je sais. A mon léger étonnant, ta phrase se stoppe sans connaitre de fin. Il est rare, voir même inédit que tu le fasses. Je t’observe, interloqué, alors que tu retournes simplement l’objet. Que cherches-tu ? Qu’as-tu remarqué ? Juste cette griffe ? Ce symbole que j’ai passé du temps à triturer du bout du doigt ? Il a toujours été là, et je n’en suis pas l’auteur. Ma seule conclusion est que quelqu’un avant moi l’y a laissé. Et donc que mon pin’s fétiche n’est autre que de la seconde main. Je ne me suis jamais trop attardé sur ce fait, certainement parce que l’idée qu’il ait été utilisé par un, deux, des dizaines ou des centaines d’autres joueurs avant moi me met mal à l’aise.

Je ne veux pas penser à tous ceux qui sont passé dans ce même enfer, et qui n’en sont sans doute pas ressorti.

... En y repensant, c’est une note de musique qui est gravée sur le métal. Simple et finement exécuté, une minutie qui ne colle pas vraiment avec l’idée des joueurs qui se passent cet héritage de main en main. Disons que quand on essaie de sauver sa peau à longueur de temps, on n’a pas vraiment le loisir de graver un tel symbole. Pas le temps, trop de stress. Sans plus d’explication, tu me le rends, mais cette phrase... j’ai presque l’impression qu’il n’y a rien de caché derrière. Qu’elle est juste... franche. ‘Mon’ player pin’s ? Puisque je sais déjà que tu n’es pas réellement responsable de leur design... était-ce juste le tien ? Je sais que ce n’est pas un hasard si je me suis retrouvé avec deux de ces pin’s au lieu d’un. Tu me l’as donné. Celui-ci ou l’autre que Shade a brisé, juste après m’avoir tiré dessus. Une assurance de me revoir dans l’UG ? Sans doute.

C’est vraiment le tien, n’est-ce pas ?

Sans même y penser, je traine le bout de mes doigts sur cette gravure que je connais par cœur. ’Seems right. On dirait que j’avais à la fois tort et raison. Ce pin’s a servi avant que je le récupère, mais pas par plusieurs générations de joueurs en alerte et se débattant pour leur vie. Juste... à un seul. Un seul gagnant ? Wait... Tu y as participé ? Oh Gosh, c’est la seule conclusion logique à laquelle je parviens. Ça n’explique vraiment pas pourquoi tu as décidé de le continuer, ... et je n’ai pas le courage de creuser plus cette question. Alors, je la garde pour moi. Parce que pour une fois, nous avons l’air normaux. Deux adolescents qui discutent de leur passion, et rien d’autres. Je n’ai pas envie que le Jeu gâche cette frêle entente, tout comme il pourrait gâcher ce fil de questions auquel tu me réponds pour une fois.

« Well, j’aurai bien gardé les deux, mais ton trop zélé garde du corps n’a pas voulu. »

Ce qui est vrai. Un hasard, ou est-ce cela faisait aussi parti de ton plan ? Je crois que je ne le saurai jamais. Quelque part, cette partie ne me regarde pas. Juste Shade et toi... même s’il n’est plus là pour se plaindre de ta fourberie sans fin. Et non, je ne le plains pas. Surtout parce que j’ai mis bien deux semaines à me remettre des courbatures de nos affrontements, et deux moins pour arrêter de cauchemarder de serpents. Pourquoi tes lieutenants ont tous l’air de sortir d’un freak show ? Enfin... avaient. Visiblement, par ‘musique’, tu ne parlais pas non plus des pensées des habitants de Shibuya. Rassurant ? Pas tellement. Parce que je sais qu’il s’agit d’un de tes passe-temps favori. Par contre... en quoi t’avoir présenté ce pin’s va m’aider à comprendre l’énigme que t’as encore décidé de me faire subir ? Gheez... tu ne vas jamais être simple et franc, n’est-ce pas ? Même en étant le plus proche possible de l’humanité, tu restes une vraie plaie à découvrir. A croire que ce n’est ni le titre, ni les pouvoirs de Composer qui t’ont fait devenir aussi... compliqué.

Ce serait trop facile, sinon. Et la facilité ne définit pas notre relation. Rien ne peut vraiment la définir d’ailleurs.

Curieux de la suite, j’attends la suite des instructions. Je te vois avec une infinie précaution te défaire de mon casque. De la musique s’en échappe faiblement. J’avais raison de penser que tu en prendrais soin.

Wait. J’ai bien entendu ? Tu n’as pas demandé ça ? Non, non, non, j’ai dû rêvé, t’as vraiment pas demandé ça ? T’as pas osé ? Genre... Tu sais. Tu sais très bien ce que j’en pense. Tu le sais parfaitement même. Tu sais que je déteste l’idée même de scanner des gens, que je rechignais toujours à le faire plus que nécessaire. Enfin... jusqu’à aujourd’hui devant le magasin de musique, évidemment. Mais... hm... en quoi te scanner va m’aider à comprendre ? Je ne vais que lire tes pensées, après tout. C’est tout ce que j’ai réussi à déchiffré durant la petite seconde où je me suis permis de le faire, plus tôt. L’as-tu remarqué ? J’hésite. C’est une manière détournée de me dire que tu sais ? De me le reprocher ? Tch. Et voilà, ma culpabilité revient en force, et je me mets à hésiter.

