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Parlez-vous français ? ▬ [TEKONWENAHARAKE]
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Gaston
Hunter
Gaston
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Dim 22 Sep - 15:30
« Gaston, ralentis un peu ! »

C’est un Lefou essoufflé qui essayait tant bien que mal de suivre les grandes enjambées de Gaston, dans ses bras plusieurs gibiers d’oies sauvages qu’il avait entassé comme il pouvait, non sans une certaine nausée.

« Je ne vois plus rien, faisons une pause ! »

On ne peut pas dire que leur entrée dans la forêt avait été discrète, en fait, cela faisait bien plusieurs heures que les deux compères provoquaient le chaos à chacun de leur pas. Sous les coups de feu de Gaston et à coup de jérémiades pour Lefou. Et l’un des deux commençait à avoir raison de la patience de l’autre.

« Gastoooooon ! »

Le voilà qu’il posait genou à terre en laissant écrouler les cadavres d’oiseaux devant lui, s’il pouvait il retiendrait Gaston par le revers de son pantalon, si ce dernier ne se mit pas à hurler sur lui.

« Arrêtes de te plaindre ou je te donnerai une bonne raison de me supplier ! »

Et il le menaça du manche de son tromblon, ce qui provoqua le repli du petit homme qui cachait sa tête sous ses mains, n’osant plus rien dire. Heureusement pour lui, Gaston n’en fit rien et se contenta de tourner la tête pour observer l’horizon… Un bruit semblait même avoir retenu son attention. Devant le silence inhabituel de son « chef », Lefou osa ouvrir un œil :

« …Gaston ? »
« Chut !... »

Il fit un geste brusque vers Lefou qui se replia de nouveau à même le sol, craignant que le coup finisse vraiment par partir cette fois… Mais de nouveau, Gaston se contenta juste de s’éloigner, son allure se faisant plus prudente et ses pas plus lents également. Lefou n’eut aucun de mal à le rattraper cette fois (sans oublier bien-sûr son bagage de chasse) et se contentait maintenant d’observer dans un silence respectueux le chasseur.
Appuyant son fusil contre son épaule, il commença à viser : au loin, la silhouette d’un chevreuil, a priori seul, qui levait la tête. Mais là était la chance de Gaston, il ne semblait pas du tout avoir remarqué la présence de l’humain. Il ne mit pas longtemps avant d’abattre la bête d’un seul coup de feu, sans même frémir. En quelques secondes, la terre s’échappait sous les jambes de la bestiole et cette dernière s’effondra à terre, une balle dans le cœur. Le travail avait été propre, de manière à ne pas abimer inutilement la peau de bête, ni perdre la qualité de sa viande, bien que cet animal avait l’air déjà stressé par quelque chose…

Lefou bondit de joie derrière le chasseur.

« Wow, dans le mille ! »

Gaston soupira profondément, l’agacement retenu en serrant des dents.

« Silence…Tu vas faire fuir les autres. »

Rapidement, les deux rejoignirent le corps sans vie de l’animal, Lefou se précipita d’ailleurs pour le traîner par les sabots. Gaston lui n’en fit rien, contemplant d’un œil froid mais pensif, le visage de la bête. Son expression dubitative n’échappa pas d’ailleurs à son complice.

« Eh bien, Gaston ! Qu’est ce qui ne va pas ? »
« …Quelque chose cloche. »

Lentement, Gaston se retourna, trombone toujours en main. Il ignorait s’il devait craindre des Heartless ou un Homme, mais il y avait bien quelqu’un qui avait inquiété le chevreuil bien avant sa mise à mort.

« Nous ne sommes pas seul. »
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Tekonwenaharake
Hunter
Tekonwenaharake
Parlez-vous français ? ▬ [TEKONWENAHARAKE] Tumblr_om8o8umlpY1tw2hyao3_540 Messages : 80
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Dim 22 Sep - 16:17
Parlez-vous Français?
« Into The Woods »
Quels étranges retournements de situation.

La voilà en plein milieu d’une forêt, seule, loin de l’endroit dans lequel elle se trouvait il y a quelques secondes à peine. Autour d’elle, rien de plus que les ombres des arbres; une flore absolument magnifique, aucunement teintée de la noirceur rencontrée avant.

Elle ne sait trop ce qui s’est passé. Une créature blanche lui a foncé dessus dans un cri de surprise, échappant à son passage un cristal, qui, en percutant le sol, avait ouvert sous elle un portail.

Elle y était tombée et, soudainement, le paysage avait changé, comme il avait changé lorsqu’elle s’était évadée du vaisseau de ses bourreaux, il y a quelques jours à peine.

Et elle a faim. Elle a extrêmement faim. Bien heureusement pour elle, les forêts regorgent de nourritures diverses, et c’est bien rapidement qu’elle se met à défricher les buissons et les arbres à la recherche de racines et de baies.

C’est en faisant cet ouvrage – ramassant des baies, des champignons, des racines – qu’elle se retrouve face à une trace très fraiche. Un chevreuil.

Oh, elle en a oublié le goût. Ça fait si longtemps.

Alors, aussitôt, elle prend son arc et suit sa trace. La traque durera des minutes interminables, des heures, avant qu’elle voie enfin la bête au loin, affairée à trouver de la nourriture.

Au loin, des explosions envoyant des frissons dans tout son corps. Elle ne connait pas ce bruit. Il n’est pas naturel.

Sa traque devra attendre.

Tekonwenaharake grimpe dans un arbre, à l’abri des regards de quiconque viendrait. Le cœur battant, le ventre affamé, elle entend des voix chuchotées au loin … dans un langage qu’elle reconnait avec surprise.

Puis, un nouveau coup. Violent, près. La bête qu’elle traquait s’effondre sans plus de cérémonies au sol et l’amérindienne sent son propre cœur s’effondrer dans sa poitrine. Quelqu’un a tué la bête, et cette personne se rapproche.

L’envie, la jalousie et la faim font un très mauvais mélange. Sa traque a duré des heures, et voilà que ces hommes abattent sa proie et la réclament?

Elle ne peut laisser les choses se passer ainsi.

Une flèche se juche dans un sifflement contre l’écorce d’un arbre, à quelques centimètres à peine de la tête de l’homme vêtu de rouge. Plaintes aigues du plus petit homme qui se cache le visage en laissant tomber sa charge au sol.

Un silence de mort s’établit dans la forêt.

