Désolé, P’pa. Je ferais officialiser mon départ lorsque je reviendrais au Radient Garden., mais il est désormais temps pour moi de voler de mes propres ailes. Je me retourne et m’éloigne un peu, trouvant un coin tranquille. Même mon père ne penserait pas à venir me chercher ici. Jusqu’à présent, j’ai utilisé les couloirs formé par les Mog, je ne suis plus du RGPC, je dois me débrouiller par moi-même maintenant. Si je me souviens bien ce qu’il y avait d’écrit dans ce vieux bouquin.

Je me concentre un peu et exécute rapidement six claquement de doigt et forme un hexagone à l’aide des runes. C’est bien ça. Si je fais ça suffisamment vite, je peux former des portails… Mais où va-t-il me mener ? Est-ce vraiment important ? Un peu j’imagine, mais c’est pas en étant éternellement prudent qu’on découvre de nouvelle chose. J’ose donc faire un pas dans ce couloir dimensionnel. La sensation est différentes des couloirs des Mogs. J’ai l’impression de flotter dans le vide, c’est vraiment étrange.

Lorsque j’atteins l’autre bout du passage, je me sens un peu engourdi par les sensations. Ainsi, dès mon arrivée dans ce nouveau monde, je me retrouve à mordre la poussière… Enfin, en l’occurrence, j’ai de la chance, ce n’est pas de la poussière, mais de la poudreuse. Après poudreuse, c’est vite dit, car une fois debout, je me rends tout de même compte que je m’enfonce jusqu’à mi-tibias.

Est-ce que je suis arrivé sur une montagne ? Ou bien un pôle ? Dirigeant mon regard sur la vallée en contrebas, je comprends rapidement que ce bien une montagne. Vu d’ici, la ville semble être d’une belle taille. Avec de la chance, je pourrais passer pour un voyageur de passage. Bon… Par contre, y a quand même du chemin jusqu’à la localité et y fait un peu frais quand même, le temps du Radient Garden et du dernier monde était plus clément.

D’un claquement de doigt, j’applique la rune de glace sur ma veste et ma chemise. Ça devrait me permettre de tenir un peu mieux face à ce froid. Il est tenable sans, mais on ne crache pas sur le confort. Maintenant, il faut atteindre la cité, pour ça, rien de bien compliqué, j’attrape mon arme, dégaine la lame. Je cours un peu puis me saisi de mon fourreau et le lance un peu en avant pour finalement sauter moi-même dessus. Plantant à moitié ma lame dans la neige, je m’en servis comme d’un gouvernail.

Le voyage se passa sans souci. Pas d’Heartless ou de Nobody, de temps à autre, il me fallait juste dévier un peu à gauche ou à droite pour éviter arbre ou roche. Cependant, je n’avais pas prévue l’arrivée en bas. Ayant atteint une bonne vitesse, la question de l’arrêt était devenu primordial. Ce que je n’avais pas prévu, c’est un léger début de route, la pointe de Défiance frappe ce dernier et, une nouvelle fois, j’eus le droit de goûter à la poudreuse. Faudrait vraiment que je réfléchisse avant d’agir parfois.

Bon… C’est pas tout, la poudreuse ça a beau être sympa, c’est qu’il serait quand même temps de se bouger, non ?

Toutefois, je ne m’attendais pas à avoir un publique. Je redresse la tête et vois la main qui m’est tendue, non sans omettre le commentaire de mon interlocuteur quant à mon petit vol plané. Lui rendant son sourire, j’accepte volontiers sa main afin de me relever.

« Ça va, merci. Je pratique ce sport régulièrement. Ha ha ha ! »

C’est ça que d’avoir la fâcheuse tendance à être ailleurs. Mais, plus de peur que de mal et vaut mieux en rire. M’excusant d’un rapide geste de la main, je me retourne afin de récupérer mon fourreau et y replacer l’épée avant de revenir prêt de l’inconnu. J’ai beau avoir la tête dans les nuage, cette prudence là ne me quitte pas, car, après tout, on ne sait jamais quand peuvent apparaître les Heartless.

« Vous habitez ici ? J’avoue que je voyage depuis un moment et je ne pensais pas trouver une ville ici. »

Je ne connais pas les us et coutumes de ce monde, mais je sais que les êtres humains ont d’abord tendance à s’installer dans des endroits avec un climat et environnement favorable avant de choisir de s’installer dans ce genre de lieu. J’imagine qu’ils ont dû développer l’agriculture en pente et que les ressources minières sont plus qu’abondante. Cependant, je me reprends bien rapidement, ayant oublié le principal. Toujours sourire aux lèvres, je tends ma main à mon tour.

« Pardonnez-moi, j’en oublie mes manières. Je m’appelle Yst, enchanté de vous rencontrer. »

Mon premier contact directe avec un habitant d’un autre monde. C’est terriblement excitant et un peu stressant également, mais je ne m’en fais pas trop. De toute façon, on verra bien ce que ça donne.