« ... T’es sûr que c’est une bonne idée ? » Je me montre prudent, et même un peu méfiant. Pas envers lui, plutôt envers moi-même. Je ne sais pas si j’ai envie de découvrir, de violer et piétiner beaucoup plus ses pensées que ce que j’ai déjà fait. Je grimace un peu, déglutissant difficilement. « T’sais que je déteste ça. C’est juste de la triche. »

Mais oui, je te fais confiance. Etrangement, d’ailleurs. Je veux bien croire en tes mots et essayer ce que tu me proposes. Parce que... parce que c’est une occasion qui ne se reproduira plus. Alors je referme ma main sur le pin’s et ferme simplement les yeux. Je calme mes pensées et ouvre mon horizon à celles des autres, à mon entourage. Crois-moi, même si ça semble naturel maintenant, ça ne l’a pas toujours été. Le simple fait de reconnaitre que d’autres personnes m’entourent, et que je peux entrer en contact avec eux, avec leur monde... ça a été difficile de m’y habituer. Moins maintenant. Mes sens s’ouvrent et j’entends faiblement des sons blancs s’échapper des gens qui parcourent la place du pseudo-Hachiko. Je ne m’y attarde pas, mais je pourrais. Je pourrais simplement lire ce qu’ils ont sur le cœur. A la place, je reporte mon attention sur toi. Tu as toujours été spécial à lire, le sais-tu ? Surtout parce que rien ne filtre. Rien, avant que je me concentre beaucoup plus sur toi. Ça m’a joué des tours, et les hallucinations de ma propre mort me hante encore, thanks. J’hésite encore... mais finalement, je me convaincs de te sonder.

Et de sombrer.

What the heck ?! A la seconde où je touche tes pensées, mes sens se saturent brusquement. Un hurlement, une cacophonie, une surcharge qui manque de me faire chuter, qui manque de me faire rompre le contact. Mais c’est tout le contraire qui se passe. Je veux sortir... Je veux en sortir ! C’est insupportable ! Insupportable ! Des dizaines, des centaines de dissonances sursaturent mes sens, si bien que j’ai l’impression d’avoir chuter, de chuter, encore et encore, dans une abysse sombre. Tout. Tout disparait. Le banc, le place, les gens. Tout sombre dans un tout insupportable et qui pourtant m’attire, encore et encore... Au point de ne plus réussir à trouver la sortie. Je ne trouve plus la sortie. Je ne trouve plus la sortie. Je ne fais que chuter au sein d’un orchestre gigantesque qui ne cesse de jouer. De plus en plus, de plus en plus fort. De nombreuses, nombreuses, nombreuses musiques qui ne s’harmonise pas toujours. Comme si des dizaines de concerts se jouaient et que je n’avais plus de main pour me couvrir les oreilles. Et pourtant, c’est ce que je fais. Je crois. J’essaie de me couvrir les sens, de me recroqueviller, comme si cela pourrait m’empêcher d’exploser. Je serre les dents pour ne pas hurler, plaque mes mains sur mes tempes vainement. Dans le creux de mon estomac, j’ai l’impression que le café s’est changé en acide. Il y a une solution. Je dois me couper de tout ça. Je dois arrêter de lire, je dois lâcher mon pin’s. Je dois... !

Mais mes mains se crispent, tremblantes, tellement que je ne parviens plus à les ouvrir. Je ne connais pas. Je ne peux plus réfléchir. Comment ? Comment je dois faire ? De l’aide... j’ai besoin d’aide... ! Ce maelstrom va finir par me rendre fou ! Quelqu’un... ! Josh... où es-tu ? Je ne sais plus. Je ne sais plus !

« Josh’... ! »

Ai-je hurlé ou murmuré ? Je ne sais pas. Est-ce que ce mot a même quitté mes pensées ? Où est la sortie ? Comment se sortir de ce tourbillon qui m’aspire de plus en plus ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Lun 20 Mai - 6:27



Lazy Sunday †





Des Musiques. Des Musiques par centaine. Quelques centaines, pas plus. J’entends probablement jusqu’au centre du Scramble Crossing, cette ’’copie’’ du nôtre, et pas au-delà. Du moins, j’estime que je perçois les Musiques sur cette distance, donc quelques centaines. C’est cent mille fois moins de Musiques qu’autrefois, c’est cent mille fois moins harmonieux qu’autrefois. Un ’’autrefois’’ qui me manque, un ’’vide’’ qui ne semble pas pouvoir être comblé, une ’’absence’’ que je ne veux pas que ce monde remplisse. Ce monde sans âme ne peut pas remplacer quoi que ce soit.

