twinkle twinkle little star ☼ anna

Dim 3 Fév - 18:00

Main sur sa poitrine d'acier, Terra cherche inlassablement un reste de son cœur. Il sent une fine lumière, quelque chose de presque imperceptible, quelque chose de si petit, de si fragile et de faible... Penser à ses amis réchauffe cette chaleur qu'il ressent infiniment. Comme un écho lointain, il répond, se démène, se défend contre les ténèbres qui l'entoure. Ce petit reste de cœur est fort, malgré le passé, malgré les blessures et les erreurs commis par Terra. Cet éclat chatouillant est prisonnier, pour sûr, le jeune homme le sent à peine, mais le savoir ici, dans le creux de son armure vide, le rassure.

Aqua, Ventus.. Des noms qui résonnent, des restes de souvenirs qui filent ici et là dans son esprit. Indomptable sentiments qui s’éveillent pour aussitôt se dissiper dans le néant. Étaient-ils seulement encore en vie...? Ses précieux amis, si longtemps délaissés... Lui en voudraient-il ? Seraient-ils en colère? Effondraient, attristaient de revoir celui que Terra lui même affirmer comme étant un pitoyable échec et un traitre...?

La volonté est désireuse de lumière et de pardon, mais est-ce que cela sera suffisant se racheter auprès des êtres qui lui sont chers ?

Will they forgive me ?

Sur cette même phrase susurrer à haute voix, une chaleur lui frappa le torse. Installait sur son Keyblade Rider, Terra crut vacillait dans le néant si fort était cette vague étrange. Consumée par les ténèbres et retenue par la lumière, une entité flottait en ces lieux, seule. Terra savait les entrechemins sources de fourberie et de mal. Combien de fois s'était-il fait prendre, combien de fois les appels de Xehanort lui avait coûter le peu de lumière qu'il se tuait à conserver en lui ? Trop de fois... Mais son instinct était aux aguets.

Curieux de croiser une source lumineuse dans ce ramassis d'ombres agglutinées, Terra prit les devant, modifiant sa trajectoire. D'un mouvement brusque, son planeur dévia de 90°. L'armure partit donc a la rencontre de cette étoile qui scintillait faiblement dans le noir.

▬ Hey, Êtes-vous perdus ? Besoin d'aide ?

S'empressa t-il de demander en lui tendant sa main, ou plutôt, son gant métallique. Elle ne pouvait de toute évidence pas rester dans le néant des EntreChemins... Cependant quelque chose d'étrange émané de sa silhouette emmitouflée, quelque chose que Terra ne sut définir.

Preux chevalier sans peur.

Dim 3 Fév - 18:25

Elsa…

Son nom résonne toujours dans mon esprit. Mon être entier se cristallise. Je n’y peux rien. Depuis combien de temps suis-je ici, à errer dans ce vide, à ne plus rien voir, rien entendre ?

Que du vide.

C’est le vide qui m’amène. C’est le vide qui me fait glisser entre ses mains. Je me sens flotter. Le sol a disparu depuis longtemps, aussi longtemps que je me souvienne. Il n’y a qu’elle, elle et son regard, elle et sa détresse. Elle me ronge. Elle m’agresse. J’ai tellement peur. J’ai si mal. Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Pourquoi le froid m’assaillit-il ainsi ? Je me sens si faible et si vulnérable. Ça m’agace. Ça me tue. Suis-je sur le point de m’éteindre ? Je ne peux pas. Elle a besoin de moi, comme j’ai besoin d’elle.

Ma mémoire me semble si loin. J’ai du mal à atteindre ne serait-ce que le souvenir le plus récent, comme s’il s’était lui aussi éclipsé, comme si lui aussi s’amusait à se jouer de moi comme le fait ce froid qui me mord et qui me tue. Depuis longtemps, je sais que ce froid ne vient pas d’elle, mais de l’endroit où je me trouve, mais, même si mes yeux s’ouvrent, je crois les ouvrir sur un vide flou rempli de flocons lointains qui me narguent en me rappelant sans cesse cet hiver éternel, la prophétie enfin réalisée. Je garde mes yeux fermés dans l’espoir de me réveiller de ce cauchemar, aussi naïve puisse-ce souhait sembler.