Les yeux de Tekonwenaharake fixent ceux de l’homme à l’arme de métal. Elle ne ressent aucune peur au plus profond de son esprit, qu’une longue et profonde interrogation. Comment des êtres si bruyants peuvent abattre aussi facilement un animal?

Et pour qui se prennent-ils pour tout simplement laisser le corps choir sans remercier son esprit pour la viande donnée, pour son sacrifice?

Ces hommes parlent le français. Comme son père; mais ne lui ressemblent en aucun cas. Elle a entendu parler de ce pays où une partie de ses ancêtres ont vécu. La France. Serait-ce là où elle se trouve?

Elle n’est certainement pas en « Nouvelle-France » ; loin des terres ancestrales de son peuple. Loin de chez elle.

L’amérindienne ajuste ses bottes contre l’écorce de la branche avant de se laisser gracieusement tomber de l’arbre, tenant de ses deux mains son arc et une flèche, alors que l’homme, lui, la pointe de son arme de fer.

Un chasseur, comme elle, mais un chasseur sans esprit.

Et encore, son regard se plante au plus profond du sien. Vert contre bleu; dans une silencieuse querelle.
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Gaston
Hunter
Gaston
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Dim 6 Oct - 3:41
On pouvait reconnaître chez Gaston qu’il avait su, depuis toutes ces années, bien cultiver son intuition de chasseur.

Car à peine avait-il eu le temps de parler qu'une flèche vint fendre l'air, se plantant dans l'arbre, juste à côté de sa tête. Cette « menace » eut vite fait de faire brailler Lefou qui alla trouver refuge entre les cailloux (Sombre idiot, tu vas abimer les peaux), tandis que Gaston, ni plus ni moins impassible, tourna simplement la tête en direction du tir. Il avait dû se faire quelque part en hauteur et, en effet, il y avait un grand chêne bien feuillu à quelques mètres devant eux. Une planque parfaite pour un guet-apens, encore faut-il savoir grimper à un arbre.

Dans ce silence assourdissant, où Gaston avait juste fait un pas en avant en direction de l’arbre, il ne semblait plus entendre son cœur battre la mesure de l’attente, les tempes chauffées par une adrénaline retenue quelque part au fond de sa cage thoracique. Avait-il peur ? Pas le moins du monde, quand on est Roi sur son propre territoire, c’est aux intrus d’avoir peur. C’est ce que ses prunelles bleues semblaient dire en détaillant chaque branche, espérant distinguer une ombre se dessiner en filigrane derrière les feuilles.

Puis finalement, c’est bien un bruissement de feuilles qui retint son attention, suivi aussitôt après par l’apparition de la menace, juste au pied du tronc de sa cachette. Au même moment, Gaston la tenait en joue, derrière lui Lefou qui n’avait pas levé un œil, et entre eux deux, surtout, le chevreuil abattu.

Elle était armée d’un arc déjà équipé d’une flèche, ce qui voulait tout dire sur ses intentions, et portait des vêtements en cuir de bête et en fourrures, tenue qui semblait présagée qu’ils avaient devant eux une « sauvage » qui avait dû se perdre entre deux bois pour se retrouver par erreur dans leur forêt civilisée.

Sans pour autant baisser le regard, Gaston inclina légèrement son arme, avant d'induire un mouvement de la tête sur le côté. Se sentant clairement en supériorité technologique (rien que ça), il préférait laisser une chance à cette indigène de s’enfuir.

« Toi, partir. Pas chez toi ici. »
« P-Personne n’est mort… ? »
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Tekonwenaharake
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Tekonwenaharake
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Dim 6 Oct - 12:35
Parlez-vous Français?
« Into The Woods »
Et voilà qu’il s’adresse à elle dans un français bâclé et condescendant, émettant un mouvement de tête lui faisant signe de ficher le camp. Elle fronce les sourcils, ses yeux d’émeraude plus vindicatifs qu’autrefois. Elle en oublierait presque les principes de son Peuple.

L’esprit de cet homme est inébranlable, mais aussi plein d’une fierté qui n’a pas lieu d’être. Elle est démesurée, et montre, peut-être, au fond, un manque profond, comblé de la mauvaise façon.

Mais elle a faim, et ce cerf se tenant entre leur corps tendu appelle à son estomac en une douloureuse sérénade.

L’arc toujours baissé, mais le regard toujours juché au plus profond du sien, elle s’enracine. Elle n’a pas l’intention de partir.

▬ Vous n’êtes pas chez vous. Votre esprit n’est pas celui de cette Forêt.

Ils la dérangent. La forêt les craint ; et son abondance se fait tumultueuse par leur chasse trop excessive, par ce respect qu’ils ne lui offrent pas. Étrange que la forêt ne craigne ce pauvre esprit simplet suivant cet homme comme son ombre. Il est toujours caché, tremblotant, n'osant qu'à peine lever la tête pour assister à la querelle.

Tekonwenaharake lève le menton, soutenant le regard de l’homme en rouge, s’adressant à lui dans son propre langage, sans vaciller une seule seconde. Son français est aussi fluide que le sien, et elle n’a pas l’intention de lui donner cette victoire.

▬ Je ne partirai pas. Ton arme de métal ne m’effraie pas.

Certes, le manque de nourriture la faiblit et la traque a été longue, mais elle a confiance en ses réflexes, malgré ces trois ans passés à ne pas les affiner.

Elle ne lui montrera aucune faiblesse.

… mais son corps n’est pas du même avis, et un gargouillis vient briser ce silence.

Et bien qu’elle maudisse son corps, silencieusement, elle ne faiblit pas, et garde cette même posture, ce même regard : l’homme ne pourra s’en sortir aussi facilement.
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Gaston
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Gaston
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Dim 6 Oct - 16:24
« Vous n’êtes pas chez vous. Votre esprit n’est pas celui de cette Forêt. »

Ok, là pour le coup, c’était surprenant. Voilà le chasseur et son acolyte tous les deux désarmés devant l’indigène, leur expression du visage partageant le même air ébahi, à un point où ils restèrent interdit devant ses propos. Particulièrement Gaston, qui sentait bien une certaine animosité de la part de la jeune femme, peut-être parce que c’était lui qui était armé.

« Je ne partirai pas. Ton arme de métal ne m’effraie pas. »

Gaston resserra par réflexe sa prise sur son tromblon, il n’aimait pas trop qu’on lui parle sur ce ton, encore plus qu’on lui donne des ordres. Pour qui se prenait-elle ? A qui croyait-elle s’adresser ? Bien-sûr que Gaston était chez lui, c’était SA forêt, il y chassait depuis des années, ainsi que son père et sans doute le père de son père avant lui. Si elle croyait l’impressionner avec ses phrases abracadabrantes et ses grigris en plumes, elle ne savait clairement pas comment il s’appelait.