Des Musiques, ce n’est pas ce qui manque, ici, même si le nombre est moins impressionnant qu’auparavant, adapté à mon organisme humain certainement. Cette capacité acquise en devenant Composer est restée ancrée en moi. Un éternel rappel que j’ai perdu mon humanité et que même déchu de mon titre, je ne redeviendrai pas un ’’vivant’’.

Des Musiques appartenant à quelques centaines d’inconnus, des habitants d’un monde que je ne dirige pas, et dont j’éprouve parfois une sorte de ’’dégoût’’ à son égard, une ’’haine’’ qui crache que ce monde ne mérite pas d’exister lorsque Shibuya était plus merveilleuse, une ’’jalousie’’ envers ce monde qui vit encore, ressemblant en partie à Shibuya, et pourrait finir par voler sa place.

Des Musiques transmettant des ’’pensées’’ d’intrus que je n’ai pas envie de connaître, directement dans ma tête. Même si ce sont plus leurs émotions à l’instant T, que leurs pensées véritables.

Des Musiques jouant séparément, chacune de leur côté, sans point central pour se réunir et s’harmoniser. C’est creux. Ça rend affreusement mal. C’est chaotique, et peut-être même légèrement instable. Il n’y a pas de guide, de Conductor comme chez nous pour gérer cet orchestre géant, à taille humaine.

Même si, à cette dernière pensée, mon regard se porte brièvement sur toi.

Moi, je me contentais d’harmoniser, de corriger les Musiques pour faire en sorte qu’elles se complètent les unes avec les autres. Et mon subordonné principal se chargeait d’unir les Musiques, les faisant s’élever ensemble pour qu’elles s’attachent à celle de Shibuya. Des rôles complémentaires, qui nécessitent une grande Imagination, et de préférence, une compréhension mutuelle.

Shibuya t’a sans aucun doute choisi car tu remplissais tous les critères, avec un point bonus pour avoir vaincu le précédent Conductor. Et aussi parce qu’Elle te remercie de m’avoir sauvé. Toi qui es le premier – et sûrement le dernier – à m’avoir fait passer avant même le sort de Shibuya.

Mais peut-être que ce n’est qu’une illusion, et que tu avais simplement compris qu’en effaçant Shibuya, je disparaîtrais également. De cette façon, tu n’avais pas à te salir les mains, aucun meurtre sur la conscience (comme moi), et tu avais juste à te cacher derrière la notion d’amitié.

S’il te plaît, permets-moi de croire un peu plus longtemps que tu te soucies vraiment de moi.

Quelque part, je suis déjà persuadé que c’est le cas, sinon tu ne resterais pas avec moi, n’est-ce pas ? Alors que j’ai toutes les preuves que tu es sincère, je continue à douter de toi et de tes intentions. Malgré tout, je crains que tout ça se termine brusquement, du jour au lendemain. Je le mériterai, je ne le nie pas. Moi, plus que quiconque, mériterais toute ta colère.

Je me surprends juste à espérer… que ça n’arrive pas, jamais.

Suis-je même en droit de souhaiter une telle chose ? Probablement pas.

Et une fois de plus, tu me fais confiance. Une fois de plus, tu acceptes de suivre mon ’’plan’’ sans demander davantage d’explications, ni sans savoir à quoi t’attendre. Well, tu as juste rechigné un peu, mais pas exactement pour la raison à laquelle je m’attendais le plus. Je lève un instant les yeux au ciel, et hausse les épaules, soupirant et roulant presque des yeux.

Je ne parviens pas à comprendre ta notion de ’’tricherie’’. Ce n’est que lire des pensées, empiéter quelques instants le secret garden d’autrui. Il n’y a pas de mal à cela, lorsqu’on en a le pouvoir. Et ce Player Pin offre un tel pouvoir, autant s’en servir, non ? Ou est-ce moi qui ai un problème à ne pas être dérangé par ce fait ?

En même temps, il faut bien avouer que j’ai toujours été – et je suis toujours – un cas particulièrement agaçant, surtout au goût des Higher-Ups. J’ai ’’hissé’’ tellement de murs autour de mes pensées, que c’est un peu long d’y accéder. Et ça, ce n’était que durant le temps où j’étais vivant. En tant que Composer… j’ai pu ’’renforcer’’ ces murs. Sanae venait régulièrement me voir pour rapporter des plaintes des plus Hauts Placés qui ne pouvaient pas savoir à quoi je pensais. À force, ils ont compris que ça ne changerait pas.

Maintenant, je suppose… non, je devine que mes pensées sont de nouveau aussi lisibles que de l’encre noire sur une feuille blanche. Mais…

Je lance quelques coups d’œil aux passants qui circulent sans réellement s’arrêter. Vu ce monde rempli essentiellement d’Humains et qui n’a pas l’air d’être surveillé par de quelconques Divinités… ça devrait aller. Le seul en mesure de me lire, c’est toi, avec le Player Pin.