Est-ce réellement de la neige ? J’ose de nouveau ouvrir mes yeux, mes pupilles se dilatant par le manque flagrant de lumière. Les flocons sont toujours aussi lointains, de ma main tendue, je ne peux même prétendre aller en toucher un seul. Ils sont immobiles, ne tombent pas. Où suis-je ?

Lamentation entrecoupée de tremblements s’échappe de ma gorge. Tout redevient flou ; de mon souffle virevolte une buée blanche. Lentement, mes mains frigorifiées s’emparent de ma cape et la serrent contre moi. J’ai si froid. Ferme les yeux. Ça passera. Tout finira par s’arranger.

Une voix. J’entends une voix au loin qui chuchote quelque chose.

Elsa… ?

Est-ce toi qui viens me sauver ? Est-ce toi qui as bravé ce monde étrange et froid pour venir à mon aide comme j’ai tenté de venir à la tienne ? Dis-moi que c’est toi. Dis-moi que tu ne m’abandonneras pas.

Ma tête se relève. Devant moi, une forme. Je la distingue à peine dans le noir, mais elle est plus imposante que je ne l’aurais imaginée. La voix se clarifie à la deuxième question, si une voix cette chose peut être. Ce n’est pas elle.

« Kristoff… ? »

Murmure inaudible, sentiment de faiblesse. Il m’a tout pris de dire ces simples paroles. C’est à ce moment que je remarque sa main tendue vers moi alors que ma tête se baisse de nouveau. À contrecœur, mon gant bleuté relâche la cape pour venir s’emparer de sa main.

« Où... Sommes-nous ? Où est ma sœur ? »

Je dois la retrouver. Elle aura beau me dire de partir, de la laisser, je dois la retrouver. Elle doit comprendre à quel point elle me manque. Elle doit comprendre à quel point moi aussi, j’ai besoin d’elle. J’ai besoin de toi.

Dim 3 Fév - 19:00

Ce sentiment de solitude était sans précédent chez la jeune fille, comme si une profonde faille, un gouffre se trouvait sous son enveloppe charnelle. Ça grouillait dur, dans son petit cœur gelé, tu pouvais le sentir au traverser de ton corps d'acier. Tu pouvais fendre son âme, sentir son esprit miroiter le doute et la peur. C'est alors que tu te sentis faiblir, l'espace d'un instant, jusqu'à ce que la main gelée de la jeune femme ne s'accroche à la tienne. Comme un vent contraire, comme poussé par un nouveau souffle de vie, ton âme se réchauffe brusquement. Comme si la glace qui lui suintait la peau s'était métamorphosée en une flamme vivifiante et dorée.

Un message de bonté, d'amour a partagé, glissa sous ton épaisse armure. C'est naïvement que tu t'étais approché d'elle et bien que la curiosité soit un vilain défaut, ton instinct avait agi en âme et conscience, guidé par sa lumière. Elle était là, perdue et confuse, comme tu le fus jadis...

Impossible d'ignorer sa détresse

C'est donc avec une certaine force que tu la tires contre ton torse de chevalier. La maintenant par la taille et supportant sa main dans le creux de la tienne, tu essayes de te montrer agréable, malgré ta voix charcutée, qui, petit à petit, devenait de plus en plus humaine. Il est vrai que tu aurais voulu lui présenter un sourire, de quoi la rassurer mais... tu t'y résous non sans une pointe de frustration. Néanmoins, une pulsion de ton âme pourrait, peut-être, lui faire comprendre tes bonnes intentions. Tu serres délicatement sa main, connectant vos deux parts de lumières.

▬ Nous sommes au beau milieu des EntreChemins. Pas vraiment le meilleur endroit où se perdre.

D'un faible soupir à un autre, la fillette susurre quelque chose qui ne te laisse pas indifférent. Elle cherche quelqu'un, plus exactement sa sœur...Ne pouvant décemment pas l'abandonner à son triste sort tu l'enlaces davantage, n'ayant pour but que de la protéger du mal qui vous entourent. Sur ce même geste, tu continues ta route dans les EntreChemins, cherchant une nouvelle destination. Curieux de trouver de la lumière dans cette mare de ténèbres tu l’interroges, essayant tant bien que mal d'ajuster ta voix ferrailleuse.

▬ Quel est le nom de votre sœur ? Comment est-elle? Peut-être que je l'a connais.