« Soit, dans ce cas…- »

Un pas en avant, l’arme légèrement redressée, Gaston se penchait un peu plus vers l’inconnue qui lui tenait toujours tête. Et Lefou, derrière, se rongeait déjà les ongles à l’idée que la situation dégénère. C’était sans compter sur un gargouillement bien tombé qui brisa clairement ce moment de tension, pourtant digne à être inscrit quelque part sur un registre.
Aussitôt, Gaston jeta un œil déconcerté vers Lefou, qui se tourna lui-même vers le chevreuil, avant de se rendre compte qu’aucun d’eux n’avait été responsable de ce bruit déroutant. La véritable responsable se tenait en vérité devant eux, n’avait pas bougé d’un cil, et semblait toujours aussi imperturbable, malgré les deux regards qui la dévisagèrent curieusement.
Même Gaston ne savait plus trop quoi dire dans ce genre de situation, faire comme si de rien n’était ? Heureusement, il n’eut pas à réfléchir (quelle horreur), son acolyte s’en chargea pour lui.

« …Vous avez faim ? »

D’un seul coup, cette étrangère paraissait presque amicale dans un tel moment de faiblesse. Et Lefou voyait ici une occasion pour éviter que cela finisse dans le sang.

« Vous voulez un bout de ça ? »

Lefou pointa du doigt une des pattes du chevreuil, allant même se baisser pour la soulever, avant de se faire violemment taper sur la tête par le poing de Gaston.

« OUTCH ! »
« Qui t’as permis de décider A MA PLACE ? »

Lefou se massa douloureusement la tête, assis à même le sol.

« Je pensais qu’on pouvait peut-être trouver un arrangement… »
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Tekonwenaharake
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Dim 6 Oct - 21:42
Parlez-vous Français?
« Into The Woods »

Elle peut être sure d’une chose : elle a eu un effet sur ces hommes. Leur visage ne reste pas aussi impassible que le sien, n’emprunte pas l’esprit du Loup, la détermination du Renard. Mais sa détermination amène chez l’homme en rouge un élan de colère qu’elle ressent au plus profond de ses yeux et de son esprit.

Soit, dit-il, avant de s’approcher de plus belle, son arme de métal redressée légèrement en signe de provocation. Et elle ne bouge pas, attend d’avoir l’avantage dans une attaque-surprise, quand le rugissement de son ventre parvient finalement aux oreilles des hommes.

Et encore une fois, elle les surprend. L’homme en rouge arrête ses actions agressives pour se retourner vers son congénère, avant de remarquer que c’est bien de son ventre, à elle, que provient le son l’ayant trahie dans son stoïcisme.

Tous deux la dévisagent alors avec un air tout aussi confus qu’intrigué, et elle ne peut s’empêcher de se sentir inconfortable face à ces regards, malgré qu’elle reste aux aguets, ses yeux toujours plantés dans ceux de l’homme ayant tué sa proie.

Le plus petit brise enfin le silence, lui demandant si elle a faim.

Son regard se détache finalement de celui de l’homme en rouge pour se poser sur le plus petit, qui, malgré sa question, semble tout à fait mal à l’aise. Tekonwenaharake ne répond pas, et le petit ne lui en donne pas la chance, lui demandant si elle veut une part du cerf abattu, se baissant pour soulever celle-ci. Mais son geste est brusquement interrompu par l’homme en rouge, qui vient, de son poing, assommer le pauvre homme qui tombe au sol par la force de son coup.

Si c’est de cette façon que cet homme traite ses amis…

Ce geste perturbe l’Amérindienne au plus profond d’elle-même, et un profond frisson parcourt son échine. Elle se sent prise au dépourvu — mais l’homme en rouge reste beaucoup moins intimidant que ses bourreaux. Surtout que, à ce moment précis, l’attention n’est plus sur elle. Elle aurait toutes les chances de frapper — de les faire fuir ou de fuir.

Mais quelque chose la pousse à rester. Elle ressent ce sentiment comme si les arbres en eux-mêmes lui murmuraient. Serait-ce un moyen pour eux de les sauver de cet homme ? Elle n’en sait rien. Mais peu importe ce qui la pousse à rester, ça n’augure rien de bon pour elle, et elle le sent au plus profond de son être. Alors elle murmure, dans un souffle :

▬ Ugh, que les Esprits me guident.

Elle secoue la tête, doucement, avant de soupirer longuement.

▬ Une telle violence n’apportera à rien, Carquois-Aux-Flèches-Trop-Longues.

Et elle ponctue ses phrases en se mettant en mouvement, sautant sur l’arbre contre lequel sa flèche était venue se planter et la décrochant de son écorce. Ses pieds touchent le sol à nouveau et elle inspecte le bout de l’arme et les plumes maintenant abimées. Il lui faudra rafistoler celle-ci plus tard. Tout en s’affairant à cette tâche délicate, elle continue.

▬ J’ai traqué ce cerf durant des heures entières… Et de voir son esprit ainsi souillé m’attriste profondément.

Elle relève le regard sur les deux hommes, mais surtout sur celui qui se proclame le chef, sans pour autant l’être.

▬ J’ai faim — oui. Mon dernier repas remonte à plusieurs jours. Et de vous voir ainsi tuer cet animal m’a rempli de colère.

Et de désespoir, peut-être.

Elle cherche au fond du regard bleu de l’homme une once de sympathie, quelque chose sur quoi elle pourrait tirer afin de pouvoir tout au moins manger — et survivre.

Elle est si loin de chez elle, mais… au moins, cette fois, elle arrive à communiquer sans contrainte.

▬ Loyal-Chien-Aux-Oreilles-Attentives a raison ; nous pourrions peut-être trouver un arrangement.
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Gaston
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Dim 13 Oct - 15:33
A ce moment-là, trop occupé à quereller Lefou, les deux avaient alors totalement oublié la sauvage derrière eux. C’était d’ailleurs bien imprudent de leur part, en effet, un coup de dague dans le dos est si vite arrivé. Pourtant, une étoile brillait bien au-dessus d’eux, car tout ce qui les frappa fut simplement le lourd soupir de l’inconnue qui n’avait pas bougé de sa place et qui au contraire, semblait juger du regard les deux hommes.