Et, même si ma confiance a tendance à vaciller entre ’’oui’’ et ’’non’’, je pense que ça ira. Si c’est toi, c’est acceptable. Bien que tu ferais mieux de toujours te méfier avant d’oser t’approcher de l’intérieur de ma tête. Tu ne sais jamais sur quoi tu tomberais… hee, hee ~

En soi, ça serait soit cette effervescence d’Imagination quand je ne l’étouffe pas, soit cet afflux incessant des Musiques des habitants, ou soit… quelques pensées aléatoires sur Shibuya ou toi.

Tout compte fait, non, ce n’est pas une bonne idée.

Par prudence, j’ai écarté notre Musique respective : la mienne, tout simplement parce qu’elle m’insupporte et que je déteste qu’on l’écoute ; la tienne, parce que je ne connais pas les conséquences que ça aurait si un Humain écoutait sa propre Musique. Ça serait sans doute juste très déstabilisant, mais je préfère ne prendre aucun risque.



J’ai eu tort. C’était une terrible, une effroyable erreur. Je n’aurais pas dû te demander ça, je n’aurais pas dû. J’aurais dû t’en avertir au préalable, te laisser le choix de le faire ou non. J’aurais dû trouver une autre méthode pour t’expliquer. Jamais, je n’aurais dû te dire d’écouter.

Alors que je m’étais juré de tout faire pour ne plus te blesser.

Bien sûr que ça allait se passer comme ça, j’aurais dû le savoir, puisque je l’ai vécu aussi. À l’instant où tu t’es introduit dans ma tête, tes sens se sont surchargés. J’en suis persuadé, je reconnais tes ’’symptômes’’. Ta Musique, dans un coin de ma tête, s’est écroulée, se discordant dans tous les sens, attrapant involontairement des notes des Musiques de ces quelques centaines d’inconnus, et essayant de les rejeter sur le champ.

Tu luttes, c’est ce que ta Musique me transmet. Même si je n’ai pas besoin d’elle pour le comprendre quand je te vois littéralement t’effondrer devant moi. Tu essayes de te boucher les oreilles pour ne plus rien entendre, mais ça ne fonctionne pas. Évidemment, ça serait trop facile. Je peux me revoir sans mal dans le même état que toi, tentant de tenir bon.

Cet organe anciennement dénué de vie se serre et accélère. ’’Panique’’.

C’est un océan de Musiques, un tourbillon gigantesque qui t’entraîne à l’intérieur, et peu importe à quel point tu nages contre le courant pour en sortir, tu t’enfonces juste davantage. Tu te noies, tu manques d’air. Tu étouffes, sauf que ça ne te tue pas. À aucun moment. Tu es piégé dedans, de manière interminable. Tu t’épuises, tes forces s’amenuisent et ta conscience vacille avant de sombrer dans les abysses de l’océan.

Ou juste le néant de l’inconscience.

Je dois te sortir de là au plus vite. Comment ? Personnellement, j’avais Shibuya à mes côtés, Elle m’a soutenu et guidé. J’avais Sanae également, même s’il se contentait de veiller sur moi lorsque je m’évanouissais. Je ne suis pas certain qu’il ait vécu cette expérience. C’est difficile à dire.

En tout cas, j’aimerais éviter que tu en arrives au même point que moi. Je dois faire quelque chose. Shibuya m’avait conseillé de me concentrer sur Sa Musique. Je t’aurais bien dit de faire pareil, mais Elle n’est plus . Je pourrais la penser, sauf que ça ne serait pas la vraie.

Tu t’agrippes soudainement à moi, pourtant tu n’as même pas l’air de me voir. Les Musiques t’ont englouti à ce point… ? Je te sers de point d’attache ou de repère… ? Contre une meilleure décision pour l’instant, je t’enserre dans mes bras pour te faire connaître ma présence. Je ne te laisserai pas tout seul dans cette situation.

« Je suis là, Neku. Je suis là. »

Tu ne m’entends probablement pas.

Je réfléchis à une solution, les lèvres pincées. Un point de repère, hm ? Shibuya n’est plus, mais… il reste une ’’alternative’’. Je déteste déjà cette idée, cependant c’est la meilleure que j’ai trouvée jusqu’à maintenant.

Prenant une inspiration, je m’éloigne de toi pour te prendre les mains. Vu que tu ne m’entendras pas, le plus simple reste de t’envoyer des pensées suffisamment fortes pour couvrir cet orchestre humain. Je ferme les yeux, me concentrant, et ramène notre Musique respective vers le ’’centre’’, vers le tumulte assourdissant.

(« Neku. Neku, tu m’entends ? Je vais t’aider, alors essaye de suivre mes indications. »)

Où que tu sois dans ma tête, je ne peux le dire, toutefois je vais tenter de te diriger vers… ma Musique. Elle est la plus imprégnée de la Musique de Shibuya. J’espère juste que tu n’as pas encore pleinement les capacités de comprendre ce que ’’renvoient’’ les Musiques au sujet de leur propriétaire.