Il y avait peu de chances que tu t'en souviennes, tes souvenirs restent pour l'instant trop restreints et ton esprit est à peine réveillé. Mais l'intention tenait plus de la sécurité que de la curiosité afin de l'empêcher de sombrer dans les ténèbres. C'est que ce lieu avait belle malice à vous vriller l'âme et le cœur.

▬ Et quel est votre nom ? Le mien est Terra.

Les paroles d'un prince pour tenir la belle hors des rêves.

Dim 3 Fév - 20:25

C’est faiblement que ma main serre la sienne alors qu’il m’entraine contre lui sans que je bronche. Je suis trop faible pour bouger. Qu’importe ; je n’en ai pas envie, aucune motivation. Il veut m’aider, je le sais, et je le sais bon. Il m’a déjà aidé. Il m’aidera probablement encore.

Mais alors que de nouvelles paroles de sa part fusent, mes yeux s’ajustent et je dois redéfinir ce que j’avais cru être un épais manteau de fourrure comme une armure.

Un rebond du cœur. Une douce réminiscence, épiphanie percutante à sa suite. La voix s’est clarifiée. Peut-être n’était-ce que mon esprit. Je ne sais trop. Je comprends difficilement que l’homme n’est pas Kristoff. Ma perception avait été altérée. Je crus ressentir dans mon être un frisson désagréable. Je suis seule. Je suis plus seule que je ne l’avais jamais été, projetée dans un inconnu plus profond encore que la montagne sur laquelle ma sœur avait élu domicile, par un homme à qui j’ai naïvement fait confiance.

Je suis seule. Il n’y a que moi et lui. Cet homme qui était venu à mon secours. Cet homme qui me tient fermement contre lui, sa présence réchauffant tant bien que mal mon corps frigorifié.

J’ai tellement froid.

Son comportement reflète presque mes pensées, car je le sens m’entrainer plus solidement contre lui. Je sens l’air changer, comme si tout devenait moins froid, moins agressif. Il ne me voudra aucun mal, confirme ce geste, autant que sa main toujours dans la mienne.

« Les Entrechemins... »

Jamais je n’ai entendu ce nom. Je demeurais toujours plus perdue que je ne l’avais cru possible. Ma voix n’est qu’un murmure, à peine audible, alors que mon esprit s’éloigne dans des fabulations étranges et nébuleuses. Rien ne fait réellement de sens, cet endroit noir est tout aussi inconnu à mes yeux que tout le reste, y compris l’homme qui me tient dans ses bras.

J’ai toujours autant de mal à garder mes yeux ouverts. C’est avec un grand effort que mes prunelles se portent sur son casque. S’il semble me contempler au-delà de sa visière et je tente vainement de lui donner un visage à cet inconnu bienveillant sauvant une pauvre imbécile comme moi. Les lumières scintillent autour de nous. Elles bougent, comme des flocons qui tombent, sans jamais qu’elles ne nous atteignent. Bougeons-nous, ou est-ce eux qui bougent autour ? Je ne peux en être certaine. Nos mouvements ne semblent en faire aucun, notre progression figée dans un vide, flottant comme j’ai flotté pendant si longtemps.

Il m’adresse de nouveau la parole et je me tire de ma torpeur. Je ne sais plus si ce sont des secondes ou des minutes qui sont passées. Je ne comprends plus. Mes yeux s’embrument. Il ne peut répondre à ma question. Il ne sait pas où elle est. Je sens mes joues s’humidifier et mon cœur émettre un nouveau rebond. J’ai mal. J’ai mal, ma moindre lamentation s’efface dans un soupir brumeux, comme si, à l’intérieur, mon âme en glaçon s’échappait doucement.

« … Elsa… »

Son nom est Terra et son ton est extrêmement humble. De quel royaume vient-il ? Il n’a fait que dire son nom, garde, de cette manière, le secret quant à son rang et sa provenance, mais peu m’importe.

« Elle est — »

Voix coupée d’un nouveau frisson alors que les larmes se remettent à couler. Je tiens toujours ma cape fermement, de peur de laisser le froid me reprendre.

« Elle est la reine et elle est... si belle. »

Je serre de nouveau sa main, entre mes gants et son armure, la verbalisation de ces mots laissant une petite étincelle dans mon regard, un minuscule sourire sur mes lèvres bleutées.

« Je suis… je suis la p—princesse Ah… nna d’Aren… delle. »

Mobilisant le peu de forces que j’ai toujours en réserve, je viens coller mon visage contre son torse, me recroquevillant sur moi-même en tirant ma cape pour tenter de mieux me couvrir.