« Ugh, que les Esprits me guident. »

Ils tournèrent tous les deux la tête vers elle. Gaston tenant alors le col de Lefou, qui balançait ses jambes dans le vide, profitant de l’air confus de son chef pour reposer pieds à terre et tout naturellement, le chasseur le relâcha.

« Une telle violence n’apportera à rien, Carquois-Aux-Flèches-Trop-Longues. »

Et tandis que l’étrangère partait récupérer sa flèche plantée un peu plus tôt dans l’arbre. Le concerné regardait d’un air encore plus perdu son associé, qui n’en menait pas large non plus.
Pardon ? A qui venait-elle de s’adresser ? Certainement pas à Gaston, en tout cas, le doute persistait dans leur tête embrumée.

« J’ai traqué ce cerf durant des heures entières… Et de voir son esprit ainsi souillé m’attriste profondément. »

Gaston se redressa finalement, laissant Lefou retrouver son équilibre seul. Il rangea son arme dans son dos et s’avança juste de quelque pas, de telle façon qu’il se tenait maintenant derrière elle, croisant les bras sévèrement.

« J’ai faim — oui. Mon dernier repas remonte à plusieurs jours. Et de vous voir ainsi tuer cet animal m’a rempli de colère. »
« Et est-ce bien notre problème ? »

Un silence de nouveau, la tension était encore bien tangible, même si apparemment les deux pisteurs avaient baissé leur arme (pour l’instant), ils continuaient de se dévisager comme si l’un était un animal pour l’autre (et c’était certainement le cas pour l’un d’entre eux).
C’est finalement la femme qui reprit la parole.

« Loyal-Chien-Aux-Oreilles-Attentives a raison ; nous pourrions peut-être trouver un arrangement. »

Lefou étirait déjà un sourire, même si après coup il fronça les sourcils au nom : Chien... ?
Gaston lui se mit à ricaner, d’un coup amusé par cette drôle de façon de nommer des gens qu’elle ne connait pas. Lui qui était au départ farouche à l’idée de partager le chevreuil, il pourrait bien faire un geste pour être un peu plus diverti… Puis surtout il avait des questions.

« Bien, bien, ce n’est qu’un chevreuil après tout…Lefou, je crois qu’on va devoir faire un feu. »

Il tourna les talons et se dirigea vers l’animal, l’attrapant directement pour le charger sur son épaule. Il avait justement repéré une clairière pas loin, ils pourront toujours discuter en chemin… Enfin si déjà elle accepte de les suivre.

« Par contre, ce ne sera pas gratuit. »
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Tekonwenaharake
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Lun 14 Oct - 14:22
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« Into The Woods »
Est-ce bien leur problème?

Ça l’aurait été si elle n’avait pas suivi la voie du pacifisme; si elle avait décidé de tuer un homme pour assurer sa propre survie. Certes, au moment présent, le problème était passé, et, que le Esprits en soient témoins, elle espère ne pas devoir reconsidérer ce choix.

Visiblement, ce n’est pas de la compassion ni de la sympathie qu’elle irait chercher dans le regard du chasseur en rouge. Mais elle pourrait bien la trouver chez le plus petit, qui, déjà, frétille de joie avant que l’incompréhension ne le gagne. Mais peu importe; l’autre s’était alors mis à rire, et elle arrive à distinguer un léger changement chez lui ; une touche d’amusement mêlée à une plus grande touche de curiosité, bien que celle-ci soit toujours bien parsemée d’une certaine prudence.

Bien. Le contraire aurait été déplorable.

▬ Oui; tout peut se régler autour d’un repas.

Et n’était-ce pas d’ailleurs une tradition, bien ancrée dans son peuple? Si elle peut survivre une nuit de plus dans ce monde inconnu grâce à la gentillesse de ces deux hommes, elle peut bien leur accorder quelque chose en échange.

Tout dépendant de ce que ce chef autodésigné demandera.

Alors elle repose son arc contre sa ceinture, rajustant ses vêtements et son carquois, avant de suivre les hommes. Elle aime mieux les avoir devant elle que de les avoir dans son dos.

Les hommes arrivent finalement à ce qui semble être une petite clairière dans le bois – l’endroit idéal pour faire un feu sans tout brûler. Alors elle pose son regard sur le duo, à une certaine distance, patiente, et, surtout, attentive : qu'attendent-ils d'elle?
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Gaston
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Ven 1 Nov - 8:46
«Oui; tout peut se régler autour d’un repas. »
« Nous voilà enfin d’accord. »

Il accorda même un sourire sincère à l’étrangère avant de déjà prendre la route, Lefou à ses talons (non sans que ce dernier jette un regard intrigué à celle qui les suivait derrière).
Le plus petit chuchota d’ailleurs à l’adresse de celui qui portait le gibier sur son dos :

« Ca va aller ?... Je ne sais pas si c’est une très bonne idée de la laisser marcher dans notre dos… »
« Tu as peur Lefou ? »

Gaston ricana et lui jeta un air railleur.

« Elle est morte de faim. »
« …Je ne sais pas, rien ne l’empêche de nous tirer dans le dos, prendre la proie et partir. »


Hm.

Les deux au même moment tournèrent la tête vers « l’indigène », la méfiance remontait, même pour Lefou qui était pourtant optimiste au départ.
Gaston soupira et ralentit le pas, de cette façon, l’étrangère se retrouvait obligée de se rapprocher d’eux et ils pourront tous les deux la garder à l’œil.

« Restons vigilant dans ce cas. »

Les minutes passèrent, sans qu’aucune autre confrontation ne les interrompe, et Gaston finit par laisser tomber le chevreuil décédé dans l’herbe verte. Laissant Lefou seul avec l’étrangère, il alla directement se diriger vers un coin un peu plus abrité (en cas de brusque pluie) pour démarrer un feu. Il y avait déjà quelques branchages, ce sera un jeu d’enfants.
Lefou lui n’osa pas faire un geste, un peu tendu, c’était un peu de sa faute s’ils étaient maintenant dans cette situation. Très brièvement, il lança un regard à la femme, sans pour autant dire un mot, il était devant elle, mais elle restait immobile, peut-être qu’il n’y avait rien à craindre après tout ?