(« Je sais que ça risque d’être difficile, mais il y a une Musique qui doit sûrement te sembler à l’écart des autres. Concentre-toi sur celle-ci. »)

Par le biais de cette pensée, je rassemble toutes mes forces pour ’’pointer’’ la Musique, pour la ’’désigner’’, de la même façon qu’on montrerait quelque chose du doigt dans la réalité. Je ne sais pas si ça va fonctionner, j’espère que tu vas réussir à trouver le chemin. Mais jusqu’à ce que tu ’’reviennes’’ à toi, je ne te lâcherai pas.

Je suis désolé
Ce n’est pas voulu
J’ai toujours de terribles idées
Pardonne-moi, je n’aurais pas dû

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Ven 23 Aoû - 17:37
Ce vacarme... ! Ce vacarme sans fin. Dans quel sorte d’univers suis-je tombé ?! Ce vacarme, ce vacarme sans fin... J’ai l’impression d’être coincé, brûlé, étiré, comprimé, vidé, rempli, noyé. Un millier de sensations, d’émotions, de perceptions me déchire, me transperce, me malmène. Saturé. Je suis saturé. Un trop plein soudain. Saturé. Je vais me briser. Plus que pour mon corps, je commence à craindre pour mon être entier. Comme si en un instant, j’avais pris conscience d’être plus qu’une cervelle pilotant une marionnette de chair. Comme si en instant, j’avais pris peur que ce millier de chansons ne me réduise en poussière. Moi, ma personnalité, tout ce que je suis. Un corps vide, voilà tout ce qui restera si je n’agis pas. Brisé, brisé, brisé, je vais me briser ! Dans un instant, une seconde, une minute, une heure, une éternité ! Rien, rien n’a plus de sens. Perdu dans un chaos qui n’a plus de sens pour qui que ce soit. Ça n’a pas de sens, ce monde n’a pas de sens. Le haut, le bas, à l’envers, à l’endroit. Je crois que je vais vomir. Je crois que je vais étouffer. Je crois que je vais cesser d’être. Après tant de fois à avoir plus que frôler la mort. C’est d’une étrange manière qu’elle se présente à moi. Presque ironique. Trop ironique.

Le monde a disparu. La rue a disparu. La place a disparue. Les gens ont disparu. Comme si la lumière ne se reflétait même plus sur mes rétines.

Je ne te vois plus.

Je ne sens plus rien. La vague odeur de pollution, un léger parfum fleuri... était-ce le tien ? La fragrance que le monde prend quand il est surchargé de gens. Crispé, est-ce que j’agrippe seulement quelque chose ? Est-ce que l’air a toujours cette constance ? Cette force ? Cette oppression ? A-t-il toujours été si lourd sur mes épaules ? Si chaud ? A me comprimer fort... fort.

Je ne te sens plus

La seule constance est ce vacarme. Ce vacarme, ce vacarme constant. Ce vacarme constant. Ce vacarme constant. Je n’entends plus la rue. Je n’entends plus les gens. Je n’entends plus la vie. Je n’entends plus les machines. Je n’entends plus rien qu’un vacarme. Un vacarme constant.

Je ne t’entends plus

Je ne t’entends plus

Je ne t’entends plus

Je vais me perdre ! Aide-moi ! Quelqu’un ! N’importe qui ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas que cette histoire se termine ainsi ! Non ! Elle ne se terminera pas ainsi ! Pas question ! Pas après tout ce bordel qu’ont été ces derniers mois, ces dernières années ! Shit... shit, shit ! Si je dois finir consumé, ce ne sera pas sans un dernier combat ! Sans une dernière lutte ! Je ne veux plus ! Je ne veux plus m’éteindre sans avoir laisser mon empreinte sur ce monde, sans avoir revu le mien !

Fuck, si tu as la moindre solution, je la prendrai !

Au milieu de cet orchestre qui a perdu son meneur, une voix, claire, familière, tranche soudainement. Comme si, par respect, les tonalités s’étaient écartées pour qu’elle puisse résonner, pour qu’elle puisse me parvenir. Surréel... je ne suis même plus surpris, à la seconde où je comprends que c’est de toi qu’il s’agit. Parce que... même dans cet état, tu parviens à me sortir un fucking miracle ?! N’arrête pas ! Gheez, ne t’arrête pas ! Parle-moi ! N’importe quoi ! Donne-moi un point d’ancrage, n’importe quoi ! Même tes commentaires insupportables m’iront, même tes raisonnements qui me donnent envie de te frapper m’iront ! Même une autre seconde de ce rire sarcastique m’ira ! Moque-toi ! Peu m’importe. Moque-toi, mais ne t’arrête pas ! Je veux la saisir, de mes deux mains tremblantes, cette voix qui déchire ce ciel musical.

