Il pose quelques pieces sur un comptoir, en echange, il obtient le met le plus raffiné de cette ere. Une glace. Ca tombe bien, il adore ca. Bien qu'il soit elementaliste, il a le droit d'avoir comme péché mignon tout ce qui touche a la glace apres tout. Il recupere sa glace et fait un signe de la tête a la vendeuse, et un sourire, avant de partir, la laissant a ses rougeurs.

Il croque dedans un peu et cligne des yeux, c'est quoi ce gout. Il savait qu'il s'attendait pas a de la fraise vu que c'est quand meme une "glace a l'eau de mer"... Mais il s'attendait pas a un melange reussi comme ca. A la fois c'est salé, mais aussi, c'est doux comme le sucre. C'est étrange, mais ca lui déplait pas.

Il marche doucement, une main dans sa poche, donnant des coups de langue sur sa cible culinaire. Il va quand meme pas croquer tout, tout vite. Ca serait gacher. Quand on mange une glace, c'est lechouille avant morsure, obligatoire.

Il a eu le droit a une visite au debut, mais il faut avouer une chose, il est encore un peu perdu, c'est différent de ce qu'il a connu avant, ca le perturbe. Pour le moment, il va se diriger vers les arbres, c'est joli, ca peut le detendre et le permettre de se poser. Il grignote doucement sa glace et observe la zone, humant une petite melodie.

Par tous les Esprits, dans quel monde est-elle tombée?

Elle croyait tant être au bout de ses souffrances, qu’elle avait échappé au pire. Pourtant, la voilà, sur des terres inconnues, loin des forêts ancestrales dans lesquelles elle a grandi, loin de son père et de sa mère, loin de la Sage du village.

Sa dernière péripétie ne l’avait pas épargnée. Elle s’était retrouvée ensevelie sous tant d’esprits cherchant son aide et criant leur souffrance – des vagues amères déferlant de  son corps, sans pouvoir y faire quoi que ce soit, avant d’être de nouveau emmenée ailleurs…

Ailleurs… Ici.

Ce monde ressemble à ce que son père lui avait décrit – les bâtiments de bois, l’organisation des passages où les hommes marchaient, les vêtements plus divers les uns des autres… Dont certains qui ne semblaient pas garder au chaud.

Elle a marché plusieurs minutes avant de se retrouver dans une longue étendue où les bâtiments laissaient place à des arbres et des fleurs. Perdue et désorientée, ce retour à la verdure la soulagea.

Elle bénit l’esprit de la Forêt, puis fait son chemin vers un grand arbre, dont elle caresse l’écorce. En fermant les yeux, elle ressent la souffrance passée de celui-ci – une force noire coulant dans sa sève perdure malgré que ce monde ait été guéri. Cette mémoire l’affecte, l’empêche de faire grandir des branches avec le même entrain qu’avant, de peur de ne jamais pouvoir les faire grandir à la Lumière.

Tekonwenaharake soupire.

« Tu as tant souffert. Il est temps pour toi de ne plus avoir peur. »


Rouvrant les yeux, elle pose son attention sur des pas qui s’avancent vers elle, et se retourne. C’est un jeune homme qui lui fait alors face, et, bien que ses vêtements soient similaires à ceux qu’elle a vus dans ce monde, elle ressent que son esprit n’y est pas attaché.

« Ses-Doigts-Portent-Le-Pouvoir n’est pas d’ici, lui non plus. »

Il humait sa petite melodie de son monde dans son coin, grignotant pour le moment sa gourmandise jusqu'a la moitié. Definitivement trop bon une glace comme ca. Il s'arrete en plein milieu de sa degustation en entendant une voix

« Tu as tant souffert. Il est temps pour toi de ne plus avoir peur. »

Une femme? Il se tourna vers l'origine de la voix et se rapprocha doucement, reprenant sa collation salée. Miam miam. Delicieux. Il se rapproche de la personne et repere la femme en question. Rousse, vetue de cuir animal surement, plein de couleurs et de bijoux et meme une tenue qu'en soit, il ne connait pas. Elle n'est pas de ce "monde"?

Elle l'appelle "ses-doigts-portent-le-pouvoir". Ca le decontenance un peu, il pense même qu'on ne lui parle pas. Puis il repense a ses pouvoirs, et dessine une rune dans le ciel pour prouver que c'est bien lui, avant de faire apparaitre un petit animal en glace.

- Je suppose que vous parlez de moi, madame? En effet, je viens d'Haven, je m'appelle Shiro, et vous?

Le jeune homme fait apparaitre, à ses paroles, un lièvre de glace dans sa paume. Tekon’ sourit – sa dernière rencontre n’avait pas été aussi paisible.

« Haven… »

Le nom résonne contre sa langue, sonne distant, même alors qu’elle ferme les yeux. Elle ne sait même pas où est « ici », alors de savoir d’où cet homme vient n’est rien de facile. L’amérindienne inspire, puis penche la tête. Donc, son nom est Shiro. Elle ne sait pas ce que cela signifie, ne parle pas le langage d’Haven. Il mange quelque chose – elle ne saurait dire quoi.

Mais elle ne saurait dire beaucoup de choses en ce qui concerne cet endroit.

Plus les cycles avancent, et plus elle est perdue.

« Chez moi, on me nomme Tekonwenaharake. Sa voix perce le vent, dans la langue d’ici. »