« Alors d’où venez-vous ? »

Les premières flammèches émergeaient déjà de la terre et des brindilles. Assis, Gaston reposa les silex à ses pieds, plutôt satisfait de ce petit feu de camps, qui sera clairement de fortune pour l’instant. Il commença à souffler vers le bas, de manière à faire grossir encore un peu les flammes, cela laissait un peu de temps à l’étrangère pour lui répondre au moins.
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Tekonwenaharake
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Ven 1 Nov - 19:33
Parlez-vous Français?
« Into The Woods »

Ils sont extrêmement vigilants, et Tekon ne peut les blâmer. Elle a bien décroché une flèche à l’encontre de l’homme, alors elle pourrait le retenter. Ils ne la connaissent pas et exercent la même méfiance qu’elle exerce envers eux. Tekonwenaharake n’a aucun choix que de respecter leur décision de la garder plus près.

Et à leur arrivée, le plus grand ne prit pas de temps pour aller chercher branches et brindilles pour partir un feu. Pas la meilleure manière de le faire, dans son expérience, mais tant que ça fonctionnait, elle n’allait pas se plaindre. Et, durant ce temps, l’autre homme, le plus petit, ne faisait pas un geste, ne disait pas un seul mot, la regardant avec cet air inconfortable, presque terrifié. Tekonwenaharake ne voulait plus faire peur, et cette réaction la désolait quelque peu.

Elle s’assoit donc en tailleur devant les hommes, près du feu naissant, quand le premier lui demande d’où elle vient. L’Amérindienne hausse un sourcil. En voilà une bonne question à laquelle répondre… Mais comment? Elle relève la tête des flammes pour regarder l’homme en rouge un instant.

▬ Je viens de Nouvelle-France.

C’est bien le terme que donnent les Français à ces terres, malgré qu’elles ne leur appartiennent pas.

▬ D’un village Haudenosaunee près de la grande rivière.

Une pointe de nostalgie s’immisce dans sa voix alors qu’elle prononce ces mots. Ça faisait si longtemps, déjà, depuis la dernière fois qu’elle avait vu son village. Elle perd ses pensées dans les flammes déjà plus volumineuses du feu.

▬ Mais j’y ai été arrachée. Par des …

Ses sourcils se froncent. Elle n’arrive toujours pas à exprimer toute cette douleur, toute cette expérience en mots.

▬ Des êtres venus du ciel. Je me suis échappée que récemment. Mes aventures m’ont menée ici.

Et elle remonte son regard vers les deux hommes, son air sérieux, mais serein, malgré ses sourcils froncés. Elle avale sa salive. C’est la première fois qu’elle arrive à discuter, à dire, réellement, avec de vrais mots, dans des phrases complètes, ce qu’elle pense réellement.

Et elle n’arrive toujours pas à savoir si l’expérience est réconfortante ou autrement.
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Gaston
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Sam 16 Nov - 13:18
« Je viens de Nouvelle-France. »

Cette réponse manqua de faire cracher un gros postillon sur le feu. Gaston releva vivement la tête, imité très rapidement par Lefou. Les deux regardaient l’étrangère avec de grands yeux, clairement comme si elle était une extraterrestre : ce n’était pas loin de s’y approcher pour eux.

« D’un village Haudenosaunee près de la grande rivière. »
« Jamais entendu un nom si stupide. »

Car oui, les gens comme Gaston aiment penser qu’il n’existe qu’un seul pays important dans le monde, le leur, la France. Qu’est-ce que c’était que cette histoire de « Nouvelle-France » ? Cela sous-entendait que la leur est vieille ? Dépassée ? Révolue ? Gaston retira ses gants jaunes ocre, qu’il jeta négligemment à côté de lui, tout en pestant à la découverte de cette nouvelle.
Nouvelle qui devrait déjà faire partie de sa culture générale, mais n’oublions pas que nous avons affaire à Gaston et que nous sommes dans un petit village paumé de France, l’accès à ce genre de connaissance internationaliste nécessite forcément d’avoir lu ça quelque part dans un livre ou d’être d’un naturel curieux et/ou ouvert d’esprit. Qualités qui manquaient terriblement à notre bon chasseur chauvin.

Repliant sa tête tout en marmonnant des propos incompréhensibles, clairement agacé. Il se mit à écouter qu’à moitié les propos de l’indigène qui avait continué de parler. Lefou, lui, écoutait, clairement plus fasciné que son compagnon, qui haussa juste un sourcil à l’appellation « d’êtres venus du ciel ».
Cela ne l’étonnait même plus vraiment, ici c’était bien l’enfer, alors pourquoi pas des anges kidnappeurs ?

En tout cas, un silence plané et Gaston n’était pas suffisamment insensible pour ne pas sentir que ces mots n’étaient pas anodins dans la bouche de l’inconnue. Il aurait bien pu se demander si elle mentait, ne délirait pas. Dans d’autres circonstances, il l’aurait fait…

« …On peut dire que vous avez eu de la chance d’avoir survécu jusqu’ici. »

Il jeta une autre branche dans le feu.

« Lefou, tu t’occupes de dépecer la viande ? »
« …Moi ? Ah ! Tout de suite ! »

Gaston le regarda s’éloigner de quelques mètres, il n’en dit rien, mais il avait fait un peu exprès de l’occuper. A l’adresse de l’inconnue, il chuchota entre ses dents.

« Tout fiche le camps par ici. »
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Tekonwenaharake
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Dim 17 Nov - 1:55
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« Into The Woods »

Oh, et si elle pensait être déconnectée de son propre monde depuis longtemps, lui le semblait encore plus, malgré le fait qu’il a l’air, à première vue, un citoyen français banal. Et alors qu’il lance, entre deux de ses prises de parole, qu’il n’a jamais entendu de nom aussi stupide, l’Amérindienne ne fait que le regarder longuement, l’expression neutre, presque déçue : elle qui peut finalement s’adresser et se faire comprendre sans problème, pourquoi devait-elle tomber sur une personne aussi fermée d’esprit?

Elle le ressent, au plus profond de lui, d’un simple regard : il ne semble pas être ouvert à une quelconque explication qui dérogerait de la sienne.

Et alors qu’elle finit sa tirade, et que l’homme lui répond, commentant sur sa chance d’avoir survécu, elle hoche doucement la tête.

▬ Les Esprits ont été bienveillants.

Elle avait toujours été choyée, depuis sa naissance, par ceux-ci. Et alors, l’homme se redresse un peu, avant de donner l’ordre à son sous-fifre de dépecer la bête. Et ce, toujours sans le guider dans son dernier voyage. Tekonwenaharake doit se retenir de faire quoi que ce soit, d’imposer sa vision des choses plus qu’il ne le faut. Elle le sait – elle n’est pas chez elle et ne veut donner aucune raison pour initier un combat. Elle le regarde, comme le grand musclé, partir un peu plus loin et s’affairer.