Ne t’arrête pas.

Je ne comprends rien, mais ne t’arrête pas.

Mais elle s’éteint, cette voix incompréhensible. Happée par la foule de sensations, d’émotions, de perceptions. Reviens ! Remplacée ? Au milieu de ce vacarme sans fin, une autre mélodie ? Comment ? Comment puis-je même l’entendre avec ce tumulte ? pas de sens. Mais, comme ta voix, elle s’impose, écarte les autres par sa simple présence. Elle se fait cristalline, elle se fait si... si... si... !

Elle est différente. Elle est ancienne, cette mélodie. Les relents modernes n’ont pas d’emprise sur elle ? Un autre temps, un autre monde, pourquoi est-ce que je la remarque seulement maintenant ? Familière, pourtant inédite ? Je veux la rejoindre, je dois la rejoindre. Est-ce mon salut ? Ou un simple requiem ?

Ah ! Que ce vacarme cesse !

Alors ignore-le !

Je suis si doué pour ignorer le monde. Et puisque le monde a décidé de s’imposer à moi, je vais simplement l’étouffer. La musique, seule celle-ci doit avoir de l’importance. Ignore. Ignore. Ignore tout le reste. Ignore la panique. Ignore le vacarme. Ignore l’orchestre qui se désaccorde. La musique. Juste la musique. Juste la musique.

Juste ta musique.

Des notes familières, je jurerai les avoir déjà entendues avant. Une mélodie familière, je dois forcément l’avoir déjà entendue. Une dissonance qui n’a pas sa place, cette version n’est pas la même. Un tempo qui s’emballe, erratique, panique. Je jurerai entendre mon propre cœur imploser dans une double-croche.

Et brusquement, tout s’arrête.

Un calme fracassant me frappe alors j’halète bruyamment pour reprendre de l’air. Quand est-ce que j’ai arrêté de respirer ? J’ai réellement arrêté de respirer ? Mes poumons me brulent tellement que je crois bien que oui. Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Un tintement métallique me ramène à la réalité. Je l’ai lâché. Mon Player pin’s. Ton Player pin’s. Il s’est écrasé au sol, a roulé quelques instants, puis s’est stoppé sur le sol gris et froid. Le sol... le sol est revenu ! L’air est revenu. Les gens sont revenus. Le ciel est revenu. Tu es revenu ! Non... Je... je suis revenu ! Je dois forcer mon corps à arrêter de trembler, l’empêcher de vouloir verser des larmes honteuses. Impossible... je n’y arrive tout simplement plus. Je ne peux, ni ne veux retenir ce soulagement coupable. Une voix rauque et brisée de sel s’élève. C’est la mienne.

« Qu’est-ce qui t’a pris autant de temps ?! »

Une seconde, une minute, une heure, un jour, une semaine, un siècle, combien de temps j’ai pu passer dans cet enfer ? Malgré ce reproche que je t’adresse, les yeux rivés sur ce sol sale et froid, les yeux rivés sur ce pin’s que je n’ose même pas ramasser, je ne parviens pas à te lâcher. Je serre si fort tes mains, j’ai peur qu’elles s’éloignent. J’ai peur que le monde disparaisse. J’ai peur de disparaitre une nouvelle fois. Je n’arrive pas à comprendre ce que s’est passé. Je n’ai fait que te scanner, j’aurai dû entendre quelques pensées aléatoires, voire même une insulte habituelle ou encore une ‘vidéo’ que tu aurais cruellement jouée pour te foutre de moi, mais... mais... ! Juste une vague. Implacable. Une vague m’a emportée dans un torrent dont j’ai cru ne jamais me sortir. Un torrent... musical ? Je ne sais pas si je suis censé en rire ou en pleurer. Je ne sais pas si j’en ris ou si j’en pleure. Les deux à la fois je pense.

« Ta tête est fucked up... Shit... ! Je hais les gens. Je hais tellement les gens... »

Je n’attends même pas de réponse je crois. Je ne fais que répéter cette phrase qui me protège depuis tant d’années. Je n’ai jamais autant souhaité que le monde disparaisse. C’était bien des gens, n’est-ce pas ? C’est de ça que tu parlais ? Chaque individu, réduit à l’état d’une playlist qui résonne sans arrêt dans ta tête. C’est ça, être toi ?! Comment as-tu fait pour ne pas tout détruire plus tôt ?! Pour ne pas te jeter de la tour du 104 ?! Je lève mes yeux vers toi, tente pathétiquement de sécher les larmes qui les obstruent avec mon épaule. Je n’ai pas encore réussi à te lâcher. Je ne sais pas si je te comprends mieux, ou si quelque chose s’est brisé. Je crois que je commence à avoir peur de te comprendre. Je crois que je commence à avoir peur de comprendre. Et pourtant... et pourtant... Dans ce vacarme sans fin, j’ai la sensation d’avoir touché quelque chose d’important du doigt. Familier et inconnu. Connu et frissonnant.