« Vous êtes un… très… brave chevalier, Terra. »

Lun 4 Fév - 15:04

Sa lumière lutte.
Scintille.

Elle frappe, s'agite. Elle s'anime dans son cœur qui affronte le froid de la glace. Pas étonnant que tu es été attiré par sa lueur. Malgré son état, toute recroquevillée dans tes bras, la princesse n'a eu de cesse de se débattre et ce, avec une férocité qu'on ne lui donnait pas. Vous voici donc ici, dans le vide, avec seul lien; celui de la détermination. L'un du cœur, l'autre de l'âme, tous deux perdus dans le néant des EntreChemins.

C'est alors qu'un vent vide mais glacial, perlant contre ton armure, vient te troubler. Tu ne saisis pas encore toutes les subtilités de ce renouveau, de cette nouvelle flamme que tu pensais avoir éteinte à la Nécropole des Keyblades. Et pourtant, tu es là, avec toi un sentiment perçant qui te paraît si familier. Tantôt agréable, tantôt déchirant.

Tu ne feras plus les mêmes erreurs.

▬ Enchanté, Princesse.

Nul doute que tu aurais préféré la rencontrer dans de meilleures conditions... mais tu lui accordes tout de même un de tes nobles hochements de tête, l'acier de ton armure résonnant dans ton geste. Que fait donc une princesse ici, au beau milieu des EntreChemins? Qu'est-il arrivé à son monde? Tu regardes autour de toi, mais tu ne vois et ne sens qu'un vide profond. Tant de questions qui pour l'heure, resteront sans réponse. Une chose est sûre, vous n'êtes pas en sécurité ici. Elle n'est pas en sécurité. Tu ne penses pas être en mesure de la protéger convenablement, pas ici. Pour sûr, elle ne tiendra pas éternellement, tant bien même sa lumière est puissante, car les ténèbres eux, en profitent déjà pour gagner du terrain.

▬ J'ignore ce qui se qui vous êtes arrivée, mais nous devons trouver refuge au plus vite.

Conviction et assurance, tes mots sont étonnamment plus fidèles que leurs prédécesseurs. Sans doute qu'être à proximité de sa lumière t'aides à reprendre des forces.

▬ Tenez bon Princesse.

Tu retournes ton Keyblade Gilder d'un bloc, sûr de toi. Son temps est compté et pourtant tu ne sais où te rendre. Sans cœur pour te guider, tu fais confiance à celui d'Anna qui palpite en écho de lumière contre ta poitrine. Sans méfiance, tu te laisse mener par celle que tu viens à peine de rencontrer, traversant les EntreChemins à la recherche d'un monde où se reposer.

Te voilà ainsi sauveur sauvé.

Lun 4 Fév - 23:34

Enchanté, Princesse.

Sa voix semble si lointaine et si près à la fois. Je n’ai jamais entendu parler d’armures de ce genre, ni vu, même dans les tableaux les plus vieux de la galerie du château ou dans les livres les plus obscurs de notre bibliothèque.

Ses mots me redonnent ce petit sourire. Je ne suis pas seule, et lui, à l’instar de Hans, ne me laissera pas tomber. Enfin, je l’espère.

Cette pensée fait tourner mon esprit dans des chemins sinueux et mes yeux mi-clos contemplent un moment le vide interstellaire. Brisée et froide, que me restait-il que moi-même?

Il fallait que je retrouve Elsa et que je la ramène, qu’Arendelle redevienne ce qu’il était, que le peuple n’ait pas peur d’elle, que…

La voix de Terra me ramène loin de cette réalité déchirante et lointaine. Il dit que nous devons quitter cet endroit. Les Entrechemins. Quel drôle de nom.

Il me dit de tenir bon et je m’accroche à lui comme je le peux. JE crois atteindre un nouveau bout de tissu hors de ma propre cape et m’y agrippe. Je tiendrai bon. Ma sœur a besoin de moi et je ne peux pas la laisser sortir.

Et ce froid qui s’éprend de mon cœur, de mes joues, qui frigorifient mes mains et mon âme ne pourra rien contre moi.

De ma voix faible, mais déterminée, alors que je sens tout bouger autour de nous, je murmure.

« Je tiendrai bon. »

Pour elle. Je dois tenir bon.

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