Elle l’entend murmurer entre ses dents, et ne fait que regarder, silencieuse. Semblerait-il qu’elle ne soit pas la seule à avoir eu des problèmes quelconques dans les derniers temps. Elle pose ses mains sur ses propres genoux, penchant lentement la tête. Elle sonde une certaine irritation de sa part – pas seulement envers sa présence en ces bois. D’autres évènements sont venus le perturber.

En contemplant la situation, elle ne peut s’empêcher de laisser s’échapper de sa gorge un court rire amer.

Tout fiche le camp. Oui. Elle n’aurait pas pu dire mieux – le grand Manitou n’avait aucunement fini de la mettre à l’épreuve, et, parmi les hauts et les bas vécus dans les derniers jours, la voici assise devant un homme pour qui sa simple présence est un affront, et qui, de plus, ne semble pas connaitre sa propre culture.

Et c’est présentement la seule personne à qui elle peut s’adresser sans contrainte verbale. Tekonwenaharake secoue la tête. Elle a senti les larmes lui monter aux yeux, sa gorge se nouer, mais pleurer à ce moment aurait été de montrer une faiblesse bien trop grande, surtout devant un homme qui, quelques minutes plus tôt, avait pointé son arme sur elle.

▬ On ne peut que suivre ce qui se met sur notre chemin. En l’occurrence, c’est vous.

Et elle désigne d’un mouvement de tête lui et son partenaire, les mains toujours sur ses genoux, la tête un peu plus haute.

▬ Je m’appelle Tekonwenaharake. Dans la langue de mon peuple, cela signifie « Celle dont la voix perce le vent ».
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Gaston
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Dim 24 Nov - 14:05
« On ne peut que suivre ce qui se met sur notre chemin. En l’occurrence, c’est vous. »

Gaston lui jeta un furtif coup d’œil, avant d’encore plus se renfrogner sans sa posture assise. Qu’est-ce qu’il pouvait bien déclarer face à ça ? L’inconnue avait raison, et si dans son cas elle s’était sentie obligée de suivre les hommes, dans le cas de Gaston il avait été bien obligé de réagir face aux créatures qui avaient attaqué son village. Tout comme ces derniers temps, il avait l’impression que son village était victime de disparitions et d'apparitions étranges, d’inconnus semblant venir tout droit d’un autre monde, qui venait brusquer son tranquille quotidien. Evidemment, cela l’inquiétait profondément, un village aussi tranquille n’avait jamais eu droit à autant d’évènements mystérieux, ce qui le bouleversait profondément, et ça Gaston le savait bien vu qu'il sentait lui-même ces changements opérés chez lui.
Dans ces circonstances, partager un repas avec une indigène pourrait bien devenir anodin dans les prochains mois.

« Je m’appelle Tekonwenaharake. Dans la langue de mon peuple, cela signifie "Celle dont la voix perce le vent". »

Gaston lâcha un pouffement, son ton encore plus sarcastique qu’il n’était déjà jusqu’à maintenant. Mais vu toute la tension emmagasinée ces derniers temps, cela en était presque distrayant, au dépend de l’inconnue bien-sûr.

« C’est donc vraiment une lubie chez vous d’avoir des noms si farfelus et incompréhensibles ? »

Comment elle l’avait appelé déjà ? Il avait déjà oublié, un truc en rapport avec ses flèches, il lui semble.

« En tout cas, pour quelqu’un qui perce le vent, tu m’as pas l’air bien braillarde. »

Il haussa les épaules en lâchant un nouveau rire. Ah, il lui restait donc plus que ça à faire ? Rire de noms idiots avec une étrangère sortant de nulle-part ? Il ne partira finalement pas le ventre et le cœur vide, il se pourrait que cette fin de journée soit plus enrichissante qu’elle n’était prévue d’être au début.
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Dim 24 Nov - 18:46
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« Into The Woods »

Si l’homme semble réagir positivement à son premier commentaire – du moins, y réfléchir plutôt que de le juger à brule-pourpoint, Tekonwenaharake, malgré la grande sagesse octroyée par les Esprits, sent en elle une certaine fureur prendre place, frustration née de son aliénation trop présente et aux commentaires constants de l’homme sur sa parure, sa présence, son mode de vie.

Et alors que l’homme se met à rire alors qu’elle lui explique, elle, calmement, son nom et son origine – l’origine étant très importante pour elle – et fronce les sourcils de nouveau. Cette conversation s’annonce plus rude qu’elle ne le croit d’abord, et l’Amérindienne, déjà fragilisée par son long périple, sent de nouveau sa gorge se nouer et les larmes monter dans ses yeux.

Elle reste cependant droite, ses mains toujours sur ses genoux, alors qu’elle ferme les yeux un instant. Elle a faim. Elle est fatiguée. Elle a mal – un mal qui prend de l’ampleur plus les remarques sardoniques fusent.

Jamais elle ne s’est sentie aussi dépréciée.

Alors elle inspire.

▬ Il est dans la tradition de mon peuple de nommer un nouveau venu par une phrase représentant lui et lui seul. Jusqu’à sa mort, aucun individu autre que lui ne portera son nom.

Un sourire en coin prend alors place sur ses lèvres, alors qu’elle penche légèrement la tête vers la droite, avançant quelque peu son torse vers l’homme.

▬ Le nom est donc un honneur – beaucoup plus qu’une simple identification. Pourrais-je dire la même chose du vôtre? Certainement, d’autres de votre vivant porteront la même appellation.

Ainsi pourrait-elle en apprendre plus sur ce simulacre de culture dont il semblait être si fier.
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Dim 1 Déc - 8:28
« Il est dans la tradition de mon peuple de nommer un nouveau venu par une phrase représentant lui et lui seul. Jusqu’à sa mort, aucun individu autre que lui ne portera son nom. »

Il sent une pointe de sarcasme sortir de la fin de sa phrase. Gaston se tait alors et la regarde, sourcils froncés. Elle, elle penche la tête, les mots aussi aiguisés que ses flèches.