« T’as paniqué... Gheez, je devrai te frapper... juste... »

De nouveau, des larmes montent. Je détourne le visage, souffle lentement pour essayer de me calmer. J’ai déjà hurlé à cause de toi, je n’ai pas envie que tu profites de ce spectacle.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Mar 17 Déc - 9:22



Lazy Sunday †





Ce n’était pas une bonne idée. Bien sûr que non. Comment ai-je même pu songer que ça se passerait bien ? Nous ne sommes plus à Shibuya. Évidemment qu’une exposition à un tel orchestre désaccordé ne mènerait à rien de bon. Même moins nombreux, ça reste trop périlleux, dangereux. Et si tu n’arrives pas à atteindre ma Musique, que dois-je faire ? Une autre solution, je dois trouver une alternative.

Réfléchissant tout en regardant autour de nous pour voir si quelque chose pourrait servir, mes yeux s’arrêtent un instant sur ton casque. Peut-être que… ? Après tout, il a étouffé les Musiques que j’entends jour et nuit durant tout le temps que tu me l’as prêté. Il fonctionnera sûrement sur toi aussi, n’est-ce pas ? Espérons-le. Ce n’est qu’une théorie, puisque contrairement à moi, tu n’entends pas ces Musiques autrement que par la lecture des pensées.

Devrais-je tester cette théorie maintenant ou attendre que tu tentes de t’en sortir toi-même en suivant mes indications ?

C’est un autre risque à prendre. Je ne connais pas les conséquences sur un Humain quand il est brusquement écarté des pensées d’autrui. Un choc mental ? Cela ne semble pas impossible. Rester coincé dans la tête d’autrui alors que le revient à lui ? Non, c’est trop peu probable, ce n’est pas un transfert d’esprit. Simplement ajouter une charge musicale ? C’est une éventualité, au lieu de t’en libérer.

Je méprise cette situation qui me laisse un goût amer de ne plus rien savoir. Un goût amer d’impuissance.

Honnêtement, je suis plus que largement capable d’expliquer le fonctionnement des univers parallèles, mais évaluer les dangers potentiels de ma théorie ? Impossible. Ignorant et inutile. C’est assez pathétique.

Tout ce que je peux faire pour le moment est de patienter, serrant tes mains dans les miennes pour que tu saches que je suis toujours là.

Je ne partirai pas. Je ne t’abandonnerai pas. Je le promets, je le jure. Sur mon titre de Composer (qui n’a plus réellement de valeur à l’heure actuelle), sur ma vie d’Humain (a-t-elle même plus de valeur ?). Tu ne m’as pas abandonné à Traverse lorsque nous nous sommes revus après deux ans de silence. Il est de mon devoir de te rendre la pareille.

… Je ne veux pas te perdre. C’est un fait. Un fait que tu n’as pas besoin de connaître, mais toujours un fait. Et pas seulement à cause de Shibuya. Continuons d’ignorer cela pour le moment. C’est sans importance. Crois-moi, ni toi ni moi ne voulons savoir où conduit ce fait. Il vaut mieux ne pas y prêter attention.

Ne t’aventure pas trop loin, si tu réussis à attraper ma Musique. Et je peux dire que tu l’as. La tienne hurle petit à petit, doucement, très lentement moins sa douleur. Tu es sauvé. Le tourbillon t’a recraché. Tu as saisi la corde, et tu remontes tant bien que mal vers la surface. Tu es, si pas sain d’esprit, au moins sauf. Tu auras besoin de repos, ça ne fait aucun doute. Quelques heures, quelques jours ? Je ne peux le dire, je pense que cette ’’expérience’’ varie d’un individu à l’autre.

La ’’palpitation’’ qui parcourait mon corps s’adoucit jusqu’à disparaître complètement. Je crois que les Humains appellent cette ’’palpitation’’ : adrénaline. Si je ne tenais pas tes mains, je sens que mes épaules se seraient affaissées et j’aurais soufflé longuement. ’’Soulagement’’.

La très brève envie de te tirer dans mes bras passe et s’évanouit aussi vite qu’elle est venue.

Alors que tu reprends calmement conscience avec la réalité, recouvre pied dans le monde réel et plus silencieux, je perçois ta Musique qui ’’arrache’’ les notes parasites. Elle se nettoie d’elle-même, ce qui est plutôt un avantage quand je n’ai plus les capacités d’aider et d’accélérer le processus. L’espace d’une seconde, elle s’emmêle avec la mienne comme si elle ’’vérifiait’’ une note – un élément, un détail ? – avant de reprendre son propre ’’chemin’’.

Par impulsion réflexif à cet ’’échange’’, je relâche tes mains pour faire autre chose ; en somme, je me penche pour ramasser le – mon – Player Pin que tu as laissé tomber. Je passe mon doigt dessus pour éliminer la poussière. Je reste fixé dessus avant de lever les yeux vers les quelques passants circulant sans même réellement nous remarquer. Une simple petite concentration, et je pourrais entendre leurs pensées. Celles de ce promeneur avec son chien, ou celles de cet enfant avec son jouet, ou encore celles de ce supposé couple récent si la rougeur sur leur visage et leur hésitation à se tenir la main est une indication.