Mon interlocuteur attrape ma main et se présente alors sous le nom de Ravnen. Il m’annonce également que nous nous trouvons dans le royaume d’Arendelle. Arendelle, hein ? C’est un chouette nom. J’aime bien la sonorité. Elle est simple et sympa. M’enfin, je m’extasierais plus tard.

Les flocons continuent de virevolter au gré du vent. Ils commencent d’ores et déjà à recouvrir l’emplacement de mon atterrissage, mais également la longue traînée laissée par mon fourreau lorsque ce dernier me servit de luge. Ravnen ne semble pas très préoccupé par la pluie blanche. Au vue de la couche de poudreuse, j’en conclu qu’il s’agit là d’un spectacle banal à Arendelle. M’enfin bref.

Mon  interlocuteur déclara posséder un manoir non loin de là et me proposa de l’accompagner.

« Avec plaisir. »

Le laissant prendre les devant, je lui emboîte le pas. Bien entendu, il ne me faut pas longtemps avant de reprendre la parole.

« La cité est charmante. J’imagine que les paysages doivent également être sublimes pendant les autres saisons. »

Je ne sais si tout les mondes sont calqués sur le même cycles saisonnier, mais il ne me semble pas que le précédent monde que j’ai visité soit à l’hiver. J’imagine donc qu’ils sont tous indépendant par rapport aux autres. Ça facilite pas les choses, parce que j’aimerais vraiment revenir ici lorsque l’hiver sera passé. En tout cas, je dois lui sembler bizarre, à m’émerveiller pour de la neige, mais bon, c’est un spectacle si rare au Radient Garden. Je n’ai même pas souvenir d’avoir déjà voyagé au sein d’un monde enneigé ou traversant une saison hivernale.

Malgré les runes de glaces présentent sur mes vêtements, me protégeant un peu du froid, mes deux chutes précédentes n’ont pas été sans conséquences pour ma tenue. Ainsi, quelques tâches humides se formèrent ça et là, rendant plus difficile de supporter la température. Par réflexe, mes mains vinrent refermer un peu plus mon manteau, histoire de me mettre un peu plus à l’abri du froid.

P’tain. C’est triste à dire, mais soit je trouve une auberge ou quoique ce soit  du genre, ou bien il me faudra déjà songer au fait de changer de monde en espérant tomber quelques part aux températures plus convenable. Meh… Il me faudra plus qu’un vent froid pour me faire partir, puis je suis sûr qu’il doit y avoir des établissements accueillants les voyageurs tel que moi.

Silencieux, j’écoute mon interlocuteur lorsque ce dernier affirme que les paysages sont merveilleux, mais que malheureusement, l’hiver semblait s’éterniser. Lorsqu’il annonce ça, son air se fait triste. À ce point ? Ca fait si longtemps que ça que l’hiver dure ? Au final, j’ai peut-être bien atterri non loin d’un pôle… Ou bien cet hiver n’a rien de normal.

Rapidement, la demeure de Ravnen se montre. Une imposante bâtisse, si bien quelle en deviendrait presque intimidante. Sans trop attendre, mon guide ouvre les portes de son domicile et m’invite à la suivre. À peine sommes-nous rentrés que des serviteurs vinrent prendre nos affaires. C’est un peu à contrecœur que je me sépare de mon arme, mais la garder pourrait paraître impolie, puis j’imagine que je ne crains rien ici… Au pire, je jouerais un peu des poings et des pieds.

Mon hôte me propose de le rejoindre devant une grande cheminée, ce que je fais sans attendre. On n’est jamais mieux qu’un peu au chaud. Je n’ai pas le temps de tourner la tête d’un nouveau domestique apparaît pour me proposer un verre de vin. C’est gentil, mais je ne m’y connais pas trop en vin, puis j’ai une descente pas trop dégueux donc je pense que j’aurais vite fait de finir le verre et de passer pour le dernier des ploucs et des alcoolos… Finalement, je me contente d’avaler une petite gorgée. C’est pas évident la vie en haute société.

Du côté de Ravnen, il semblerait que je l’intrigue au plus au point. Ainsi, il me demande les raisons de ma venue ici.

« Oh. Vous savez rien de bien extraordinaire. J’ai juste jamais su tenir en place, donc dès que j’ai eu l’occasion de découvrir le vaste monde, je ne me suis pas fait prier. Ha ha ha. »

Sans pour autant entrer dans les détails, cela résumait plutôt bien les choses.

« Du coup, je voyage ici et là, en fonction de mes humeurs. Quand je rencontres des gens, j’en profite pour m’instruire auprès d’eux. Élargir mes horizons, c’est tout ce qui compte pour moi. »

Élargir mes horizons, me sentir libre. C’est ce que m’a procuré mon intégration du RGPC, mais en tant qu’électron libre, il ne fallut, au final, pas bien longtemps avant que je ne décide de voler de mes propres ailes, sans pour autant mettre de côté cette mission qui est la préservation de l’équilibre. Après tout, si je m’y consacre, je serais amené à visiter de nombreux mondes, faire de nombreuses rencontres et donc d’en apprendre et voir toujours plus. Pour le coup, c’est total bénéfice pour moi.