« Le nom est donc un honneur – beaucoup plus qu’une simple identification. Pourrais-je dire la même chose du vôtre? Certainement, d’autres de votre vivant porteront la même appellation. »

Battement de paupière, un puis deux, car l’information met du temps à monter, encore plus à être décortiquée. Petit à petit, le visage de Gaston se décompose avant de se renfrogner, agacé par l’air que se donnait cette indienne. Pour qui se prenait-elle ? Elle n’était même pas d’ici. Il allait lui répondre un mot cinglant avant d’avoir en tête la seule brune qu’il connaissait, pouvant répéter de façon presque aussi nonchalante des phrases si longues. Et cette image le fit sourire, étonnamment. Il en avait même oublié ce qu’il comptait lui répondre, et même ce que venait de dire l’indigène. Il rit pour lui-même, d’une voix grave, celle qui sort du plus profond de son torse bombé.

« Hahaha ! Tout à fait. »

Il ignora au passage le changement d’expression de "Celle-qui-parle-au-vent" ou quelque chose comme ça. Il pouvait entendre dans son dos Lefou qui se rapprochait.

« Nous allons enfin pouvoir manger ! Assis-toi Lefou, nous allons mettre ça à la broche. »

Et aussitôt dit, aussitôt fait, Gaston extirpa des bras de Lefou la viande qu’il avait pour la transpercer d’un bâton, la chaire était tendre, elle ne mettra pas longtemps à cuire.
Le gringalet lui, laissa tomber ses fesses entre l’homme et la femme.

« Je vous entendais rire, vous parliez de quoi ? »

Au moins, lui était plus enclin à écouter et à comprendre un peu, contrairement à la montagne de muscles qu’il servait et qui était maintenant occupé à placer les broches au-dessus du feu.
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Dim 1 Déc - 10:50
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« Into The Woods »

Sa pique a l’effet escompté, et Tekonwenaharake se réjouit de voir son visage se métamorphoser devant ses yeux. De l’air moqueur qu’il arborait jadis, le faciès de l’homme se change en une grimace mécontente, boudeuse, même.

Et elle, son sourire ne fait que s’agrandir. Elle a visé juste et elle le sait. Cet homme ne jure que par sa fierté, et elle vient de lui en enlever une petite partie. Mais il ne dit toujours rien, aucune réplique, aucune remarque, et l’Amérindienne ne peut s’empêcher de trouver cela étonnant — n’était-il pas enclin à répondre à brule-pourpoint depuis tout à l’heure ?

Non. Son visage affiche même un sourire quelque peu béat alors que son esprit divague sur un autre sujet. Puis, un rire.

Vient-il d’acquiescer ?

La satisfaction quitte son visage alors qu’elle fronce les sourcils et penche à nouveau la tête, dans l’autre direction, la bouche entrouverte, comme prête à répliquer, mais sans que rien ne sorte de sa gorge.

Leur interaction est cependant interrompue par Lefou, revenant avec de belles pièces fraichement coupées de l’animal précédemment tué, dont l’homme en rouge s’empare sans plus hésiter.

Tekonwenaharake secoue doucement la tête alors que le plus petit vient s’assoir entre eux, demandant la raison derrière l’hilarité de son compagnon.

Faible sourire en coin chez l’Amérindienne alors qu’elle observe les méthodes de cuisson de l’homme en rouge.

▬ Il semble que votre compagnon aime tourner au ridicule ce qu’il ne comprend pas. 

Faible rire sardonique.

▬ Et il ne semble pas en comprendre beaucoup.

Fragile, l’égo d’un homme ne jurant que par sa force. L’aborigène se rappelle sans mal des hommes de son village, comme Rohahes, dont les nombreuses tentatives pour l’impressionner étaient tombées à plat. Mais même la pensée d’un homme ayant trop essayé et auquel elle n’avait jamais été intéressée lui donne un pincement au cœur. Elle repense à son village, aux grandes maisons longues, aux champs de blé et de courges, et ferme les yeux un moment. Mais elle se redresse, son dos plus droit, les mains sur ses genoux, un sourire doux à l’encontre du petit homme.
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Dim 15 Déc - 9:33
« Il semble que votre compagnon aime tourner au ridicule ce qu’il ne comprend pas.  Et il ne semble pas en comprendre beaucoup. »

Lefou resta interdit devant l’expression de l’étrangère, puis tourna la tête vers le chasseur qui commençait à faire rôtir la viande. Gaston sifflotait tout en faisant tourner les broches, n’ayant sûrement aucune idée des points d’estime qu’il venait de perdre auprès de l’inconnue. Et Lefou était certes un « idiot », mais il restait un ami fidèle, prêt à défendre l’honneur du chasseur quand il était attaqué.

« Gaston est un homme impulsif, mais entier. »

L’homme de petite taille croisa les bras et fronça du nez.

« Il porte le village sur ses épaules, il n’a pas vraiment le temps de s’intéresser au reste. Vous parliez d’êtres venus du ciel, mais ici c’est devenu l’Enfer ! Mais, Dieu soit loué, nous avons Gaston. »

Et il ouvrit son bras d’un air démonstratif vers l’homme qui avait toujours le genou à terre. Lefou se sentait plutôt sûr de lui dans son discours, et si ce n’était pas très malin, ni très diplomate de la part du chasseur de se moquer de la culture de l’indigène, il n’allait pas pour autant accepter qu’on tourne au ridicule son ami.

« Gaston est peut-être maladroit avec ses mots, mais il est fort. »

Son ton était soudain devenu ferme, comme une évidence, un argument imparable.

***

Quelques instants plus tard, les trois étaient autour du feu, toujours plus grand, et Gaston distribuait les différentes broches. Il avait retrouvé une expression neutre, bien qu’il sourit légèrement en contemplant la cuisson de la viande au bout du pic.

« Alors ? Que comptez-vous faire après notre bon repas ? »

Il tourna un œil vers le Courant-d’air.

« Le soleil va bientôt se coucher, et nous ne sommes pas équipé pour dormir ici. »

Il souffla d’ailleurs à Lefou, presque en commentaire à part, bien que la femme continuait de les entendre.

« Les copains nous attendent. »
« Ooh, ce sera une belle soirée ! »
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Lun 23 Déc - 23:52
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« Into The Woods »

Et Tekonwenaharake secoue doucement la tête, son sourire disparaissant pour laisser un air pensif se peindre sur son visage métissé. Simple vocalisation se répercutant contre ses lèvres fermées alors qu’elle repose son regard vers l’homme en rouge.

▬ Un jour, il devra apprendre que la force ne fait pas un Homme.

Commentaire qu’elle porte à elle-même plus qu’au loyal compagnon du chasseur, mais qui reste tout de même assez fort pour parvenir à ses oreilles.