Une simple petite concentration, et je pourrais entendre tes pensées.

Ce qui n’est pas nécessaire lorsque tu les craches assez ouvertement à côté de moi. J’hausse juste les épaules en revenant à te regarder avec une expression légèrement impassible, en guise de réponse. Avec le temps, ce dont je n’étais clairement jamais en manque, on s’y habitue. Je m’y suis habitué. Et ce n’est même pas un dixième de ce que j’entendais à Shibuya.

« De mon point de vue… » Un arrêt, un doute. Très court, mais bien présent. Un ton plus bas qui le souligne, je parle plus à moi-même qu’à toi : « Je crois que ça me donne l’impression d’être ’’vide’’. »

Aussi sensé que cela puisse paraître pour les Humains ou même pour tout être vivant. Je te quitte à nouveau du regard pour observer le ciel plutôt clair. Sauf peut-être concevable par ce cher Producer. Où qu’il soit en ce moment. Ne recevant aucune nouvelle, je ne sais pas s’il est coincé avec Eux, ou s’il s’en fiche de ce qui est arrivé à Shibuya et ses habitants. C’est agaçant. Well, s’il est avec Eux, je lui suis probablement d’une meilleure ’’aide’’ en restant à distance. Ou en tout cas, ça m’étonnerait qu’Ils apprécient d’apprendre que je suis bien en vie. Même si je ne supporte pas l’idée qu’il—

Tiré brusquement hors de mes pensées suite à tes derniers mots, je me crispe presque imperceptiblement.

Comment ?

Si vite ?

Est-ce la raison pour laquelle ta Musique a semblé ’’vérifier’’ quelque chose ?

Non, non, c’est impossible. Comment as-tu pu comprendre aussi rapidement à ’’lire’’ les Musiques ?

C’est une mauvaise nouvelle. Très mauvaise. Tu as à peine été en contact avec ma Musique plus de deux minutes. C’est trop tôt pour que tu assimiles déjà une telle compréhension. Un hasard ? C’est également trop précis. Et puis, tu l’as élevé à voix haute sans la moindre trace d’indétermination. Non, tu es certain d’avoir compris ce que tu as entendu. N’est-ce pas ?

Adoptant un vague air interrogatif, une main posée contre mon menton, je tente de te faire croire que tu t’es trompé, que tu as imaginé ou inventé ce que tu as capté. Avec la cacophonie dans laquelle tu étais plongé, c’est tout à fait logique que tu aies supposé avoir entendu ça.

« De quoi parles-tu, Neku ? Je suis conscient que ce que j’ai suggéré était un acte risqué, surtout pour toi, mais je sais encore ce que je fais aussi. »

Inconsciemment, ma prise sur le Pin noir à tête de mort blanche s’est resserrée. Inconsciemment, si la ’’panique’’ est revenue brouiller les notes de ma Musique, alors je n’y prête aucune attention. Je reste simplement concentré sur toi, à rassembler mentalement tous les arguments valables pour réfuter ce que tu as perçu avec une aussi grande facilité.

Même si, quelque part, la petite partie du moi qui n’oublie pas et n’oubliera jamais son ancien titre de Composer est sincèrement époustouflée par tes compétences, impressionnée et fière de toi. Shibuya, si Elle pouvait voir ça, le serait également. En fait, Elle sauterait probablement de joie en applaudissant. Mais ce n’est pas le point pour l’instant.

Je dois d’abord régler ce nouveau problème. J’espère que ça n’a pas éveillé tes potentielles capacités censées te mener au titre de Conductor. Normalement, je ne pense pas que ce soit possible sans l’influence de Shibuya. Ou peut-être les as-tu toujours eues naturellement sans t’en rendre compte ? Cependant, au cas où, je vais garder un œil là-dessus.

En outre, quelle importance ça a, de savoir que j’ai ’’paniqué’’ ? N’est-ce pas juste une des innombrables et inutiles émotions typiquement humaines ? Je peux plus ou moins la reconnaître pour l’avoir ressentie à plusieurs reprises, ces derniers temps, mais que signifie-t-elle, en soi ? Tous les Humains ne ’’paniquent’’-ils pas à un moment ou à un autre de leur vie ? Pourquoi ça te semble si exceptionnel que tu dois le soulever ? Quelle logique ont les Humains à mentionner l’évidence comme si c’était incroyable ou surréaliste. Si encore tu avais vu mes anciennes ailes, j’aurais pu comprendre ta surprise. Mais une banale émotion ? Non, ça n’a aucun sens.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Beyond the Keyhole :: Expositio. :: Villes & Villages. :: San Fransokyo.-
© Beyond the Keyhole, 2018 - toute reproduction est prohibée.