Traverse Town. Cette ville.. elle te sort par les yeux, plus que tu ne peux ne serait-ce que l'imaginer. Ses murs, ses rues, ses gens. Tout commence à t'énerver et te donne une envie furieuse de repeindre les murs de la couleur de leur bonté et refaire le pavé de leur dentition souriante. L'ambiance de cette ville t'agresse les nerfs comme un acide asphyxiant à chaque bouffée d'air. Tout le monde est si gentil et prévenant que tu as juste envie d'en saisir un, de préférence un enfant, pour frapper les autres et tenter de réveiller le minimum de sursaut de vie qu'ils peuvent avoir. Et tu est là. Planté sur un toit, assis a éplucher une orange dont tu laisse l'écorce sciemment retombé sur cette mamie sans en avoir rien à ciré a observer cette masse de zombie du bon côté évolués. Des coquille vides de vie qui s'acharnent a rester dans un chemin bien droit et lumineux sans aucune once d'imprévu, d'aventure ou d'éclat de risque. Ca te déclenche un frisson, pourtant tu n'a pas froid, mais l'éventualité qu'à force de respirer cet air pollué aux bonnes intentions te transforme en zombie à ton tour t'effraie. Tu connais tant cette relation de haine/peur que tu entretiens depuis toujours avec les "bonnes" personnes.

Tu ne t'es jamais considéré comme quelqu'un de "bon". Encore moins comme étant destiné a vivre dans la lumière du monde. Non ta vie a toi, tu la voyais dans l'ombre de ton frère. Il est la seule lumière que tu aimes et n'aimera jamais. Sa lumière n'est pas agressive ou idiote comme ces soit-disante règles de bonté et autre générosité. Tu as toujours détesté entendre qu'on te donne une leçon. Tu n'est pas idiot. Ce n'est pas que tu ne comprends pas les choses, bien sur que tu comprends quand on te dit qu'il faut faire ça ou ne pas faire quelque chose. C'est juste que tu ne VEUX pas comprendre, parce que ce n'est pas ce qui te plait, ce n'est pas comme ça que tu te sens libre. Lui en revanche sait comment faire pour te guider, il ne t'a jamais forcer, il ne te prends pas pour un idiot. Il ne te prends pas pour quelqu'un de bizarre qui n'a pas sa place.

Finalement, ton orange à le gout du vide et de la tristesse. Tu te redresse et la lance sur un gosse en contrebas. Avec du bol ça l'assommera. Sans même regarder le résultat tu redescend du toit dans la ruelle la plus sombre du quartier, tu y dors parfois, tu aimes bien cet endroit, il semble ne pas avoir âme qui vive et c'est parfait pour être calme. Pourquoi ne pas t'allonger sur les deux caisses du fond alors pour simplement regarder le ciel depuis ce havre de paix.. c'est une option.. et ça te laissera tout le temps qu'il te faux pour remuer cette colère, cette tristesse et toutes ces idées noires qui te consumes et te fond sentir plus vivant que l'atmosphère aseptisée de la place.

La traversée de la place fut longue, à ton sens en tout cas. Et chaque pas, te menant a observer une nouvelle chose dans cet univers bien trop blanc t'agressait les yeux. Et cette bande d'ami qui ris et te rappelle ta propre solitude, tu n'en a pas l'air mais dans ton esprit tu en a tuer un du lot juste pour voir la détresse du reste du groupe. Tu sais bien que c'est mal, le problème n'est pas vraiment là, c'est juste que tu t'en fiche, tu n'arrive tout simplement pas a te cantonner à cette notion de bien ou de mal. Quand ce genre de pensée te prennent, quand la solitude et le mal t'envahit tu te fiche de ce qui est mal, tant que ça peut soulager quelques instants cette douloureuse impression de sombrer dans un monde que tu ne saisi même pas.

Une fois arrivé dans une ruelle adjacente tu ralenti le pas, l'endroit est moins éclairé et tu sais ou tu te rends, un endroit plutôt sombre de la ville ou personne ne cherche a faire chier d'une quelconque façon. Le seul soucis dans ce plan, c'est un bruit, oh pas grand chose mais tu ne peux t'empêcher d'entendre d'autres pas, c'est inhabituel. Et surtout le genre de pas qui ne sont pas très rassurant et plus l'impression grandit plus une envie intense d'attaquer ce qui te suis te prends. Calmement, ou le plus possible tu t'éloigne des endroit véritablement vivant. Tu attrape une des pointes de ton collier, sortant doucement la lame qu'elle représente avant de faire volte face prêt à lancer l'arme sur ton stalker.

En tout cas c'était l'objectif prévu à la base, mais tu te fige devant la créature. Bien que tes souvenirs soient flou tu as déjà vu des créatures dans ce genre, pas exactement la même évidemment. Mais c'est probablement la même espèce. Tu nourris une haine viscérale envers ces choses. Pas pour avoir détruit ton monde, en vérité ça t'a permis de découvrir des choses merveilleuses et quand tu y pense, ton monde le méritait peut être quelque part. Tu détestait cet endroit presque autant que tu déteste cette ville au final. Et tu reste là, prêt a attaquer cette créature sans arriver à bouger. Alors qu'une colère plus violente que jamais te brule les entrailles. Tout ce que tu veux c'est qu'il te dise ou est ton frère. Et en même temps tu voudrais le déchiqueté pour juste te calmer. Ok. Ok. Que dirais Ket'... Raah... des infos.. oui.. voila.. ne pas le tuer mais questionner.. bordel mais tu sais pas faire ça toi.

Toi! Qui es-tu et qu'est ce que tu viens foutre ici? Tu compte détruire ce monde avec tes copains grouillants?