***

Elle agrippe une des broches tendues, prenant une grande bouchée de la viande cuite sur le feu, soupirant de contentement alors qu’elle mâche la chair. Ce goût, elle ne l’avait pas eu en bouche depuis des lunes. Elle a si faim, mais prend tout de même le temps de savourer.

L’homme demande alors ce qu’elle fera après leur repas. Réellement, elle ne sait pas dans l’immédiat. Mais elle sait le chemin qu'elle compte prendre, après avoir comblé ses besoins nécessaires.

▬ Je compte trouver un moyen de retourner parmi les miens.

Elle l’a bien compris, ce serait un périple qui durerait plusieurs cycles de lune. Avant toute chose, elle devrait trouver le moyen de retourner vers Judith, de parler à ce Merlin qu’elle avait mentionné. Ensuite, elle pourrait fermer les yeux, un petit moment.

De finalement reposer sa tête après ce qui semble être une éternité…

L’Amérindienne lève le regard sur la cime des arbres, et, pensive, elle laisse ses yeux suivre les branches bercées par le vent.

▬ Mais vous avez raison. Le Soleil est bien bas vers l’horizon, et la Lune est sur le point de s’éveiller.

Les deux hommes semblent bien ragaillardis par l’idée de se rendre à leur village, mais elle, elle reste dubitative.

▬ Je sais me débrouiller seule.

Elle a souvent dû le faire, lors d’excursions l’amenant loin de son village et de sa communauté, à la recherche de la réponse des Esprits.

Mais l’idée laisse un tremblement se répercuter contre sa colonne vertébrale alors qu’une bouffée d’appréhension souffle en son sein. Pourquoi cette soudaine envie de les suivre, cette soudaine et humiliante démonstration de faiblesse?

Jamais elle n’oserait l’avouer. Comment pourrait-elle devant un homme ne jugeant que par la force afin d’octroyer son respect?

Tekonwenaharake se renferme, faisant de son mieux pour n’afficher aucune émotion sur son visage, laissant la pénombre et les flammes dessiner ses traits. Si elle devait l’être, elle serait ce feu, brûlerait ses inquiétudes, consumerait ses maux.

Mais d’attiser ces flammes, d’entrer en ignition lorsqu’il ne reste plus que quelques cendres, serait plus difficile que prévu.
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Jeu 26 Déc - 11:44
« Je sais me débrouiller seule. »

Gaston se contenta d’hocher la tête aux réponses de la jeune femme. A vrai dire, il n’était surpris par aucune d’entre elle et cette conversation aurait très bien pu se terminer là.

Après tout, cette histoire qui avait très mal commencé se finit plutôt bien, finalement Gaston avait eu une bonne idée (où était-ce l’idée de Lefou ?). Il avait rendu service, s’était retrouvé distrait de cette partie de chasse un peu morne, et il apprenait qu’il existait au-delà de son village une « Nouvelle-France ». Gaston était encore une fois gagnant de cette journée, comme il l’était chaque jour de sa vie (ou presque, le fantôme de Belle lui arracha une nouvelle expression pensive, comme souvent quand il faisait le point de sa journée avant de se coucher).

Son coéquipier, Lefou, n’était pas à plaindre non plus. Après tout, personne n’était mort. Mais lui était clairement plus attristé et inquiet d’apprendre le départ proche de cette étrange inconnue. Mais que pouvait-il y dire ? En plus, il avait déjà été sermonné une fois pour avoir fait preuve d’initiative (même si cette initiative leur avait bien sauvé la mise).

Alors une fois que tout le monde avait bien mangé et que tout le monde avait rassemblé ses affaires pour reprendre la route, le duo d’un côté et l’amérindienne de l’autre, ne restant plus qu’à se dire « au revoir ».

C’était sans se douter de Gaston, plaçant son fusil dans le dos, la tête détournée, s’adressant encore une fois au Vent.

« A l’orée du village, il y a une rivière. »

Un silence suivit sa phrase, même Lefou s’arrêta dans son action, comme interrogatif lui-aussi de ce qui ressemblait de près ou de loin à une invitation.

« C’est en retrait et c’est sûrement tranquille pour y dormir. Il n’y a qu’une maison dans le coin, avec un vieil homme nommé Maurice, qui ne ferait pas de mal à une mouche. Peut-être même qu’il pourrait vous rendre service le matin. »
« Chez Be-…? »
« C’est sur notre route. On s’y dirige quoiqu’il arrive. »

Et ce n’est qu’en terminant sa tirade qu’il décida de tourner un œil vers la femme. Son expression était indéchiffrable, difficile de savoir s’il était ravi ou juste indifférent.
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Mar 28 Jan - 22:07
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« Into The Woods »

L’homme ne semble pas bouger, semble même d’accord – la laisser à elle-même, après tout, n’était pas une grande perte pour un homme qui semblait tout avoir, déjà. Elle ressent toujours un malaise face à lui, à sa prestance.

Ce malaise est cependant atténué par son compagnon, qui, lui, malgré sa naïveté, est empli d’une certaine sagesse.

Et puis, une fois le feu éteint, ils sont prêts à partir – elle, quelque part dans la forêt, à la recherche de l’endroit où elle est tombée afin d’y trouver des indices ou un esprit pouvant la guider, et, peut-être, retourner d’où elle vient.

Tekonwenaharake crut que c’était la fin, que leur chemin se séparait, mais l’homme en rouge, replaçant son arme dans son dos, se remit à parler. Et de ses paroles, l’Amérindienne y vit une invitation, quoique bien subtile, à les suivre.

Elle n’était pas la seule à être surprise – visiblement, le petit homme aussi s’arrêta dans ses mouvements.

Elle ne l’aurait jamais avoué, mais un immense poids venait de s’enlever de ses épaules. La solitude qui l’avait accablée depuis des années prenait fin – et de voir d’autres, simplement d’être en contact avec d’autres êtres non hostiles, qui parlaient la même langue qu’elle – du moins, une de ses langues – la rassurait.

Et alors que le chasseur se retourne vers elle, comme pour attendre sa réponse, l’aborigène hoche la tête.

▬ … J’imagine qu’il n’y a pas de mal si je vous suis jusqu’à la rivière.

Peut-être, ainsi, ne courerait-elle pas le risque d’être de nouveau enlevée par ces êtres du ciel. Elle rajuste son carquois, attendant que les hommes se mettent en marche.
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